Une voiture qui ne démarre pas, des vitres couvertes de neige et de glace, un habitacle glacé, voilà bien le cauchemar de plusieurs automobilistes. Trucs et astuces pour prendre la route dans les meilleures conditions possibles.

La mise au point

Il suffit de brandir la menace d'une panne mécanique par temps froid pour inciter l'automobiliste à dépenser pour une mise au point automnale dont il n'a pas réellement besoin.

Les calendriers d'entretien élaborés par les constructeurs ne dépendent pas des saisons, mais bien du kilométrage et des années d'usure du véhicule. Donc, tant et aussi longtemps que vous respectez le calendrier d'entretien, la mise au point d'automne - cela vaut aussi pour celle du printemps - devient complètement superflue.

Voilà la règle, maintenant l'exception ! Certains constructeurs préconisent, en fonction de la mécanique qui anime votre véhicule, l'usage d'une huile à moteur à la viscosité appropriée aux saisons. Certains, mais pas tous. Pour en avoir le coeur net, il suffit de consulter le manuel du propriétaire.

Si le véhicule est plus âgé, que sa garantie est échue ou que l'entretien a été fait à la « va-comme-je-te-pousse », une mise au point ou, à tout le moins, une inspection en règle lui fera le plus grand bien avant la première neige. Le cas échéant, assurez-vous qu'une vérification attentive des systèmes de charge (alternateur et batterie), de la suspension et des freins figurent sur la liste du technicien.

Il faut regarder l'odomètre, pas le calendrier pour déterminer la date des mises au point. Photo: iStockphoto

Neige et froid: quelques trucs

Pourquoi se soucier de retirer l'encombrante robe blanche dont se pare son véhicule après une chute de neige ? Après tout, « les kilomètres et le vent s'en chargeront ». À quoi bon ? Alors, d'un coup de balai, on dégage partiellement le pare-brise et les plus paresseux veilleront à vider un plein réservoir de lave-glace pour faire fondre la glace...

Balayer les surfaces vitrées, c'est bien, mais cela ne suffit pas. Allons, un petit effort additionnel ! Découvrez aussi les phares, les feux arrière, le toit et le coffre. Et n'oubliez pas la plaque d'immatriculation, sans quoi les plus zélés des représentants des forces de l'ordre pourraient vous coller une contravention.

L'opération déneigement ou déglaçage, c'est selon, devrait se dérouler prestement car le moteur tourne. Pas trop longtemps, mais juste suffisamment pour que les principales composantes se dégourdissent pour offrir leur plein rendement lorsque vous prendrez le volant. Pour accélérer le processus, laissez le système de chauffage souffler à pleins poumons sur le mode « recycle » ; cette fonction ne devrait toutefois être utilisée que pour une courte période de temps (moins de 10 minutes), sans quoi l'air risque d'être vicié par le gaz carbonique ou, à tout le moins, d'embuer les glaces.

Par ailleurs, des études ont clairement démontré qu'un habitacle trop froid nuit à la concentration. Pire encore, un siège gelé aggravera les symptômes si l'on souffre d'un rhume, de problèmes de vessie ou de maux de dos. Il faut cependant se garder d'opter pour l'autre extrême et de surchauffer l'habitacle, afin de ne pas s'exposer à la somnolence. La modération remporte une fois de plus la palme.

Nous n'avons pas tous la chance de conduire un véhicule muni de sièges (et volant) chauffants ou d'un système de climatisation à zones multiples. Ces caractéristiques valent leur pesant d'or, puisqu'ils assurent une température ambiante idéale et simplifient le choix des vêtements à porter au volant.

Déneiger son auto fait prendre l'air. Photo: Robert Skinner, La Presse

Certains jours, c'est plus long. Photo: La Presse

Car les vêtements chauds, conçus pour affronter le froid extérieur, deviennent carrément étouffants à l'intérieur de l'habitacle. De plus, leur encombrement compromet parfois la liberté de mouvement derrière le volant. C'est pourquoi il vaut mieux, une fois la température voulue atteinte, retirer ce gros manteau et, si possible, ces grosses bottes, à condition bien sûr d'avoir prévu des chaussures plus confortables. Au moment de vous « dévêtir », de grâce, garez votre auto ! Sécurité oblige. L'heure n'est pas à vous tirailler avec votre manteau et encore moins à déboucler votre ceinture de sécurité alors que le véhicule est en mouvement.

