Conduire une voiture hybride ou électrique est une expérience subtilement différente de celle de prendre le volant d'une auto à essence. «Ça change la façon de conduire», dit Jonathan Beaudry. Certains aiment, d'autres pas.

M. Beaudry et sa conjointe Mélanie Bélanger aiment ça.

Maintenant, il y a deux Chevrolet Volt dans l'entrée de leur maison familiale, à Beauharnois.

L'an dernier, M. Beaudry a décidé de remplacer l'une des deux autos de la famille, une Chevrolet Optra 2004. Informaticien et attiré par les nouvelles technologies, il s'est intéressé aux autos électrifiées et a fini par acheter, au printemps, une hybride électricité-essence Chevrolet Volt.

«Je voulais une auto consommant moins d'essence, parce que je roule 125 km par jour pour me rendre à mon travail, à Boucherville», dit-il. Cela excluait la Nissan Leaf tout électrique, dont l'autonomie par temps froid est insuffisante. La Volt fait environ 60 km en mode électricité, mais quand les piles faiblissent, une génératrice à essence prend automatiquement le relais.

L'autre véhicule familial des Beaudry-Bélanger était un VUS Mitsubishi Outlander 2010. «Avant la Volt, je mettais de l'essence deux ou trois fois par semaine» entre 400$ et 450$ par semaine qui brûlaient dans des voitures que M. Beaudry trouvait correctes et pratiques, mais sans plus, pour un couple ayant deux enfants.

De mai à septembre dans son hybride Volt, M. Beaudry dit avoir réduit ses passages au poste d'essence à une fois par semaine et demie. «La Volt est plus chère, mais j'aime mieux mettre de l'argent dans la voiture que dans l'essence.»

Par ailleurs, Mme Bélanger s'est mise à surnommer le VUS familial «la bête», à cause de sa grosseur et de sa consommation, tandis qu'elle appelait la Volt «le monorail» à cause de son silence à basse vitesse.

En septembre, M. Beaudry a remplacé son VUS par une deuxième Volt.

Pourquoi cette décision familiale?

«Le tableau de bord de la Volt a des fonctionnalités qui donnent plein d'informations sur la consommation d'énergie. L'autonomie électrique dépend beaucoup de la façon de conduire, de la vitesse, des accélérations.» Les conducteurs de Leaf disent souvent la même chose et ils aiment le sentiment de contrôle donné par ces renseignements.

«Ça change la façon de conduire, dit M. Beaudry. «Avant, je roulais entre 110 et 115 km/h. En réduisant ma vitesse de 110 km/h à 95 km/h, ça me prend quelques minutes de plus, mais je gagne 15 km d'autonomie à l'aller, et 15 autres au retour (il recharge son auto au travail). Une fois par jour, ça finit par faire une grande différence.»

Avant les mois froids où il faut chauffer, la Volt de M. Beaudry consommait un peu plus de 2 L/100 km durant sa navette quotidienne au travail, mais il conduit très sagement. «Cet hiver, je brûlais entre 2,5 et 3 L/100 km avant la grande vague de froid. Cette semaine, c'était entre 4 et 4,5 L/100 km.»

Mme Bélanger, elle, roule normalement 60 km par jour pour son travail. Elle met rarement de l'essence dans sa Volt. Le couple utilise d'une manière égale les deux Volt, pour répartir le kilométrage sur les deux voitures.

«C'est sûr que la Volt est plus chère, mais si on compare avec l'autre véhicule qu'on aurait pu acheter, disons un deuxième VUS à 31 000$ plus taxes, la différence n'est pas si grande, si on tient compte de la subvention provinciale de 7769$ à l'achat d'une Volt.»

M. Beaudry calcule avoir épargné 2595,64$ en essence avec ses deux Volt (de mai à décembre pour la première, et de septembre à décembre pour la seconde).

M. Beaudry pense qu'il gardera ses Volt assez longtemps pour récupérer la différence de prix (environ 10 000$) avec l'achat des deux VUS qu'il aurait achetés autrement.

L'avenir dira s'il a raison, mais son récit montre bien que c'est une question de goût avant d'être une question de coût.