Nico Rosberg (Mercedes) a repris l'avantage sur Lewis Hamilton dans le duel au sommet du Championnat du monde de Formule 1, grâce à sa victoire nette et sans bavure à Bakou, et il compte bien récidiver dimanche en Autriche sur circuit Red Bull de Spielberg.

L'Allemand arrivera en piste avec deux victoires d'affilée derrière lui. C'est déjà la 9e manche de la saison 2016 et Rosberg a repris en Azerbaïdjan, lors du Grand Prix d'Europe, le fil de sa domination du printemps: une 5e victoire donc, après trois fins de semaine mitigées à Barcelone, Monaco et Montréal.

«Les contre-performances, les mauvais résultats, ce sont des choses qui arrivent, donc il faut être prêt à faire face», a dit Rosberg en arrivant au Red Bull Ring.

Dans les dictatures riches qu'affectionne Bernie Ecclestone, c'est toujours le despote local qui remet les trophées. C'était Ilham Aliyev il y a deux semaines en Azerbaïdjan, c'était Vladimir Poutine plus tôt ce printemps en Russie. Photo: AP

«Sans faute»

«Ce qui m'a rassuré, c'est que je n'avais pas fait de faute dans ces courses-là», a dit le pilote Mercedes en prélude à ce GP d'Autriche bucolique et proche des racines de la F1, au fin fond des Alpes de Styrie.

Avec 24 points d'avance sur Hamilton, très maladroit au GP d'Europe, Rosberg peut à nouveau voir venir, mais il s'attend à une réplique cinglante du Britannique, jamais meilleur que quand il n'a pas été bon le week-end précédent. Quant au patron de l'écurie Mercedes-AMG, l'Autrichien Toto Wolff, il sait que les pilotes des Flèches d'Argent, en plus de leur duel interne, devront gérer la double menace représentée par Red Bull, à domicile, et Ferrari, qui n'a pas dit son dernier mot.

«Nous n'avons pas maximisé notre potentiel à Bakou, alors nous sommes repartis un peu déçus», résume Wolff. «Je suis convaincu que notre "package" est toujours aussi bon et nous avons encore vu (à Bakou) que nos deux pilotes attaquent au maximum, voire même un peu plus loin que la limite. C'est ce qu'on veut continuer à voir, au lieu de lever le pied et de nous satisfaire de nos lauriers».

Mehriban Aliyeva, la jolie épouse du dictateur de l'Azerbaïdjan, a applaudi le vainqueur du GP de Bakou, Nico Rosberg. Photo: AP

Räikkönen en danger, Sainz Jr rassuré

«Notre priorité, c'est d'éliminer les petites erreurs qui nous ont coûté des points, ici ou là. Nous avons besoin de toutes les armes à notre disposition, et d'être au maximum de nos capacités pour écarter nos rivaux», ajoute l'Autrichien, conscient que l'avantage de Mercedes, malgré son énorme budget, a fondu cet hiver.

À Bakou, tout allait très bien pour Hamilton, aux essais libres jusqu'à une séance de qualifications calamiteuse, le samedi, suivie de problèmes de sélection du mode de gestion du moteur hybride pendant la course. Les nouvelles règles, interdisant aux ingénieurs de dire au pilote, sur la radio de bord, sur quel bouton il faut appuyer, ont prouvé leur efficacité en termes de suspense, et cela aux dépens d'Hamilton.

Contrairement à la saison dernière, Rosberg et Hamilton ne se disputent plus par médias interposés. Du coup, les journalistes de F1 doivent se rabattre sur d'autres marronniers estivaux, comme l'avenir de Kimi Räikkönen chez Ferrari. Le contrat 2017 du Finlandais n'est pas encore signé et le pdg de Ferrari, Sergio Marchionne, souhaite que le champion du monde 2007 «montre» assez vite qu'il «mérite» de rester à Maranello.

Hamilton a envoyé sa voiture dans le décort lors des qualifs. Il est sorti par la petite porte. Photo: AP

Même Marchionne s'en mêle

«Ca dépend de lui, de son niveau de performance», a dit Marchionne. «Et il y aura bien un moment où il partira...», a-t-il ajouté. Son baquet est très convoité, notamment par l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), le Français Romain Grosjean (Haas) et surtout le Mexicain Sergio Pérez (Force India), qui vient de monter deux fois sur le podium, à Monaco et Bakou.

