Lorsque vient le temps de choisir entre la location et l'achat d'une nouvelle voiture, le gourou de l'automobile au Canada Dennis DesRosiers n'hésite pas un seul instant et recommande fortement de payer en argent comptant.

C'est là le mode de paiement qu'il privilégie, pour la simple et bonne raison que le véhicule s'avère moins cher de cette façon.

M. DesRosiers reconnaît toutefois que les Canadiens sont nombreux à ne pas disposer de plusieurs dizaines de milliers de dollars en liquidités, tandis que d'autres se refusent tout simplement à opter pour cette avenue.

Il mentionne que le choix entre la location et l'achat changera d'un consommateur à l'autre, en fonction des attentes concernant le véhicule et du niveau de tolérance face aux paiements mensuels ou au coût total de la voiture en fin de vie.

Le choix variera également en fonction de l'importance que revêt pour le consommateur, ou non, de posséder sa voiture, ajoute M. DesRosiers.

«De façon générale, si vous êtes quelqu'un qui changez d'automobile à tous les deux, trois ou quatre ans, la location sera une option très attirante dans la plupart des cas, bien que ce ne soit pas vrai pour tous les modèles. Plus vous gardez le véhicule longtemps, plus les prêts deviennent alléchants», poursuit-il.

Si vous êtes un automobiliste sensible à l'odeur caractéristique des nouveaux véhicules, la location est de mise, si vous pouvez vous le permettre, explique M. DesRosiers.

Dans le cas contraire, un consommateur qui recherche l'option la plus économique et qui se préoccupe peu d'avoir la même voiture pendant un certain temps - la durée moyenne de possession d'un nouveau véhicule est de 9,2 ans -, la location s'avérera la pire voie à emprunter, soutient-il.

Le hic, c'est que la situation ne semblera pas aussi évidente lorsque le temps sera venu de négocier une entente de financement avec le concessionnaire automobile. Les paiements mensuels d'un contrat sont toujours moins élevés que les prêts, et ce même si le taux d'intérêt affiché est quasi invariablement plus grand. Et la location semble un gage de vie sans soucis: louez une voiture, conduisez-la pendant trois ans, puis retournez-la chez le concessionnaire pour y choisir un nouveau modèle.

«C'est le vaudou de la location. La location est sans contredit le plus cher des emprunts sur le marché. C'est sans équivoque, même si ça n'apparaît pas aussi évident», affirme M. DesRosiers.

Et pourquoi ça? C'est que les paiements mensuels reposent sur deux composantes, soit l'intérêt sur le capital ou le coût du véhicule, et l'acompte sur le capital. Dans le cas d'un prêt, l'acompte sur la partie du capital peut être plutôt salé, puisque l'acheteur s'acquitte du coût total de la voiture pour la durée de l'entente financière. Pour ce qui est de la location - en fonction de la fin de la valeur résiduelle -, la consommateur pourrait payer seulement la moitié du coût du véhicule.

Cela explique pourquoi les paiements mensuels sont, de façon générale, moins élevés, bien qu'au terme du contrat, le client ne possèdera pas la voiture et aura déboursé davantage en intérêts que dans le cas d'un prêt.

«L'intérêt intégré dans le cas d'une location est habituellement d'environ 100 $ de plus par mois que l'intérêt prévu pour un prêt», mentionne également M. DesRosiers.