Les composants électriques des véhicules verts nécessitent non seulement moins d'entretien que les mécaniques traditionnelles alimentées par hydrocarbures, mais ils semblent aussi donner davantage confiance aux constructeurs quand vient le temps de proposer de généreuses garanties aux consommateurs.

C'est l'une des conclusions de la plus récente étude de CAA-Québec, qui a comparé la durée et la portée des différentes garanties offertes par les 34 marques de voiture les plus populaires sur le marché québécois. Ainsi, alors que les groupes motopropulseurs traditionnels sont généralement couverts pendant 5 ans ou 100 000 km, les moteurs, batteries et systèmes de transmission spécifiques aux mécaniques électriques sont dans la plupart des cas assurés pendant 8 ans ou 160 000 kilomètres. « Les composantes électriques ont été construites avec le souci de les rendre attrayantes, affirme Jesse Caron, expert automobile chez CAA-Québec. Les constructeurs en vendent depuis 15 ans, ils n'ont donc pas de craintes à les garantir longtemps. »

La fiabilité des électriques «ne fait plus de doute»

Selon l'expert de CAA-Québec, la fiabilité des autos hybrides et rechargeables est un élément qui ne fait plus de doute.

« Les expériences ont démontré, chez les taxis notamment, que les batteries n'ont pas à être changées avant 400 000 ou 500 000 km, illustre-t-il. Dans un horizon de huit ans, dans des conditions normales, les batteries vont durer sans aucun problème. »

Une inspection qui coûte une centaine de dollars est donc un geste simple qui pourrait vous permettre d'économiser bien plus. »

Les autos électriques et rechargeables devraient par ailleurs continuer d'offrir des garanties supérieures aux voitures à motorisations traditionnelles, du moins dans un avenir rapproché. « L'électrique a encore beaucoup à prouver. Il serait donc étonnant de voir les constructeurs niveler par le bas et ajuster leurs garanties à la baisse, car cela leur ferait un argument de vente de moins. Il y a encore trop d'enjeux à surmonter avec les véhicules à propulsion alternative. »

Dans une électrqiue, l'absence de transmission et de moteur à essence élimine une foule de pièces qui peuvent casser. Mais ça n'a pas empêché Tesla d'avoir toutes sortes d'ennuis avec --entre autres-- les portes à élytres du Modèle X et les poignées rétractables du Modèle S. D'où l'importance de la garantie. Photo : Tesla

Argument de vente

Évidemment, offrir une garantie généreuse est un élément de marketing non négligeable, mais il reste qu'un constructeur ne va pas s'engager à assurer certains composants si les risques de bris sont importants. « Les constructeurs font leurs mathématiques. Si leurs véhicules étaient trop problématiques, ils n'offriraient pas de telles garanties, soutient M. Caron. Ça leur permet d'établir la valeur du véhicule auprès des consommateurs. »

La même stratégie a été employée par certains constructeurs qui voulaient établir (ou rétablir, c'est selon) leur image de marque, comme Mitsubishi, Hyundai, Kia et Mazda. « Pour Mazda et les [constructeurs] coréens, c'était un moyen de retrouver une crédibilité après des années-modèles désastreux, explique Jesse Caron. Mazda a déjà eu des problèmes de corrosion, mais la garantie a depuis été prolongée, on suppose alors qu'il y a eu de l'amélioration. Aussi, les récentes évaluations de Consumer Reports et de JD Power montrent que des marques comme Kia et Hyundai s'en sortent très bien. »

La garantie, élément crucial

Selon CAA-Québec, la portée des garanties offertes par les constructeurs est certainement un enjeu important, surtout considérant le fait que les ventes de véhicules neufs se portent assez bien merci au Québec et au Canada depuis quelques années. « Dans les appels que nous recevons à notre département de services-conseils, plusieurs personnes indiquent qu'elles cherchent un véhicule neuf parce qu'elles veulent avoir la paix, explique Jesse Caron. Elles veulent pouvoir simplement défrayer leur paiement mensuel, l'essence, un ou deux jeux de pneus ainsi que quelques changements d'huile, en sachant que le reste va être couvert. Pour une certaine tranche des consommateurs, la garantie est donc un élément clé. »

Et comme de nombreux automobilistes aiment changer fréquemment de véhicule, cette pratique devient de nos jours une habitude, pour le meilleur et pour le pire.

Inspection préventive

Pour les automobilistes dont la couverture de garantie du véhicule arrive bientôt à échéance, CAA-Québec recommande de réaliser une inspection mécanique détaillée pour déterminer s'il vaut la peine de faire réparer la voiture pendant qu'elle est encore garantie. « Le concessionnaire n'a aucune raison de ne pas honorer la garantie, c'est le constructeur qui assume les frais, soutient Jesse Caron.