Ferrari a connu beaucoup de succès au Grand Prix du Canada avec 11 victoires au fil des ans. Les voitures de la Scuderia n'ont toutefois plus gagné sur le circuit Gilles-Villeneuve depuis 2004, quand l'Allemand Michael Schumacher avait triomphé pour la sixième fois de sa carrière à Montréal.

Après la première retraite de « Schumi », l'équipe italienne n'a jamais retrouvé le haut du pavé, malgré le titre mondial un peu chanceux du Finlandais Kimi Räikkönen en 2007 et le passage de l'Espagnol Fernando Alonso entre 2010 et 2014. L'embauche, à grands frais, du quadruple champion du monde Sebastian Vettel, en 2015, devait relancer l'équipe italienne et, après une première saison prometteuse, on attendait beaucoup des voitures rouges cette année.

Un rare podium pour Sebastian Vettel cette saison. C'était à Sotchi, au GP de Russie. Photo : AP

Pas encore à la hauteur

Seulement cinquième du championnat, un point derrière son coéquipier Räikkönen, Vettel a reconnu hier en point de presse que Ferrari n'était pas encore en position de rivaliser avec Mercedes pour le titre mondial.

« L'équipe travaille sans relâche pour progresser et nous aurons encore des améliorations ici ce week-end, a expliqué le pilote de 28 ans. Je crois que ce sera un pas dans la bonne direction, mais il ne faut pas s'attendre à un miracle. Mercedes demeure la référence en matière de performances.»

« Montréal est un circuit qui convient habituellement assez bien à nos voitures et ce sera intéressant de voir où nous en serons par rapport à [Mercedes]. »

Ferrari dominé même par Red Bull

Ferrari a aussi eu à subir la domination des Red Bull lors des dernières épreuves, aussi bien en qualifications qu'en course.

Vettel n'en fait pas un drame.

« C'est vrai qu'elles ont été plus rapides en Espagne et à Monaco, mais nous étions tout près et je pense que nous pouvons vite repasser devant Red Bull », a-t-il expliqué.

« De toute façon, deuxième, troisième ou dixième, ça ne change pas grand-chose ; ce qu'on vise, c'est la première place et c'est présentement Mercedes qui l'occupe. Tous nos efforts et ceux des autres équipes sont dirigés vers l'objectif de les devancer. »

Avec le plus gros budget de la F1 - le salaire de Vettel est estimé à 50 millions -, Ferrari est un peu condamnée à gagner.

Non, ce n'est pas Darth Vader portant les couleurs de la Scuderia, c'est un pompier du GP de Monaco qui regarde passer Sebastian Vettel. On voit le reflet de sa Ferrari dans la visière. Photo : AP

Ricciardo à la Scuderia ?

Les insuccès de l'équipe alimentent plusieurs rumeurs sur l'arrivée éventuelle d'un autre pilote (Daniel Ricciardo) aux côtés de l'Allemand.

Räikkönen a répété hier qu'il n'avait aucune idée de ses chances de signer un nouveau contrat avec la Scuderia, même si le directeur Maurizio Arrivabene a assuré qu'il misait actuellement sur un « duo idéal » de pilotes.

« C'est très facile de travailler avec Kimi [Räikkönen] et je serais heureux de continuer à le faire, a souligné Vettel hier. Avec lui, il n'y a pas de trucs, pas de cachettes. J'ai aussi déjà travaillé avec Ricciardo [chez Red Bull] et je suis certain qu'il n'y aurait pas de problèmes entre nous. »

Selon la rumeur, Daniel Ricciardo pourrait être recruté par Ferrari. Dieu sait ce qu'en pense Kimi Räikkönen. Photo : Bernard Brault, La Presse

Vettel et Gilles Villeneuve

Sebastian Vettel voue une grande admiration aux champions du passé et il connaît très bien l'histoire de Gilles Villeneuve, le pilote québécois de Ferrari mort en course en 1982.

« Je suis trop jeune pour l'avoir connu ou même l'avoir vu courir puisque je n'étais pas en vie [il est né en 1987], a rappelé le pilote allemand, hier, en point de presse. Mais j'ai beaucoup lu et entendu de choses à son sujet et je sais qu'il était le pilote préféré d'Enzo Ferrari. Sa présence est d'ailleurs encore très visible à l'usine et c'est dommage qu'il soit mort si jeune, car il aurait sûrement été champion du monde à quelques reprises. »