À Trois-Rivières, il y a surtout le NASCAR, qui débute cette fin de semaine. Et il y a le rallycross, qui s'est achevé dimanche. Sans trop le savoir, les Trifluviens ont accueillent le week-end dernier Sébastien Loeb, le Michael Schumacher du rallye. Monument du sport automobile --9 fois champion du monde !-- le Français a débarqué au GP3R avec femme et enfants, sans pression. Pas même celle du résultat. Encore moins celle du public.

Son statut de nonuple champion du monde des rallyes lui colle à la peau. Malgré lui. En a-t-il conscience ? «Je m'en fous un peu en fait, je ne roule pas par rapport à mon palmarès, par rapport à ce que les gens pensent ou autre. Je roule parce que ça me plaît», nous a dit Sébastien Loeb durant sa brève visite au Québec, la fin de semaine dernière.

 Dans les paddocks du Grand-Prix de Trois-Rivières, Sébastien Loeb a signé quelques autographes à droite et à gauche. Et se laissait prendre en photo à l'occasion. Rien de plus.

Les yeux braqués vers 2017

Le Français était loin d'afficher l'exubérance de l'autre grande tête d'affiche de cette fin de semaine de rallycross, Ken Block. Loeb était là pour apprendre avant tout.

« L'ambition est surtout de bien préparer l'an prochain. Gagner des courses cette saison, c'est le but, évidemment, mais aujourd'hui, je pense que l'on a encore un peu de travail. La concurrence a bien progressé entre l'année dernière et cette année. On a des points à améliorer pour être performant pour la bagarre et la victoire. Le but est de progresser et de prendre de l'expérience, et de se préparer pour l'année prochaine. »

Arrivé au Québec pas plus tard que jeudi, Loeb n'a réellement pris connaissance de la piste de l'hippodrome de Trois-Rivières que samedi, la veille de sa course. « Les réceptions des sauts sont assez dures», a-t-il observé.

Sébastien Loeb veut gagner des courses en rallycross dès cette année. Mais il sait qu'il a des croûtes à manger. Photo: Olivier Croteau, Le Nouvelliste

«Mais globalement, ça va. Dans la ligne droite, ça fait partie des vitesses les plus importantes --200 km/h-- parmi tous les circuits où l'on va. Le tracé ici demande beaucoup de précision avec les murs qui sont proches.»

«Ailleurs, on n'a pas beaucoup de tracés comme ça en ville. Ça change, c'est globalement un beau circuit. »

Celui qui a l'un des palmarès les plus étoffés du sport automobile a ainsi mesuré l'écart qui le sépare de la concurrence et de Petter Solberg notamment, une vieille connaissance en rallye. « Ça allait mieux en fin de journée, samedi. Les essais libres ont été un peu difficiles. On a du mal un peu à trouver les réglages idéaux. Les deux devant [Solberg et Timur Timerzyanov] vont très vite en ligne droite, ils ont un gros moteur. Ici, c'est le circuit où il y a la plus grosse ligne droite du championnat, le moteur semble faire la différence ici. »

Loeb n'a vraiment pris connaissance de la piste de l'hippodrome de Trois-Rivières que samedi, la veille de la course. Photo Olivier Croteau, Le Nouvelliste

Du rallye au rallycross en passant par Dakar

Après sa carrière en rallye, Sébastien Loeb a fait le Dakar et a participé au Championnat du monde des voitures de tourisme.

C'est là qu'il a « basculé » complètement chez Peugeot qui lui a proposé le rallycross. « Les voitures de rallycross rappellent celles de rallye, il y a des bagarres intenses, le championnat grandit, je me suis dit que cela pouvait être sympa, justifie-t-il. Je ne me voyais pas ne faire que trois courses dans l'année. [...] J'ai été impressionné par le niveau des voitures en rallycross, c'est très serré, il n'y a pas une marque qui domine. On perd une seconde, on perd 10 places. »

Sébastien Loeb a repris l'avion dès lundi. Ses quatre jours ici auront été son plus long séjour au Québec jusqu'à présent. « Je n'étais venu qu'une fois ici avant, pour une journée... Pour un tournage de pub à Montréal. »

Quant à la course de dimanche, il l'a abordé avec détachement. « J'ai toujours été comme ça, détaché, je fais de mon mieux et ça donne ce que ça donne. »

Il ne s'est pas qualifié pour la finale. On verra l'an prochain.

Le Français Sébastien Loeb a fracassé en 2013 le record de l'ascension du Pikes Peak, au Colorado, au volant d'une Peugeot spécialement construite pour l'occasion. Photo: AFP

Sébastien Loeb en sept lignes

Français

42 ans

Équipe Peugeot-Hansen

Neuf fois champion du monde des rallyes (2004 à 2012)

Premier à Pikes Peak et détenteur du record de l'épreuve (2013)

Deuxième des 24 Heures du Mans (2006)

Troisième du championnat du monde de voitures de tourisme (2014 et 2015)