Le décès du pilote d'IndyCar Justin Wilson, il y a une semaine, a relancé le débat sur la nécessité de doter les monoplaces d'un cockpit qui protégerait la tête des pilotes. La Fédération internationale de l'automobile (FIA) planche ardemment sur des solutions potentielles. Il y aura des cockpits protégés à l'avenir.

La liste s'allonge

La mort accidentelle de Justin Wilson au Pocono Raceway, il y a huit jours, relève de la malchance après qu'un débris d'une autre voiture l'eut atteint à la tête. Une malchance qui rappelle celle de Dan Wheldon, en IndyCar en 2011, lorsque sa tête avait heurté mortellement une tige en bordure de piste. La liste s'est allongée depuis la mort, en F1 en 1994, d'Ayrton Senna dont le casque avait été perforé par un bras de suspension. En 2009, le casque de Felipe Massa a été heurté par un ressort de la voiture de Rubens Barrichello, sans gravité. Cette même année, le pilote de Formule 2 Henry Surtees a été tué par une roue. Et comment ne pas penser au décès récent de Jules Bianchi, dont la tête a heurté un chariot élévateur à Suzuka l'an dernier?

Dur de trouver la solution

Depuis ces événements de 2009, la FIA planche sur une solution qui mettrait un terme aux fameux cockpits ouverts qui distinguent les monoplaces des autres voitures de sport. Dans une entrevue accordée récemment au magazine britannique Autosport, le directeur technique de la FIA, Charlie Whiting, a expliqué combien il n'était pas simple de trouver la solution adéquate. «Nous y travaillons depuis quelques années et nous avons exploré un certain nombre de solutions avec plus ou moins de succès. [...] Ç'a été vraiment, vraiment difficile de trouver quelque chose qui convienne.»

Comme un avion de chasse

L'une des deux avenues explorées jusqu'ici reposait sur l'utilisation d'un cockpit fermé semblable à celui d'un avion de chasse. «Il y avait plus d'inconvénients que d'avantages», dit Whiting. La solidité de la vitre était incertaine et le pilote risquait d'être emprisonné dans le cockpit en cas d'accident. On a également pensé à doter l'arceau de sécurité de deux barres latérales, formant ainsi une espèce de structure métallique telle une cage protégeant des tonneaux. La visibilité était cependant trop altérée dans ce cas-ci.

Le croquis de Ferrari

Le croquis présenté par Ferrari en début d'année illustrant la Formule 1 d'un futur proche est-il réaliste quant à lui? Le casque du pilote est intégré à l'arceau de sécurité. Les deux ne font plus qu'un. La tête serait moins soumise aux forces latérales. Il y aurait un gain en matière de sécurité, mais ce dispositif et ce design ne semblent pas répondre à tous les cas de figure dangereux pour la tête.

La proposition de Mercedes

Connue de la FIA, la proposition de Mercedes est apparue publiquement la semaine dernière. «Cela ne recouvre pas le pilote, on peut l'extraire du cockpit - ce qui est l'une des choses les plus importantes. C'est un cerceau placé au-dessus de la tête et qui se prolonge en avant», décrit Charlie Whiting. Inconvénients, le dessus du casque n'est pas protégé et un étroit pilier central est devant les yeux. L'autre proposition que la FIA a sur la table est une succession de lames de différentes hauteurs fixées sur le dessus du châssis et devant le pilote, servant ainsi d'entraves à tout objet projeté. Une solution que l'on demande à voir.

«Il y a bien un moyen»

Charlie Whiting ne doute pas qu'un jour on parviendra à réduire le risque de blessure à la tête d'un pilote. «Nous devons persévérer, a-t-il dit à Autosport. Nous devons faire quelque chose, même si ce n'est pas 100% efficace dans tous les cas de figure. Il doit y avoir un moyen.» Le cockpit fermé, qu'ont adopté les épreuves automobiles d'Endurance, semble à ce jour la meilleure avenue. «On ne réussira jamais à ôter tout risque au complet», estime l'ancien pilote d'IndyCar Alex Tagliani. Les châssis de F1 et d'IndyCar perdront-ils de leur charme avec des cockpits fermés? «La sécurité des pilotes est ce qu'il y a de plus important», rappelle celui qui est en NASCAR Canadian Tire.