La conduite hivernale ne requiert pas de modifier sa position de conduite. En revanche, il faut porter une attention toute particulière au tapis protecteur qui se trouve à vos pieds. Celui-ci doit remplacer celui qui s'y trouvait et être correctement arrimé. L'usage de carton --une pratique encore trop répandue-- pour protéger la moquette peut s'avérer dangereux.

À moins de conduire ce véhicule, il vaut mieux enlever une pelure ou deux une fois parti. Photo: Presse Canadienne

Démarrage: chaque auto a son secret

Autrefois, un tournevis était l'outil essentiel pour faire démarrer par temps froid un véhicule doté de carburateurs.

Aujourd'hui, l'injection d'essence est le système d'alimentation de tous les moteurs. Ce système promet un démarrage à froid réussi pour peu que l'on connaisse le mode d'emploi. Et histoire de mettre toutes les chances de votre côté, il est recommandé de ramener au point mort tous les accessoires électriques (radio, chauffage, dégivreur). 

Votre batterie appréciera cette délicatesse.Contre toute attente, la procédure de démarrage peut varier d'un constructeur à l'autre. Et d'un modèle à l'autre. Règle générale, les constructeurs recommandent de tourner la clef de contact sans appuyer sur l'accélérateur pour lancer le moteur. La question est de savoir combien de temps on peut solliciter le démarreur sans le griller ? Combien de temps encore entre chaque sollicitation ? Et si le moteur refuse toujours de démarrer, quelles sont les autres options ? Certains constructeurs recommandent, selon le modèle, d'appuyer sur l'accélérateur au quart, à demi ou à fond.

Enfin, si jamais le moteur de votre véhicule en vient à être noyé par vos tentatives vaines, il est primordial de vidanger l'huile à moteur dans les plus brefs délais, celle-ci étant contaminée et pouvant entraîner une usure prématurée du moteur.

Ah, les joies de l'hiver... Photo: Purestock

Batterie à plat ? Sortez les câbles !

Par temps froid, une connaissance approfondie de la technique prescrite pour faire démarrer votre véhicule n'est pas forcément gage de succès. Une sollicitation répétée du démarreur, par exemple, pourrait très bien avoir raison des réserves d'énergie de la batterie de votre véhicule. Et même si vous n'avez pas à vous acharner, lorsque le mercure oscille entre - 17 °C et - 20 °C, la batterie perd plus de la moitié de sa capacité du fait d'une chimie plus lente.

S'il vous est impossible de lancer le moteur en tournant la clef de contact, vous pouvez avoir recours au survoltage.

Mais un mauvais branchement peut provoquer bien des dégâts. Pour éviter ces risques, achetez des câbles de démarrage, de calibre 4 à 6 (3,66 m/12 pi). Il convient de mettre les accessoires électriques hors tension (dans le cas d'un véhicule équipé d'une transmission manuelle, vous devez placer le levier de vitesse au point mort). Il faut respecter la séquence de branchement (voir notre croquis).

Repérez d'abord la borne positive de chacune des batteries (habituellement recouverte d'une gaine de plastique ou marqué d'un « + »). Branchez la pince du câble positif à la borne positive de la batterie déchargée, puis branchez l'autre pince positive à la batterie d'appoint. Branchez ensuite une pince du câble négatif à la borne négative de la batterie d'appoint, puis branchez l'autre pince à un élément métallique du moteur (le support de l'alternateur par exemple).

Veillez à ce que les pinces de branchement ne se touchent jamais ni n'entrent en contact avec quelque pièce ou élément conducteur d'électricité. Assurez-vous par ailleurs que les câbles sont éloignés des pièces mobiles du véhicule. Une fois la batterie survoltée, débranchez les câbles dans l'ordre inverse.

Apprendre ce truc simple peut vous éviter bien des ennuis. Photo: iStockphoto

Dans le coffre: les indispensables

Pour bien affronter la saison froide, il faut s'assurer de retrouver dans le coffre un balai à neige, des câbles de survoltage, mais aussi une pelle et des plaques antidérapantes.

Il est également sage d'apporter une vieille couverture, car la dépanneuse pourrait se faire attendre un peu. Pour prévenir les autres usagers de la route, des feux de détresse devraient également figurer sur votre liste, tout comme une lampe de poche (n'oubliez pas les piles) et du gros ruban adhésif gris (du duct tape, comme on dit...).

Vous pouvez compléter le tout d'une trousse de premiers soins. Pratiquement tous ces articles trouveront place dans un bac de rangement en compagnie d'un bidon supplémentaire de lave-glace...

La meilleure amie de l'automobiliste en hiver. Photo: iStockphoto