Le premier «ePrix» de Monaco, disputé samedi par des monoplaces 100% électriques, va permettre aux Européens de découvrir ce championnat de Formule E qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais pas une seule goutte de carburant, depuis ses débuts en septembre à Pékin.

Les cinq premières manches, toutes disputées en Asie et en Amérique, dans des centre villes spécialement aménagés pour l'occasion, ont été remportées par cinq pilotes différents, au terme de bagarres acharnées. À chaque fois, le public était ravi et même les détracteurs potentiels, venus d'autres catégories du sport automobile, ont dû avouer que le spectacle avait de l'allure.

Dans le merveilleux écrin de la Principauté, sur un tracé plus court que celui du fameux Grand Prix de Monaco de Formule 1, prévu dans 15 jours, ce sera une première épreuve de vérité pour cette nouvelle catégorie très soutenue par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) et parfaitement organisée par Alejandro Agag, son promoteur espagnol.

Pour l'écurie e.dams-Renault, qui mène la danse au classement des écuries, c'est un rendez-vous d'autant plus important que son co-fondateur n'est autre qu'Alain Prost, quadruple champion du monde de F1 et quatre fois vainqueur en Principauté.

«Le circuit est plus court que celui emprunté par la F1 puisqu'on coupe à droite à Sainte Dévote, pour reprendre le tracé à la sortie du tunnel», explique Prost, pour qui l'un des atouts de cette piste sera forcément «l'asphalte impeccable. Cela va changer des pistes utilisées jusque-là en Formule E, souvent bétonnées et avec des chicanes artificielles. Ce sera un vrai challenge».

«La pole position sera encore plus importante qu'ailleurs parce qu'il sera extrêmement difficile de dépasser sur ce tracé», ajoute le père de Nicolas, vainqueur à Miami et troisième du classement des pilotes, à mi-saison. «Nico» n'a jamais couru à Monaco, alors il admet que ce sera un samedi important «sur le plan affectif» et qu'il l'a «préparé avec le plus grand sérieux».

Pour la moitié des pilotes de Formule E, qui ont déjà couru à Monaco dans des F1, il y aura un petit avantage. À commencer par le Suisse Sébastien Buemi, coéquipier de Prost Jr et champion du monde d'endurance: «C'est une chance extraordinaire de rouler à Monaco, mais il va falloir s'adapter parce que ce sera différent de ce que nous avons vu jusqu'à présent en Formule E. Les écarts seront infimes et le moindre détail aura de l'importance dans les réglages».

Enfin, pour l'anecdote, et parce que SAS le Prince Albert II défend aussi volontiers le sport automobile que l'environnement, ce sera le premier ePrix de l'histoire intégralement vert: toute l'électricité stockée dans les batteries des monoplaces aura été produite à partir de sources d'énergies renouvelables. Une bonne raison de plus de se brancher sur l'événement, samedi.