Longtemps attendue, la révolution des voitures électriques semble bien entreprise cette année aux États-Unis.

Pour le mois de mars, Nissan prévoit des ventes de plus de 1900 exemplaires de son modèle Leaf, le meilleur mois de ventes depuis le lancement de la voiture électrique, fin 2010.

Le mois dernier, les ventes de la Chevrolet Volt ont grimpé de 60% par rapport à la même période l'an dernier, pour atteindre 1626 unités. GM prévoit construire 36 000 voitures hybrides branchables Volt cette année, une hausse de 20% par rapport à 2012.

Hier, dans un point de presse à New York, le grand patron de Nissan, Carlos Ghosn, s'est dit déçu des ventes de la Leaf en 2011 et 2012. Il dit espérer de meilleures ventes cette année, alors que les consommateurs américains recommencent à acheter des véhicules neufs.

«Notre investissement dans les voitures électriques est important, mais [les ventes timides des dernières années] n'ébranlent pas les piliers de Nissan», a-t-il dit.

Depuis janvier 2013, la Leaf et sa batterie au lithium sont construites dans une nouvelle usine de Nissan au Tennessee, un pari de 5 milliards pour l'entreprise japonaise. Le mois dernier, Nissan a dit avoir franchi le cap des 50 000 Leaf vendues dans le monde.

En produisant la voiture aux États-Unis, Nissan a été en mesure de retrancher 6000$ au prix de vente de la Leaf S, offerte à partir de 28 880$ US. En ajoutant les rabais gouvernementaux, la voiture est offerte à meilleur prix encore dans certains États, notamment à partir de 18 800$US en Californie.

Des milliers de clients sur une liste d'attente

De son côté, l'entreprise californienne Tesla, dirigée par le fondateur de Paypal, Elon Musk, a une liste d'attente de plus de 10 000 clients qui ont versé un dépôt pour la nouvelle berline Model S. La luxueuse voiture électrique, construite à Fremont, près de San Francisco, est actuellement livrée aux clients à raison de 500 exemplaires par semaine. La voiture coûte de 50 000$ à 100 000$, selon la capacité de la batterie et les options choisies.

 

États-Unis en tête

Sur le plan mondial, les États-Unis ont pour l'instant pris les devants de ce mouvement vert, accaparant 46% des ventes mondiales de voitures électriques. Le Japon et l'Europe suivent, avec respectivement 23% des parts de marché.

C'est en Californie - le plus grand marché pour les voitures neuves aux États-Unis - que l'on retrouve la plus grande concentration des véhicules électriques et hybrides branchables. L'État de la côte Ouest, où réside 12% de la population américaine, est responsable du tiers des ventes de voitures électriques, selon Edmunds Research.

L'an dernier, la voiture hybride Prius de Toyota est devenue la voiture la plus vendue dans l'État, détrônant la Honda Civic. Il s'est vendu 61 893 Toyota Prius en Californie en 2012, contre 57 124 Honda Civic.

Selon une récente étude de la firme Pike Research, les ventes mondiales de voitures électriques en 2020 s'élèveront à 3,8 millions de véhicules, dont la moitié serait destinée au marché américain.

Les voitures électriques sont-elles plus «vertes» que les voitures classiques? Après tout, l'électricité doit bien être produite quelque part, et aux États-Unis, ce quelque part n'est pas toujours propre: 44% de l'électricité consommée aux États-Unis vient du charbon, suivi du gaz naturel (23%) et du nucléaire (20%). Or, la firme californienne de voitures électriques Tesla a calculé que, même dans les États où le charbon est utilisé, les voitures électriques sont plus propres que les voitures à essence. En Californie, par exemple, où 55% de l'électricité vient du gaz naturel, les voitures électriques «produisent» 75% moins de CO2 qu'une voiture ordinaire. Au Vermont, où 74% de l'électricité vient du nucléaire, c'est près de 100% du CO2 en moins. Et les gens qui installent des panneaux solaires sur le toit de leurs résidences peuvent rouler sans produire de CO2.

Photo fournie par Toyota

L'an dernier, l'hybride Prius de Toyota est devenue la voiture la plus vendue en Californie, détrônant la Honda Civic.