Le constructeur des célèbres taxis londoniens «black cabs» lance officiellement la production de véhicules propres au Royaume-Uni pour se développer à l'international et anticiper le renouvellement du parc imposé dans le pays à partir de 2018.

La London Taxi Company (LTC), qui fabrique les taxis noirs de Londres depuis 69 ans, a ouvert mercredi une nouvelle usine au Royaume-Uni pour produire des véhicules hybrides rechargeables, a annoncé la société dans un communiqué.

Londres, ville très polluée

Ce tournant accompagne la volonté des pouvoirs publics britanniques de développer l'économie verte, en particulier dans les transports, alors que Londres est une des villes les plus polluées d'Europe.

Le groupe détenu par le chinois Geely --qui n'est pas le seul à fabriquer des taxis au Royaume-Uni-- a investi 300 millions de livres (500 millions de dollars canadiens) à son site historique de Coventry (centre de l'Angleterre) pour construire cette usine qu'il présente comme la première au Royaume-Uni entièrement dédiée à ce type de véhicule. LTC crée au passage 1000 emplois, dont 200 ingénieurs.

La technologie hybride rechargeable permet de réduire le coût d'utilisation de ces véhicules et de rouler à «zéro émission» sur une certaine distance. Pour les distances plus longues, un moteur à essence installé sous le capot prend le relais pour éviter tout problème de capacité.

Le nouveau modèle est le «TX5» et s'il est plus propre que le «TX4» diesel, il en reprend le style, ce qui ne déconcertera pas les habitués du véhicules. Il comporte en outre six places arrière (soit une de plus que son prédécesseur) et un toit en verre panoramique, tout en conservant un rayon de braquage de seulement 7,6 mètres.

Il s'agit du premier investissement réalisé dans l'industrie automobile britannique par le chinois Geely qui a racheté LTC en 2013 et qui est également propriétaire de Volvo. Les taxis seront d'ailleurs dotés d'une technologie déjà utilisée dans certains moteurs Volvo.

Le site a une capacité de production de plus de 20 000 véhicules par an et les premiers taxis arpenteront les rues de Londres au quatrième trimestre de 2017 avant d'être vendus à l'international début 2018.

Le groupe prévoit notamment de lancer ses taxis en France. Si rien n'est encore signé, il dit toutefois avoir des discussions en cours avec plusieurs grandes villes françaises.

Fin des taxis diesel

Pour l'heure, LTC exporte surtout vers le Moyen-Orient et l'Asie, grâce à son usine de Shanghai en Chine.

«Aujourd'hui marque la renaissance de la London Taxi Company», se félicite Chris Gubbey, directeur général de la société, cité dans le communiqué.

La société en profite pour se conformer à la règlementation qui prévoit que tout nouveau taxi vendu à partir de début 2018 devra être à très faibles émissions de gaz polluants. S'il dispose d'un moteur à combustion, il devra obligatoirement être à essence, le diesel étant proscrit.

Le gouvernement a d'ailleurs injecté 16,1 millions de livres pour contribuer au financement du projet de LTC.

«Nos emblématiques black cabs sont célèbres dans le monde entier. La nouvelle usine et le centre de recherche et développement de la London Taxi Company sont impressionnants et illustrent l'innovation qui fait du Royaume-Uni un leader mondial dans le développement de nouvelles technologies automobiles», se réjouit Greg Clark, le ministre des Entreprises.

Le ministère des Transports a dans le même temps annoncé mercredi un nouvel investissement de 64 millions de livres pour inciter à l'utilisation de taxis électriques.

Il va notamment débloquer une enveloppe de 50 millions de livres pour offrir une prime pouvant aller jusqu'à 7500 livres pour les conducteurs de taxis voulant acheter un véhicule propre. Les pouvoirs publics vont consacrer également 14 millions de livres pour des bornes de recharge.

Le but est d'améliorer la qualité de l'air dans les villes britanniques, en particulier Londres dont les rues accueillent environ 23 000 black cabs qui roulent au diesel.