Le directeur de l'écurie Mercedes-AMG, l'Autrichien Toto Wolff, n'a vraiment pas aimé voir ses deux voitures entrer en collision lors d'un duel intra-équipe pour la première place, au tout dernier tour de la course. Au lieu d'un doublé Mercedes, l'écurie allemande a récolté seulement la plus haute marche du podium.

Nico Rosberg avait un léger problème de freins et s'efforçait de maintenir son avance sur son coéquiper Lewis Hamilton. 

Le Britannique s'est élancé à l'extérieur d'un virage et réussi à dépasser Rosberg, mais les deux voitures sont entrées en contact et celle de Rosberg a perdu son aile avant. 

Il a pu terminer l'épreuve --derrière Hamilton-- mais rattrapé par Max Verstappen (Red Bull) et Kimi Raïkkönen (Ferrari). Et les commissaires de course l'ont pénalisé de 10 secondes pour avoir conduit une voiture endommagée.

Voici le mot-à-mot des déclarations de Wolff, après la course, durant la conférence de presse où il a refusé de dire qui des deux pilotes était à blâmer. Mais il a clairement indiqué qu'il songeait à mettre en place des consignes de course.

Ce que Wolff a dit :

Q: Rosberg avait-il vraiment un problème de freins en fin de course ?

R: «Le problème de freins de Nico Rosberg, c'était un détail technique un peu marginal: il n'avait plus d'assistance électronique au freinage. Pour ce qui est de la collision, il fallait être deux pour que ça arrive et il a bien fallu que ça commence quelque part. Une première manoeuvre, au virage précédent, a déclenché la suivante, et tout cela aurait très bien pu se terminer là pour tous les deux, soit le pire cauchemar pour nous...»

Q: Pensez-vous que Rosberg est responsable de cette collision ?

R: «Je ne pense pas que la situation soit vraiment noir et blanc. Nico a essayé de freiner tard avec une voiture qui était handicapée (par son problème de freins) et il n'était pas sur une trajectoire normale. Lewis était à l'extérieur (de la trajectoire) quand le premier contact a eu lieu. Je pense que nos pilotes sont deux des meilleurs pilotes de F1 actuels, nous essayons de construire la meilleure voiture possible, on essaie de repousser les limites, mais ce n'est pas toujours facile. Il y a eu des moments où la voiture nous laissait tomber. Là je ne veux pas rejeter la faute sur un pilote plutôt qu'un autre, car chaque fois qu'on regarde les images des caméras embarquées, il y a un élément nouveau qui apparaît. J'ai un avis personnel mais je ne tiens pas à l'exprimer ici. Ce qu'il faut surtout, c'est éviter que ça se reproduise».

Q: Allez-vous mettre en place des consignes de course, à la suite de ce nouvel accrochage après celui de Barcelone, au 1er tour ?

R: «A Barcelone, j'étais plus à l'aise car les deux voitures étaient éliminées, et je pensais que ce serait utile, qu'ils allaient retenir la leçon. C'était arrivé, on pouvait passer à autre chose, je pensais que ça n'arriverait plus. C'est arrivé à nouveau, donc il faut examiner les autres options disponibles. L'une d'elles, c'est de figer les positions à un moment de la course. Ce n'est pas populaire, ça me fait vomir, parce que j'aimerais continuer à les voir se battre, mais si faire la course provoque des contacts, voilà la conséquence. Donc on va se calmer et on va décider tranquillement, dans les deux prochains jours...»

«Pas de cervelle»

Une fois rendu dehors, après la conférence de presse, le réservoir de diplomatie de Wolff semblait être tombé à «E» et lorsque la télé lui a demandé ce qu'il pensait de l'accident, il a répondu que c'était une collision «pas de cervelle». Il n'a pas voulu dire qui, des deux pilotes, avait le plus manqué de cervelle, alors il faudra se faire une opinion soi-même.

L'enquête des commissaires

Rosberg a fait l'objet d'une enquête des commissaires de course à la suite de son accrochage au 71e et dernier tour avec son coéquipier Lewis Hamilton, qui est alors passé en tête.

L'enquête a porté sur deux points: la trajectoire de Rosberg, qui a fermé la porte à Hamilton, qui tentait de le dépasser au virage 2 en passant à l'extérieur; le fait que Rosberg a ensuite rallié l'arrivée, au ralenti, au volant d'une voiture très abîmée à l'avant.

Rosberg avait déjà été pénalisé de cinq places sur la grille de départ, pour changement de boîte de vitesses, à la suite d'une sortie de piste dans ce même virage 2, où sa suspension s'était cassée sur un vibreur (trottoir incliné).

La décision des commissaires --une pénalité de 10 secondes-- était une tape sur les doigts et n'a pas eu d'incidence sur le classement. Rosberg avait été dépassé par Max Verstappen (Red Bull) et Kimi Raïkkönen (Ferrari) après que la collision eut sévèrement endommagé sa Mercedes.