La compagnie d'assurances SSQauto lance à son tour une tarification basée sur le kilométrage annuel du conducteur. Une offre répandue dans ce secteur d'activité qui ne semble cependant pas ouvrir la porte à l'assurance dite «télématique».

Facturer une assurance automobile en fonction des besoins kilométriques des automobilistes se fait de plus en plus. La formule est simple en soi. En général, elle consiste à ajuster, à la fin d'un contrat, la tarification en tenant compte des kilomètres parcourus au cours des 12 ou 24 mois précédents.

«C'est une approche marketing. Cela repose sur les déclarations des clients. À la SSQ, on est une mutuelle, on fait confiance à nos usagers et on ne joue pas aux Big Brothers», précise Marie Lamontagne, première vice-présidente communications et marketing de SSQauto.

L'idée de facturer l'assurance selon le kilométrage annuel de la voiture est beaucoup plus poussée aux États-Unis et en Europe où certaines compagnies remettent des factures au kilomètre près. C'est ce que l'on appelle le "Pay-Per-Use". Pour cela, on a recours aux télécommunications. Autrement dit à un mouchard installé sur la voiture. L'assurance automobile est alors dite «télématique».

Le dispositif peut non seulement permettre d'enregistrer la distance parcourue, mais aussi - si l'on veut - les durées d'utilisation, le nombre de trajets, la vitesse, ou encore le nombre de freinages et d'accélérations. N'oublions pas que ce genre d'outil peut aussi permettre de constituer une banque de données sur les accidents et leurs caractéristiques.

Autant de possibilités que certains considèrent comme une atteinte à la vie privée. «Ce n'est pas très bien accueilli de mettre un mouchard sur la voiture», affirme Julie Bellemare, conseillère aux affaires publiques au Bureau d'assurances du Canada (BAC).

Au Canada et au Québec, cette pratique est apparemment marginale, pour ne pas dire inexistante. La compagnie d'assurances Aviva Canada a testé un tel programme en Ontario jusqu'en 2010. Elle a reculé devant les frais d'exploitation induits.

L'idée a beau ne pas être récente, elle n'est pas abandonnée non plus. «C'est dans les cartons d'aller plus loin qu'une prime au kilométrage annuel, on est en train de regarder cela», confie Marie Lamontagne.