Le 35e rallye-raid Dakar, 6e du genre en Amérique Latine, va connaître sa première incursion en Bolivie en 2014 avec un parcours qui s'allonge de près de 1000 km et un accent mis sur l'endurance.

Cette nouvelle édition, avec plus de 400 véhicules engagés -autos, motos, quads et camions- sera disputée du 5 au 18 janvier entre Rosario, ville natale d'Ernesto «Che» Guevara, en Argentine, et Valparaiso au Chili, avec un passage dans les hauts plateaux boliviens réservés aux seuls motards, a annoncé mercredi à Paris le patron de l'épreuve, Étienne Lavigne.

La spécificité du Dakar-2014, labellisé «Odyssée», repose sur cinq spéciales dessinées «sur des parcours entièrement dissociés», entre d'une part motos et quads, et d'autre part autos et camions, avec au compteur 1000 km supplémentaires.

Le tracé de ce Dakar-2014 totalisera quelque 9374 km pour les autos, dont plus de 5500 de «spéciales» chronométrées, et sera divisé en 13 étapes entre les trois pays traversés.

Des passages à 3600 m d'altitude

«On revient à l'endurance, de l'homme comme de la machine», a indiqué le directeur sportif du Dakar, David Castera. «Le porteur d'eau va reprendre de l'importance, comme la gestion d'équipe», assure l'auteur du tracé qui, entre «salar» d'Uyuni, plus grand lac salé au monde, et le désert de l'Atacama, va confronter les pilotes à leurs limites, également mises à l'épreuve lors de deux étapes marathon sans assistance.

«On a souhaité garder l'âme du rallye-raid avec des spéciales assez longues, et s'éloigner du sprint pur du motocross ou du WRC», souligne Castera, très fier. «On n'a jamais été aussi haut en terme de spéciales», avec des passages à 3.600 mètres.

Alors que 459 véhicules (toutes catégories en course) avaient pris le départ à Lima au Pérou en 2013, ils seront 438 dans un mois et demi à Rosario (175 motos, 41 quads, 151 autos, 71 camions). Un chiffre exceptionnel dans le contexte économique actuel, a relevé Lavigne.

En motos le Français Cyril Despres, passé chez Yamaha, et l'Espagnol Marc Coma (KTM) font figure de grandissimes favoris en motos.

«La 450 YZF est quasiment prête, je continue mon entraînement physique», a déclaré Despres, qui a mis fin à 12 ans de collaboration avec KTM. «Le challenge est vraiment sympa à vivre et si ça fonctionne, ce serait vraiment très cool».

La concurrence s'annonce en revanche extrêmement rude chez les autos, où le Français Stéphane Peterhansel, double tenant du titre, reprend le volant de sa Mini (écurie X-Raid-BMW).

Bientôt le Brésil ?

Mais il aura fort à faire face à trois anciens vainqueurs, son équipier qatari Nasser Al-Attiyah, l'Espagnol Carlos Sainz, qui courra sur un buggy SMG de l'ex-pilote Philippe Gache, et le Sud-Africain Giniel de Villiers (Imperial Toyota).

«Ça va être plus dur», a confié Peterhansel. «C'est un retour à l'esprit du Dakar. Avant, en Afrique, il était très dur, c'était compliqué d'arriver à la fin», rappelle le pilote aux 11 succès records (6 en moto, 5 en auto).

Seulement 15e en 2013, l'Américain Robby Gordon, venu du Nascar et qui s'était signalé par un comportement limite, sera lui aussi bien présent. De quoi rendre vigilant des organisateurs soucieux de travailler sur la sécurité, quitte à recourir à des pénalités.

«Avec les parcours différenciés, les leaders autos ne suivront pas la trace des motards et ceux-ci ne seront pas gênés par les nuages de poussière. Il y aura donc moins de risques», affirme Lavigne.

Malgré ces améliorations, un tel rallye-raid conserve sa part de danger, comme en témoigne le décès récent du pilote moto américain Kurt Caselli, vainqueur de deux étapes en 2013 et qui paraissait promis à un brillant avenir, à tout juste 30 ans.

Mais malgré ces coups durs, le Dakar, deuxième joyau de la couronne d'Amaury Sport Organisation (ASO) derrière le Tour de France, «se porte financièrement très bien», selon Lavigne.

ASO travaille d'ailleurs déjà sur de nouvelles destinations, dont le Paraguay, le Brésil, l'Équateur et même la Colombie.