Les batteries électriques produites par l'Union Européenne seront vertes, recyclables et réutilisables pour se distinguer de la concurrence, a expliqué mardi le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, qui porte le projet d'une «Alliance européenne des batteries».

«Nous voulons quelque chose de différent par rapport à ce qui existe actuellement sur le marché», a souligné le commissaire lors d'une rencontre avec des journalistes à Bruxelles.

Forum industriel de l'énergie propre

La capitale belge accueille vendredi son premier Forum industriel de l'énergie propre, au cours duquel la Commission espère promovoir son plan stratégique pour le développement de batteries électriques.

La Commission table sur une explosion de la demande dans ce secteur, actuellement dominé par l'Asie, non seulement pour l'industrie automobile mais aussi l'électro-ménager et les appareils connectés.

Pour répondre à la demande d'ici 2025 --un marché annuel de 380 millions de dollars canadiens-- Maros Sefcovic estime que l'UE devra se doter de 10 à 20 «giga-entreprises», et former 300 000 à 400 000 personnes pour cette production spécifique.

La Commission espère que l'industrie s'engagera sur les 20 priorités identifiées pour déveloper le marché au sein de l'UE, avec au premier rang «la réduction de l'empreinte carbone» tout au long de la chaîne de production et du cycle de vie du produit.

L'industrie a proposé de créer un label européen pour les batteries produites, a rapporté M. Sefcovic.

«Airbus des batteries»

Récemment, M. Sefcovic a lancé l'idée d'injecter des sommes considérables dans la constitution d'un «Airbus des batteries». Mais la réponse de l'industrie a été tiède. Carlos Ghosn, le président de Renault- --qui vend la Renault Zoé, la plus populaire tout électrique en Europe-- a indiqué qu'il ne participerait pas à une telle initiative si elle se matérialisait. Il semble que l'idée est morte-née, mais l'UE veut quand même encourager la naissance d'une industrie européenne des batteries.

L'idée est aussi de définir des normes européennes, afin de «faire disparaître les écarts de standardisation en matière de performance, de sécurité, de réutilisation et de recyclage».

Bruxelles espère aussi voir les différents acteurs engagés travailler ensemble pour investir et partager les coûts de recherche sur un design qui faciliterait une seconde vie.

Parmi les autres priorités pour développer l'industrie des batteries européennes: simplifier l'obtention du feu vert et de permis pour l'exploitation minière des matières premières nécessaires à la fabrication «sans mettre en danger la protection environnementale» ou encore mettre en place les moyens de financements nécessaires à l'innovation et à la formation de la main d'oeuvre.