Le printemps sert de prétexte pour mettre en oeuvre le grand ménage annuel. On s'arme souvent de sceaux d'eau savonneuse et de beaucoup d'huile de bras pour nettoyer la maison aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. On entreprend aussi les projets de rénovations mis en veilleuse depuis des mois. Bref, on prend soin de notre chez-soi. Aussi important soit-il pour le foyer, le ménage du printemps doit également prendre en compte votre auto.

Voici quatre conseils pour conserver votre véhicule en meilleur état plus longtemps.

1 Poser les pneus d'été

Certains automobilistes gardent en permanence leurs pneus d'hiver, assurés qu'ils mettent en pratique un truc infaillible pour économiser de l'argent.

Il n'en est rien.

Le caoutchouc et le dessin du pneu d'hiver sont conçus pour offrir le meilleur de son rendement sous une température de 7 degrés Celsius. L'usure de sa bande augmente de manière exponentielle lorsque cette température est dépassée, ce qui force à remplacer les pneus plus rapidement. De plus, les pneus d'hiver ont généralement une résistance au roulement plus élevée que les pneus d'été ou de type «quatre saisons» ce qui contribue à l'augmentation de la consommation de carburant. Côté sécurité, les pneumatiques d'hiver sont plus enclins à faire de l'aquaplanage car leur sculpture favorise une meilleure adhérence dans la neige et sur la glace. La distance de freinage est également augmentée de manière importante parce que leur surface de contact est moins grande. Des tests conduits par le CAA Québec ont conclu qu'une auto munie de pneus d'hiver à 20 °C s'immobilise 26% plus tard sur chaussée mouillée.

Par ailleurs, une fois les pneus d'été posés, il est important de vérifier périodiquement leur pression à froid et de l'ajuster selon les recommandations du manufacturier de votre auto. Le chiffre est généralement situé près de la serrure de la portière du conducteur à l'intérieur ou dans votre guide du conducteur.

2 Vérifier les niveaux des liquides et les remplacer au besoin

L'hiver met à rude épreuve les systèmes de refroidissement et de lubrification d'une voiture. Il est donc important de vérifier les liquides circulant ou baignant dans les composantes mécaniques du véhicule.

Premièrement, une vidange d'huile s'impose. Vers sa fin de vie, l'huile est contaminée par l'humidité et par des résidus résultant de la friction entre les pièces ou de la combustion du carburant dans les chambres. Elle nécessite une attention toute particulière après la saison froide durant laquelle les démarrages à froid se sont multipliés. Déclinée en trois types selon sa composition chimique (synthétique, semi-synthétique et classique), elle doit être le plus souvent remplacée dans des intervalles de 6000 kilomètres dans un climat comme celui du Québec. Ces intervalles varient cependant selon l'utilisation que l'on fait de l'auto et du type d'huile employée. Si vous décidez de faire vous-même votre vidange d'huile, il est essentiel de respecter le grade nécessaire (par exemple 5W30) ainsi que les spécifications du constructeur.

Il faut également remplacer le filtre à l'huile qui risquerait de se boucher ou de faire ralentir le débit d'huile. L'antigel, les huiles à transmission, à servodirection, à frein et à différentiels (pour véhicules munis d'une transmission intégrale) sont aussi à vérifier et à remplacer selon les plans d'entretien fournis par les constructeurs.

À noter: les fuites de liquides après des hivers rigoureux peuvent trahir un relâchement ou même une brisure des joints d'étanchéités, forçant le remplacement de ces derniers.

3 Demander une inspection mécanique générale

Lors de la pose de vos pneus, n'hésitez pas à demander à votre mécanicien de faire une inspection mécanique générale de votre véhicule. Il pourra vous donner l'heure juste en testant certaines composantes mécaniques qui sont sensibles au froid. Il vérifiera la courroie d'accessoires et des boyaux, ainsi que les durites afin de déceler l'apparition de fissures qui pourraient conduire à une cassure ou à l'ouverture de brèches. Il examinera également les liaisons au sol et les pièces de direction sensibles aux nids de poules.

Les bielles de raccordement des barres stabilisatrices peuvent parfois se rompre ou perdre de leur rigidité, et les amortisseurs et les embouts de biellettes de direction, s'affaisser. Ces pièces jouent un rôle important dans le comportement de l'auto, principalement en manoeuvre d'urgence où la stabilité de l'auto peut éviter un accident. Le mécanicien portera attention à l'usure des plaquettes, des disques de frein ainsi que des étriers, souvent touchés par la corrosion. Le système d'échappement doit aussi être inspecté pour déceler des fuites souvent causées par la corrosion favorisée par l'utilisation de produits de déglaçage sur les routes.

Finalement, il est important de faire remplacer ou réparer un pare-brise qui n'a pas résisté aux chocs thermiques occasionnés par le système de chauffage et la température extérieure, sans quoi il risque de ne pas fournir une bonne protection en cas d'accident.

4 S'attarder à l'apparence de l'auto

Dernier conseil et non le moindre: le nettoyage de votre auto.

On néglige la propreté de la voiture en hiver. Il est donc judicieux de profiter du beau temps pour faire un grand ménage.

Vous pouvez commencer par vider l'habitacle des objets inutiles l'été.

Plusieurs produits conçus pour déloger les cernes de calcium sur le tapis peuvent être très utiles, tout comme des nettoyants pour dépoussiérer le tableau de bord et les moulures de plastique. La bonne vieille balayeuse vous viendra aussi certainement en aide. À l'extérieur, un bon lavage avec un savon conçu pour l'automobile (afin d'éviter d'altérer la peinture) est de mise. Si vous voulez préserver l'éclat de la peinture mis à mal par la saison hivernale, vous devez effectuer un polissage avec une pâte à polir pour ensuite appliquer une cire de qualité à base naturelle. Si vous ne désirez pas vous casser la tête avec une polisseuse, certaines cires à bases synthétiques peuvent faire pratiquement le même travail en une seule étape.