Le gouvernement allemand réuni en conseil des ministres a adopté mercredi un projet de loi censé accélérer l'essor des voitures électriques dans le pays, plus grand marché de l'Union européenne, à la traîne sur ce créneau.

Le projet de loi prévoit une batterie de mesures pour tenter d'encourager les consommateurs allemands à faire le choix de l'hybride ou du tout-électrique, alors que la chancelière Angela Merkel a fixé l'objectif très  ambitieux d'un million de voitures électriques sur les routes du pays d'ici 2020.

Le gouvernement veut permettre aux communes d'ouvrir les voies de bus aux conducteurs de voitures électriques, de leur réserver des places de parking près des bornes de rechargement, de profiter d'un stationnement gratuit et instaurer une plaque d'immatriculation distinctive.

Les mairies auront le choix des armes pour encourager la voiture électrique, alors qu'elles se montrent sceptiques sur plusieurs des dispositions envisagées.

«Les villes soutiennent les efforts du gouvernement pour augmenter le nombre de véhicules électriques», a réagi dans un communiqué Stephan Articus, président  de l'Association des villes allemandes. Mais en guise de plaque d'immatriculation particulière, elles préfèrent une vignette qui puisse aussi être utilisée par des véhicules immatriculés à l'étranger, et elles sont réticentes à autoriser la circulation des voitures électriques sur les voies de bus.

La fédération allemande de l'automobile VDA a pour sa part salué le texte, tout en jugeant qu'il n'allait pas assez loin. «Les mesures décidées peuvent donner de l'élan à la voiture électrique», a estimé son président, Matthias Wissmann, cité dans un communiqué, en appelant à une mise en oeuvre rapide.

M. Wissmann a cependant remis sur le tapis l'une des revendications de l'industrie automobile allemande, à savoir une réduction d'impôts pour les entreprises lorsqu'elles ajoutent une «Elektroauto» à leur flotte, dans un marché où 60% des nouvelles voitures sont acquises par des sociétés.

L'Allemagne peine clairement à faire décoller le marché de l'électrique en dépit de l'offre de ses constructeurs automobiles nationaux, qui s'est récemment étoffée.

Avec cette nouvelle loi, dont les grands axes avaient été dévoilés début août, Berlin veut donner un coup de pouce au secteur, au-delà de la gratuité de la vignette déjà en vigueur et manifestement peu efficace.

Selon les derniers chiffres disponibles de l'Agence fédérale allemande de l'automobile (KBA), environ 12.000 voitures électriques et 86.000 voitures hybrides étaient en circulation au 1er janvier 2014, soit 1,6% du parc automobile allemand.