La réponse à la question en titre n'est pas simple, mais plusieurs éléments peuvent aider le consommateur à prendre la décision d'investir ou non les quelques centaines de dollars nécessaires.

Tout d'abord, il faut considérer les garanties de base offertes par les constructeurs. Depuis quelques années, ces garanties sont de plus longue durée, notamment en ce qui concerne les perforations causées par la corrosion. Ainsi, presque tous les véhicules possèdent des garanties de 5 ans; d'autres ont des garanties de 6, 7 et même 12 ans!

Il faut aussi envisager le temps qu'on souhaite conserver le véhicule. Rien ne sert d'investir dans un traitement antirouille si on l'achète ou on le loue pour deux ou trois ans. Par contre, si c'est pour plus longtemps, l'application d'antirouille est à considérer, particulièrement si la voiture est souvent garée dans un stationnement chauffé. Pourquoi? Parce que si les fondants (sel et calcium) sont très efficaces sur la chaussée autour du point de congélation, ils le seront tout autant chaque fois que le véhicule passera d'un grand froid à un stationnement chauffé: les fondants attaqueront l'acier du véhicule.

Toutefois, il faut savoir que, dans bien des cas, l'acier galvanisé est utilisé pour la construction des véhicules en raison de sa plus grande résistance à la corrosion. Des apprêts spéciaux et un traitement antirouille sont également appliqués en usine. Bref, grâce aux procédés de construction utilisés aujourd'hui, il est moins indispensable de faire appliquer un antirouille supplémentaire au début de la vie du véhicule.

Il est aussi primordial de savoir que certains constructeurs peuvent annuler leur garantie si on applique un traitement antirouille. De plus, certains constructeurs déconseillent l'application de ce type de produit sur leurs véhicules hybrides en raison des risques de dommages au système électrique. Dans le doute, on doit se référer au constructeur ou au manuel du propriétaire.

Voici les options qui s'offrent aux consommateurs:

> Antirouille traditionnel ou permanent

Offert chez le concessionnaire, ce produit est virtuellement identique à celui déjà présent sur le véhicule. Son prix varie entre 200$ et 450$. Il s'agit d'un produit brunâtre ressemblant à de la cire. Ce traitement est habituellement bon pour la vie du véhicule, mais des inspections annuelles ainsi que les frais qui y sont associés peuvent être exigés. Généralement appliqué sur un véhicule neuf, il ne coule pas.

> Antirouille à la graisse

Plusieurs commerces en appliquent. C'est une graisse noire ou brunâtre, qui ne coule pas et qui est installée par vaporisation. Pour un bon travail, les garnitures intérieures des portes et du coffre doivent être démontées. Le prix d'un tel traitement est d'environ 150$ et sa durabilité est habituellement plus longue, soit quelques années.

> Antirouille à l'huile

Vendu dans des commerces spécialisés, ce type d'antirouille a tendance à couler en raison de sa grande fluidité. Des trous sont souvent percés dans la carrosserie pour en permettre la vaporisation. Le prix de ce traitement varie de 60$ à 80$ et il faut en refaire une application chaque année. Des produits bios font leur apparition sur le marché.

> Antirouille électronique

Au moyen d'un faible courant électrique, les fabricants de ce type d'antirouille prétendent protéger toutes les pièces de métal d'un véhicule.

À la connaissance de CAA-Québec, il n'existe aucune preuve scientifique de l'efficacité de ce traitement qui peut coûter 250$ et plus. D'ailleurs, il y a plusieurs années, un fabricant de ce type d'appareil a été condamné pour représentation fausse ou trompeuse.

Selon CAA-Québec, la meilleure protection contre les éléments hostiles à un véhicule consiste à le laver fréquemment, et ce, même dessous, là où la rouille commence son travail sournois.