Le nouveau règlement technique concernant les LMP1, catégorie phare du Championnat du monde d'endurance (WEC), n'est pas une «évolution, mais une révolution», a estimé, jeudi à Paris, Pierre Fillon, le président de l'Automobile club de l'Ouest (ACO), organisateur des 24 Heures du Mans.

«Cette année, les voitures admises en course consommeront 30% de carburant en moins par rapport à 2013 (...) pour des performances équivalentes, sans que le sport soit altéré», a-t-il souligné. «Dans l'histoire des Sports mécaniques, aucun règlement n'aura été aussi loin dans la prise en compte d'un élément majeur, le développement durable», a-t-il ajouté lors de la présentation de la saison 2014.

Au cours des vingt dernières années, la consommation des voitures a reculé de 20%.

«Ce règlement est très libéral», a poursuivi M. Fillon. «Il laisse le choix à une multitude de technologies la possibilité de s'affronter et offre donc un fort potentiel en terme de recherche, mais laisse aussi la part belle aux écuries privées», a-t-il dit.

«Il était temps que nos amis reviennent sur le théâtre de leurs exploits», a-t-il par ailleurs lancé en saluant le retour de Porsche dans la catégorie reine après seize ans d'absence.

«Nous avons choisi un quatre cylindres en V et deux systèmes hybrides, l'un à batteries au lithium et un autre sur l'échappement», a expliqué Romain Dumas, pilote N.1 d'une des deux Porsche 919. «Cette configuration moteur, qui ne s'est pas vue au Mans depuis très longtemps, permet justement d'embarquer autant d'hybrides. Il s'agit de la voiture la plus techniquement évoluée ou compliquée!», a-t-il ajouté.

«Porsche a pris cette décision au vu du règlement en estimant que c'est ce qui va marcher, qui doit marcher», a poursuivi le vainqueur 2010, sur Audi, de l'épreuve mancelle.

«Porsche, Audi et Toyota vont proposer trois technologies radicalement opposées et tout le monde est persuadé d'avoir la bonne! On verra aux 6 heures de Silverstone (ndlr: premier rendez-vous de la saison le 20 avril) qui a eu raison!».

De son coté, le Dr Wolfgang Ulrich, responsable d'Audi sport a déclaré sous forme de boutade «celui qui dit qu'il est prêt aujourd'hui n'a pas fait tout le travail!».

L'écurie championne du monde alignera trois voitures au Mans en LMP1, contre deux Porsche et deux Toyota. Le constructeur japonais a gardé ses équipages en regroupant les pilotes en fonction de leurs gabarits, les petits d'un côté, les grands de l'autre !

Enfin, parmi les 56 équipages sélectionnés au Mans, l'intérêt se portera aussi sur une Nissan tout électrique, qui portera le N.0 et l'Oreca Nissan de l'écurie Sébastien Loeb, sélectionnée en LMP2.