Grâce aux progrès de la technologie et à la baisse des prix, rouler en voiture électrique pourrait être moins cher qu'avec une automobile à moteur essence à l'horizon 2024.

C'est la conclusion d'une étude commandée par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), voit dans la prochaine décennie (2020-2030) une «convergence», en moyenne, des coûts associés à l'achat et à l'utilisation des voitures équipées de moteurs thermiques et de celles roulant à l'électricité.

Ces dernières sont actuellement plus chères à l'achat, et souvent subventionnées.

Leur autonomie reste en outre encore bien inférieure à celle des voitures à moteur thermique, et recharger une batterie demeure bien plus long que faire le plein de carburant.

L'actrice Michelle Rodriguez pose devant une Jaguar tout électrique I-PACE, un prototype montré le 14 novembre au Salon de l'auto de Los Angeles. Photo: AP

Subventions : inutiles dès 2024 en Europe

«D'ici à 2024, le coût total de possession (achat et fonctionnement, NDLR) moyen d'une voiture électrique pourrait égaler celui d'une voiture à essence» sur le Vieux continent, assure le BEUC dans son rapport. Dans le cas des voitures diesel (qui est subventionné, en Europe), les courbes se croiseraient en 2030.

Pas si vite en Amérique du Nord

Cela arrivera plus tard en Amérique du Nord --et particulièrement aux États-Unis-- où les prix de l'essence et du diesel sont moins élevés qu'en Europe.

De telles économies, «malgré une hausse des prix du pétrole et de l'électricité», seront obtenues «avant tout par la réduction des coûts des motorisations de pointe» électriques.

C'est tout le pari de nombreux constructeurs, à commencer par l'Américain Tesla qui construit une usine géante de batteries dans le Nevada (ouest) pour abaisser le prix unitaire des accumulateurs par effet d'échelle.

Confrontés à des normes d'émissions de plus en plus strictes, en particulier en Europe, les constructeurs multiplient les annonces sur l'électrique.

Volkswagen vient ainsi d'afficher ses ambitions de devenir le numéro un mondial de l'électrique d'ici à 2025.

Toyota, pionnier de l'hybride, a décidé de lancer un programme électrique en parallèle de ses efforts dans l'hydrogène. Sans parler de Renault et Nissan, leaders mondiaux actuels des ventes de voitures fonctionnant sur batterie.

Plusieurs constructeurs (Tesla, Volkswagen, Ford...) ont annoncé d'ici à la fin de la décennie actuelle des voitures de moyenne gamme capables de couvrir 500 km entre deux recharges, soit environ le double des performances actuelles.

Un prototype Dodge EV 2009 montré par Chrysler en septembre 2008. Photo: Bloomberg

En attendant, les ventes sont très mauvaises

En attendant, les ventes restent confidentielles: moins de 1% des véhicules neufs immatriculés dans le monde. Et ce alors que de nombreux pays les subventionnent, dont la France qui propose un «superbonus» de 10 000 euros (14 185 $) pour la mise au rebut d'un vieux diesel si l'acheteur choisit une électrique. 

Aux États-Unis, le gouvernement fédéral offre une subvention de 7500 $ US (10 057 $ CAN) aux acheteurs de voitures électriques. Certains États ont aussi leurs propres incitatifs qui s'ajoutent à l'aide fédérale.

Au Canada, le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique offrent des subventions du même genre, celle de l'Ontario --la plus généreuse au pays-- pouvant atteindre 13 000 $. La subvention québécoise maximale est de 8000 $, tandis que celle de la Colombie-Britannique est de 5000 $.

Le gouvernement fédéral canadien est un des rares gouvernements de pays développés n'offrant pas d'incitatif.