La roue de secours a vécu. Autrefois bien visible, elle s'est compactée comme une galette et est déjà remplacée, sur plusieurs modèles, par une bombe anticrevaison.

Le plaidoyer de l'industrie automobile en faveur de la suppression de la roue de secours ne manque pas d'arguments. Selon sa taille, une roue de secours pèse entre 10 et 20 kg. Son élimination - et celle de toute la quincaillerie qui l'accompagne - entraîne instantanément une diminution de 1 ou 2 g/km des émissions de CO2. De plus, sa disparition permet d'aménager un nouvel espace de rangement, d'augmenter la capacité du réservoir de carburant ou encore d'implanter plus aisément la batterie supplémentaire que réclame un modèle à motorisation hybride ou électrique.

Ce dernier, en cas de crevaison, permet au conducteur de rouler à plat à une vitesse de 80 km/h sur une distance maximale d'environ 100 km. Mais l'hiver, qu'en est-il de la sécurité ?

Image : Pneus Hankook

En configuration d'hiver, plusieurs inconvénients

Ce type de pneu est aussi offert dans une configuration d'hiver et ne nécessite plus l'utilisation d'une jante spécifique.

Il est surtout important de retenir que « les automobiles chaussées de ces pneus peuvent opter, en hiver, pour des semelles conventionnelles et n'ont donc pas l'obligation d'opter pour des run-flat », explique Anthony Montana, du garage Salvatore, à Saint-Jean-sur-Richelieu. 

Tant mieux, puisque ce pneu présente plusieurs inconvénients. Ses flancs renforcés qui lui permettent de rouler à plat en font un pneu plus lourd et beaucoup plus rigide (adieu, confort) qu'un pneu dit traditionnel. Certaines avancées ont permis de gommer ces inconvénients, mais seulement en partie. Cela dit, il demeure plus coûteux à l'achat. Et à remplacer, puisqu'une fois crevé, ce pneu doit être remplacé en paire si le véhicule compte quatre roues motrices. Enfin, rappelons qu'un pneu run-flat ne parvient pas plus qu'un pneu conventionnel à colmater les grosses fissures.

Dans sa décision, il faut mettre dans la balance que les crevaisons se font aujourd'hui de plus en plus rares. Si l'on prête foi aux affirmations des fabricants de pneus, celles-ci se produisent en moyenne tous les 70 000 km.