Contrairement à Räikkönen, Carlos Sainz Jr va entamer ce week-end autrichien en étant rassuré sur son avenir immédiat: l'Espagnol est prolongé chez Toro Rosso, filiale de Red Bull, jusqu'à fin 2017. «Nous avons exercé notre option», a annoncé le Team Principal de Red Bull Racing, Christian Horner. Il a même ajouté que le Russe Daniil Kvyat, redescendu au printemps de Red Bull à Toro Rosso, pour faire une place à Max Verstappen, n'avait pas de «candidat évident» pour le remplacer. Les jeunes pilotes de la filière Red Bull, dont le Français Pierre Gasly, savent ce qu'il leur reste à faire.

En Italie, tout le monde a une opinion sur le départ ou pas de Kimi : même le grand patron de Fiat-Chrysler, dont Ferrari est une filiale. Photo: AP

Classements pilotes et constructeurs

Classement des pilotes:



1. Nico Rosberg (GER) 141 pts

2. Lewis Hamilton (GBR) 117

3. Sebastian Vettel (GER) 96

4. Kimi Räikkönen (FIN) 81

5. Daniel Ricciardo (AUS) 78

6. Max Verstappen (NED) 54

7. Valtteri Bottas (FIN) 52

8. Sergio Pérez (MEX) 39

9. Felipe Massa (BRA) 38

10. Daniil Kvyat (RUS) 22

11. Romain Grosjean (FRA) 22

12. Nico Hülkenberg (GER) 20

13. Fernando Alonso (ESP) 18

14. Carlos Sainz Jr (ESP) 18

15. Kevin Magnussen (DEN) 6

16. Jenson Button (GBR) 5

17. Stoffel Vandoorne (BEL) 1

Classement des constructeurs:



1. Mercedes-AMG 258 pts

2. Ferrari 177

3. Red Bull 140

4. Williams 90

5. Force India 59

6. Toro Rosso 32

7. McLaren-Honda 24

8. Haas 22

9. Renault 6

Les horaires (heure de Montréal)

Vendredi:

4 h à 5 h 30 : 1ère séance d'essais libres

10 h à 15 h 30 : 2e séance d'essais libres

Samedi:

5 h à 6 h : 3e séance d'essais libres

8 h  à 9 h : qualifications

Dimanche:

8 h : départ du Grand Prix d'Autriche (71 tours)

GP d'Autriche: le Grand Prix 2015 en bref

8e manche (sur 19) de la saison 2015 en Championnat du monde de Formule 1, couru dimanche 21 juin 2015 sur le Red Bull Ring à Spielberg

Distance: 71 tours de 4,326 km soit 307,020 km

Temps: frais et nuageux

Meilleur temps absolu des qualifications: Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:08.455 en Q3 (moyenne:  227,501 km/h)

Pole position: Lewis Hamilton

Grille de départ:

1re ligne: Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) - Nico Rosberg (GER/Mercedes)

2e ligne: Sebastian Vettel (GER/Ferrari) - Felipe Massa (BRA/Williams)

Podium:

1. Nico Rosberg (GER/Mercedes) les 307,020 km en 1 h 30:16.930 (moyenne: 204,040 km/h)

2. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) à 8.8

3. Felipe Massa (BRA/Williams) à 17.573

Meilleur tour en course: Nico Rosberg (GER/Mercedes) 1:11.235 au 35e tour (moyenne: 218,623 km/h)

Leaders successifs: Rosberg du 1er au 32e tour, Hamilton du 33e au 35e tour, Vettel au 36e tour, Rosberg du 37e tour jusqu'à l'arrivée.

La course: 3e victoire de la saison pour Rosberg, parti en première ligne, qui a doublé Hamilton dès le premier tour et a ensuite contrôlé jusqu'au bout un GP sans histoire, disputé sur piste sèche mais sous un ciel couvert. Une seule interruption de la course, par la voiture de sécurité, est intervenue du 1er au 6e tour inclus, suite à un accrochage spectaculaire entre Alonso et Räikkönen. La course est repartie au 7e tour et Rosberg a commencé à creuser l'écart sur Hamilton, suivi à distance respectable par Vettel jusqu'à ce que le quadruple champion du monde allemand perde 10 secondes de trop dans les stands, lors de son seul changement de pneus, et donc la 3e place qui lui semblait promise. Nouveau doublé Mercedes, le 5e de la saison, et doublé pour Rosberg qui avait déjà gagné à Spielberg l'an dernier, pour le retour de l'Autriche au calendrier de la F1. Parti en pole position, Hamilton n'a jamais pu se rapprocher assez de Rosberg pour enclencher son DRS (aileron arrière ajustable) et tenter de le dépasser. Suite au problème de Vettel dans son stand, Massa monte sur son premier podium de la saison, son 40e en F1, sous le regard de son fils Felipinho le jour de la fête des pères. Au championnat, Hamilton ne compte plus que 10 points d'avance sur Rosberg (169-159) et Mercedes-AMG creuse encore l'écart sur Ferrari.