Le Français Sébastien Loeb (Citroën DS3), qui vient d'enchaîner cinq victoires et mène confortablement le Championnat du monde WRC, est favori du rallye de Grande-Bretagne, à partir de vendredi, mais va devoir se méfier de trois rivaux nordiques très motivés.

Loeb n'a gagné «que» trois fois à Cardiff, de 2008 à 2010 dans une C4. Sauf qu'il est toujours reparti du pays de Galles, dernière manche du WRC ces dernières années, avec un titre mondial dans sa besace de chasseur hors pair: 74 victoires, série en cours.

L'an dernier, la voiture d'une spectatrice arrivant en sens inverse avait mis fin à son rallye, le dimanche matin, mais le 8e sacre était déjà assuré depuis le vendredi et une grosse erreur de Mikko Hirvonen (Ford), son dernier rival pour le titre, dans la 7e épreuve spéciale.

Depuis, Hirvonen a rejoint Citroën et la date a changé: septembre au lieu de novembre. Du coup, la météo sera peut-être plus clémente, mais cela ne veut pas dire que le rallye sera plus facile pour Loeb, face à un coéquipier très constant, le gentil Mikko, et des pilotes Ford très inconstants, Petter Solberg et Jari-Matti Latvala.

S'il fait beau, ce sera encore plus rapide que d'habitude, les écarts seront réduits et cela ressemblera beaucoup à un rallye de Finlande, avec moins de bosses. De quoi plaire aux deux Finlandais et même à leur vieux collègue norvégien Solberg, champion du monde 2003.

«C'est un rallye qui me convient bien et que j'ai souvent gagné», rappelle Solberg, 14 participations, dont quatre victoires entre 2002 et 2005. «J'aime les pistes forestières, car elles sont rapides. Il faut utiliser toute la piste, et parfois même un peu plus, pour conserver une vitesse élevée».

Citroën veut faire le grand 8

«C'est l'un de mes rallyes préférés», dit Latvala, vainqueur l'an dernier à sa 10e participation. «Quand il pleut, il faut bien repérer les zones boueuses. Quand c'est plus sec, pas la peine de faire trop attention à la surface, il faut surtout se concentrer sur les virages, car on passe plus vite. Et faire attention aux troncs d'arbres empilés sur le bord de la route: c'est facile de les accrocher et de casser sa suspension».

Hirvonen a gagné en 2007 à Cardiff. Ça reste «l'un des meilleurs souvenirs» de sa carrière, parce que cette victoire était synonyme de titre constructeur pour Ford. Mais Mikko n'avait pas vraiment battu Loeb, 3e sans prendre trop de risques pour s'assurer un 4e titre mondial.

Cinq ans plus tard, la régularité de Mikko aux avant-postes (7 podiums en 9 courses, mais aucune victoire) permet à Citroën Racing, son nouvel employeur, de viser un 8e titre constructeur dès ce rallye, à condition de marquer six points de plus que Ford dimanche à Cardiff.

«Nous ne ferons pas preuve d'un excès d'optimisme», promet Yves Matton, le directeur des Rouges, «car nous connaissons trop la valeur de nos adversaires sur ce terrain. Nous nous attendons à une course difficile, au cours de laquelle la gestion des pneumatiques en fonction de la météo pourrait jouer un rôle-clé».

Le titre constructeur, c'est donc le principal enjeu de ce «Wales Rally GB». Pour le titre pilote, il faudra attendre le rallye d'Alsace début octobre. Car Loeb, sept victoires en neuf rallyes, n'a «que» 54 points d'avance sur Hirvonen et 95 sur Solberg, à quatre manches de la fin.