Le Dakar-2014, qui s'est achevé samedi à Valparaiso au Chili sur un triomphe espagnol en motos (Marc Coma) et autos (Nani Roma), s'est révélé «plus difficile» que ne le prévoyaient ses organisateurs, ravis du succès populaire de cette 36e édition.

Un million de spectateurs au départ de Rosario en Argentine le 5 janvier, 420 000 à l'arrivée à Valparaiso samedi à la cérémonie du podium et le long du parcours urbain de 12 km emprunté par les concurrents... Les chiffres fournis par les autorités locales sont impressionnants et confirment l'extraordinaire engouement pour ce rallye-raid sur un continent passionné par les sports mécaniques.

Le choix des organisateurs (Amaury Sport Organisation) en 2009 de transporter le Dakar en Amérique latine s'est donc révélé judicieux. Le Dakar-2014 restera comme «le plus dur depuis 2006», a estimé à cet égard son directeur Étienne Lavigne. «Il faut remonter à cette édition pour trouver un taux d'abandon aussi élevé (53 %, ndlr)».

«C'est une édition qui s'est courue presque dans son intégralité (...) dans des conditions météo extrêmes, notamment la première semaine, avec des pistes détruites auparavant par les pluies», a-t-il ajouté.

«C'est une très belle édition, très relevée en termes de difficultés», a-t-il poursuivi. «On était monté d'un cran en longueur (plus de 9000 km, ndlr). On avait tracé des parcours corsés pour les motos, en haute altitude, avec des grosses températures. Les pilotes méritent leur podium».

Le directeur de course David Castera a confirmé que le scénario de la course avait outrepassé les espérances de ses concepteurs. «C'était plus difficile que ce que l'on pensait», a-t-il admis.

«Il a aussi fait très chaud pendant notre passage. La barre était plus haute que ce qu'on avait prévu mais on ne peut pas contrôler la météo».

La fournaise argentine (jusqu'à 47 degrés), les hauts plateaux boliviens (pour les motos et les quads) et le désert chilien de l'Atacama ont particulièrement réussi aux motards et pilotes espagnols, qui ont opéré une véritable razzia sur cette 6e édition de la course en Amérique du Sud.

«Pleins d'idées dans les cartons»

En motos, Marc Coma l'a emporté devant son compatriote Jordi Viladoms (tous deux sur KTM), le Français Olivier Pain (Yamaha) arrachant la 3e place devant Cyril Despres (Yamaha), qui n'a donc pas accroché un 6e Dakar à son palmarès.

En autos, le Catalan Nani Roma s'est imposé devant «M. Dakar», le Français Stéphane Peterhansel (11 victoires motos/autos), et le Qatari Nasser Al-Attiyah, tous trois sur Mini.

Le directeur de l'écurie allemande Sven Quandt peut être satisfait puisqu'il place 5 voitures dans les 6 premiers. Mais la victoire de Roma, troisième coureur à gagner dans la catégorie autos après l'avoir fait en moto (comme Hubert Auriol et Peterhansel), a été quelque peu ternie par des consignes de course destinée à préserver un podium Mini, et qui ont empêché «Peter», déchaîné en fin de course, de le dépasser.

Le Français a néanmoins éclaboussé la course de son talent, décrochant 4 victoires d'étapes et portant son total à 65, record absolu.

Le parcours du Dakar-2015 sera dévoilé en mars et les projets ne manquent pas. Après la Bolivie cette année, «le club des pays amis du Dakar s'étend, a noté Lavigne et d'autres veulent y rentrer, comme l'Équateur, la Colombie».

«Il y a toujours le projet de faire un rallye du Pacifique, traversant l'Amérique latine du Nord au Sud. Un projet sur lequel on travaille depuis un an, ambitieux, et dans l'esprit de ce qu'on aime faire (...). Ça veut dire un Dakar plus long et donc avec des difficultés moindres. On a plein d'idées dans les cartons».