Les Espagnols ont fait main basse sur le Dakar-2014 samedi à Valparaiso (Chili), Marc Coma (KTM) s'imposant en moto à l'issue de la 13e et dernière étape, comme son compatriote Nani Roma (Mini) dans la catégorie autos.

Coma, 37 ans, est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux du rallye-raid en deux-roues et possède un palmarès impressionnant, avec maintenant un 4e succès dans ce qui est considéré comme le rallye-raid le plus difficile au monde.

Roma, bientôt âgé de 42 ans, est pour sa part devenu samedi le 3e pilote à s'imposer en moto puis en auto, après les Français Hubert Auriol et Stéphane Peterhansel.

La victoire de Roma a mis un point final à la confusion engendrée par des consignes données mercredi soir par l'équipe Mini pour figer les positions en tête, au détriment du Français Stéphane Peterhansel qui remontait sur l'Espagnol.

Peterhansel, qui a fini 4e samedi et pris la 2e place au général, avait pourtant gagné la 12e étape vendredi en reprenant la tête à son coéquipier, suscitant de nombreuses interrogations. Il a dû finir par renoncer à ce qui aurait été une douzième victoire (moto et auto).

Cette 36e édition, la 6e à se dérouler en Amérique du Sud, a été marquée par la première incursion du rallye-raid en Bolivie (pour les seuls motards et «quadistes»), à Uyuni, célèbre pour son «salar», plus grand lac salé au monde.

Le président bolivien Evo Morales s'était déplacé en personne pour accueillir les concurrents et avait exprimé le souhait que le Dakar revienne l'an prochain, cette fois-ci avec les autos et les camions.

En Argentine, les concurrents ont eu à affronter des températures caniculaires, avec un pic de 47 degrés.

Le rallye-raid a été par ailleurs endeuillé par la mort du motard belge Eric Palante, le 9 janvier dans la 5e étape Chilecito-Tucuman (Argentine). Âgé de 50 ans, ce père de cinq enfants disputait son 11e Dakar. Il occupait la 88e place de la course et courait avec l'ambition de gagner le classement des «malle-motos», les concurrents sans assistance.

L'un des Dakar les plus durs depuis 2006

Le rallye a une fois de plus drainé des foules immenses, notamment en Argentine et en Bolivie, confirmant la passion des populations locales pour les sports mécaniques.

Selon la gendarmerie argentine, un million de personnes ont assisté à Rosario, ville de naissance d'Ernesto «Che» Guevara et du footballeur Lionel Messi, au départ des 712 concurrents répartis en quatre catégories: motos (174), quads (40), autos (147) et camions (70).

«Une édition du Dakar en Amérique du Sud, ça fait entre 4 et 4,5 millions de spectateurs sur le terrain», a affirmé son directeur Etienne Lavigne. «Ce sont des chiffres énormes. Il n'y a pas beaucoup de compétitions de sports mécaniques qui attirent autant de gens sur autant de temps».

«Il y a d'autres pays qui veulent rentrer dans le club, comme l'Équateur, la Colombie», a-t-il ajouté. «Et il y a toujours le projet de faire un rallye du Pacifique, en traversant l'Amérique latine du nord au sud».

Le taux d'abandon (plus de 52%) a été élevé et ce Dakar-2014 restera comme le plus dur depuis 2006, a souligné Lavigne. «C'est une édition qui s'est courue presque dans son intégralité (...) dans des conditions météo extrêmes, notamment la première semaine, avec des pistes détruites auparavant par les pluies. Ça a joué sur le nombre d'abandons».

Le Dakar-2014 a aussi reçu la visite d'un «touriste» de luxe, le nonuple champion du monde de rallye WRC Sébastien Loeb. Le Français a toutefois écarté toute idée d'une participation au Dakar en 2015, démentant formellement des rumeurs à ce sujet.