Jusqu'à tout récemment, les constructeurs de voitures électriques ont laissé le soin aux pouvoirs publics et aux entreprises de mettre à la disposition des automobilistes des bornes de recharge. Les temps changent. Aux États-Unis, Nissan cherche à stimuler l'implantation de bornes dans les lieux publics.

Alors que sa toute nouvelle usine de Smyrna, au Tennessee, commence à alimenter ses concessionnaires en Leaf et que sa voiture 100% électrique voit ses ventes s'améliorer, Nissan veut donner un coup de fouet à son produit phare en favorisant l'installation de bornes de recharge sur le territoire américain. Et tant qu'à faire, en faisant installer des bornes à recharge rapide.

Contrairement à son concurrent Tesla, qui a inauguré l'automne dernier six premières stations à recharge rapide en Californie, Nissan «ne cherche pas à établir un réseau de recharge pour véhicules électriques exclusif à ses clients», précise Travis Parman, directeur des communications de Nissan Amérique.

Augmenter la confiance

Pour accroître le nombre de bornes à recharge rapide et à 220 volts, le constructeur japonais compte sur la coopération de ses concessionnaires, «des lieux de travail» et des «quartiers». Autrement dit, sur les entreprises et les institutions publiques. «Nissan imagine un réseau qui augmente la confiance des automobilistes à l'égard de l'autonomie pendant qu'ils travaillent, font leurs courses, socialisent», ajoute Travis Parman.

Nissan a l'ambition de rendre la recharge accessible dans un plus grand nombre de lieux de travail, l'endroit le plus utilisé pour recharger après la maison. «Il y a maintenant environ 1500 stations de recharge sur les lieux de travail. Ce qui signifie que la voiture est complètement rechargée quand l'automobiliste quitte la maison et qu'elle l'est quand il quitte le travail. C'est une façon de donner plus de flexibilité aux conducteurs de voitures électriques pour qu'ils fassent leurs courses ou s'arrêtent ailleurs», affirme Brendan Jones.

Ce directeur du marketing et des ventes pour les voitures électriques chez Nissan Amérique a été récemment nommé à la tête d'une équipe «infrastructures» chargée de stimuler l'essor de stations.

Pour ce faire, Nissan cible d'importants employeurs en leur faisant partager l'expérience vécue par d'autres entreprises avec les voitures électriques. La filiale américaine a également lancé un programme d'essais de bornes à recharge rapide chez 27 de ses concessionnaires californiens. Dans l'espoir d'en tirer des enseignements pour de futures installations chez d'autres commerçants automobiles.

Ces premières incitations seront-elles suffisantes pour accélérer le déploiement d'un réseau de recharge? Rien n'est moins sûr.

«Avoir une solide infrastructure de recharge contribue à renforcer la confiance dans l'autonomie disponible, ce qui va stimuler l'intérêt pour les véhicules électriques», estime Brendan Jones.

Approche différente au Canada

Au Canada, Nissan n'a pas l'intention d'adopter ce genre de démarche pour stimuler le déploiement d'un réseau. «Nous n'en sommes pas là, d'autant plus que, du côté du Québec, les infrastructures de recharge sont très développées. Ce n'est pas trop mal non plus à Toronto et à Vancouver. Et de toute façon, la taille du marché américain n'est pas la même non plus», justifie Didier Marsaud, directeur des communications de Nissan Canada.