Pour l'épreuve Nationwide de Montréal, Jacques Villeneuve a été recruté par l'équipe Penske afin de piloter la voiture numéro 22, qui a remporté la dernière course et qui est tenante du titre. Dans ce contexte, les attentes sont on ne peut plus élevées. « Pour l'équipe, c'est la victoire ou c'est rien », résume Villeneuve.

L'ancien champion du monde de Formule 1 est ravi de courir dans une équipe réputée et nantie comme Penske. «Dans cette équipe, ça travaille vraiment bien et il y a beaucoup d'essais.»

Villeneuve reçoit donc une voiture compétitive entre les mains, mais il n'a roulé qu'une fois en Nationwide depuis le début de la saison. «C'est un peu le prix de l'expérience, a-t-il expliqué en conférence de presse hier. Quand on est jugé comme un expert des circuits routiers, dans la tête des gens, c'est comme si on était à la 20e course de l'année.»

Ce n'est pas ce qui va déranger Villeneuve. Son instinct et son expérience le servent bien. Et à sa quatrième présence en Nationwide à Montréal, il commence à bien connaître comment réagissent les voitures de stock-car sur le circuit.

La crédibilité Penske

Villeneuve a beau n'être qu'à sa deuxième course NASCAR de l'année, il croit que sa lente percée dans le monde du stock-car se poursuit. «C'est un travail continu. Chaque année, les occasions sont un peu meilleures. À ma première année ici, j'ai dû apporter des budgets. L'année suivante, je n'en avais plus besoin. Et maintenant, je cours chez Penske, ce qui amène beaucoup de crédibilité à ce que j'essaie de faire.»

«C'est difficile quand on arrive de la monoplace, poursuit Villeneuve. Les gens se demandent comment ça ira sur les pistes ovales, et le fait d'avoir gagné l'Indy 500 ne semble pas aider énormément dans la perception des commanditaires et des équipes. Il ne faut pas baisser les bras, c'est un travail de longue haleine et ça se bâtit tranquillement.»

Si Villeneuve persiste autant à passer au stock-car à temps plein, c'est qu'il prend un énorme plaisir dans la voiture. «Par rapport à une monoplace, on n'est pas aussi dépendant des réglages, observe le pilote de 40 ans. On peut contourner les problèmes de la voiture. Mais le principal, c'est le combat féroce dans la course, notamment lors des relances.»

C'est d'ailleurs lors d'une de ces relances que Villeneuve a causé un incident qui a sorti Max Papis et Brian Scott de la course de Road America (à Elkhart Lake, au Wisconsin), en juin. Papis avait jugé sévèrement l'action de Villeneuve, qui avait finalement pris le troisième rang.

En conférence de presse, mercredi, Marcos Ambrose a affirmé que certains pilotes n'ont pas apprécié la façon de conduire de Villeneuve.

«On me montre du doigt parce que je viens de la monoplace, mais ce n'était pas si mal, nuance Villeneuve. Je ne m'en inquiète pas.»

Brian Scott participe à la course de Montréal, mais pas Max Papis.

En trois participations au NAPA Pièces d'auto 200 de Montréal, Villeneuve a terminé 16e, 4e et 3e.