Hyundai ambitionne de devenir le deuxième constructeur de véhicules verts au monde d'ici 2020. Le groupe coréen concède humblement le premier rang à Toyota, mais avec le lancement de 26 véhicules électriques, hybrides et hybrides branchables au cours des quatre prochaines années, il entend dépasser tous ses autres concurrents.

Selon Lee Ki-sang, vice-président de l'Eco Technology Center du groupe Hyundai, le constructeur n'a pas d'autre choix que de s'investir à fond dans l'électrification de ses véhicules. En entrevue avec le magazine Automotive News, M. Lee a indiqué que cela est nécessaire si Hyundai veut réussir à atteindre les prochaines cibles d'émissions de gaz à effet de serre, considérant le fait que les véhicules à motorisation électrique ou hybride ne représentent que 1% des ventes actuelles chez Hyundai et Kia, un taux de pénétration «misérable», a reconnu M. Lee.

Le lancement cet automne de la nouvelle Hyundai Ioniq, qui sera proposée avec une motorisation hybride, hybride branchable et tout électrique, sera la pierre d'assise de l'offensive du groupe coréen, à quoi s'ajouteront chez Hyundai les Sonata hybride et hybride branchable, l'Azera hybride et le Tucson à pile à hydrogène. Kia proposera l'Optima hybride et hybride branchable, la Soul électrique, la Cadenza hybride ainsi que le Niro, un multisegment compact hybride qui devrait être lancé avant la fin de l'année.

En tout et pour tout, les 26 véhicules comprendront au moins 12 hybrides, six hybrides branchables, deux électriques et deux véhicules à hydrogène.

«Nous devons nous préparer à toute éventualité, a indiqué Lee Ki-sang à Automotive News. Ça nous donne de sérieux maux de tête, mais nous devons nous adapter.»

Le groupe Hyundai, contrairement aux grands constructeurs japonais, américains et européens, ne peut compter sur les bases solides d'un vaste marché local. Il est donc complètement dépendant des exportations et doit ainsi répondre aux particularités des consommateurs de tous les marchés.

D'autant qu'avec les prix du pétrole à leur niveau le plus bas en plusieurs années, la période actuelle n'est pas favorable à une offensive verte. Aux États-Unis, les camions ont représenté 59% des ventes au cours des deux premiers mois de l'année, une proportion qui se limite à seulement 29% chez Hyundai-Kia. Plusieurs concessionnaires américains ont donc des doutes quant à la décision de la direction de plonger ainsi la tête la première dans l'électrification de la gamme.

Profitable dès 2020

L'objectif du groupe Hyundai-Kia est de développer des composantes communes à tous ses véhicules hybrides et électriques, une façon de limiter les coûts et d'assurer un profit, un objectif que M. Lee pense pouvoir atteindre d'ici 2020.

On veut aussi réussir à remporter quelques petites victoires face à Toyota, comme avec l'Ioniq, dont le modèle branchable permet de franchir près de 40 kilomètres en mode tout-électrique, ce qui est davantage que les 35 km de la nouvelle Prius Prime, dévoilée au récent salon de New York.

«Personnellement, cela représente beaucoup pour moi. Si je peux rattraper ce niveau technologique, je pense pouvoir être l'ingénieur le plus heureux sur terre.»

Hyundai espère quadrupler ses ventes de véhicules verts d'ici 2020, ce qui pourrait se traduire par des ventes d'environ 300 000 modèles. C'est bien, mais ça reste tout de même symbolique, surtout quand on sait qu'il s'agit du même volume que les commandes reçues en quelques jours pour la Tesla Model 3, et que c'est quatre fois plus que les 1,2 million de voitures hybrides et hybrides branchables vendues par Toyota en 2015.