Si Max Verstappen tente encore de jouer du coude avec les Ferrari dimanche prochain à Monza lors du GP d'Italie, il peut s'attendre à ce que la foule lui donne un cours accéléré des invectives les plus fleuries de la langue italienne.

Contrairement à son accueil au Grand Prix de Belgique de la fin de semaine dernière --le jeune pilote a la double citoyenneté belge et néerlandaise-- Verstappen sera en territoire hostile à Monza, la piste où Ferrari joue à domicile.

Dès le premier tour au circuit de Spa-Francorchamps dimanche dernier, Verstappen s'est colleté avec les les deux Ferrari, dans une bousculade qui a encore des échos dans les médias italiens.

Verstappen bloque, Raïkkönen disjoncte

Plus tard dans la course, Verstappen a servi à Kimi Raïkkönen plusieurs manoeuvres de blocage très agressives lorsque le pilote finlandais de 36 ans a tenté de le doubler.

Raïkkönen --pourtant surnommé l'homme de glace-- a sauté un fusible et engueulé le pilote qui a la moitié de son âge.

Lewis Hamilton et Nico Rosberg (Mercedes) sont les pilotes à battre, mais ce qui fait la manchette en Europe ces jours-ci, c'est l'âpre rivalité entre Verstappen --l'étoile montante de la F1-- et Ferrari.

En mai, Verstappen a conduit avec brio et remporté le GP d'Espagne à ses débuts chez Red Bull, fraîchement promu de l'écurie-école Toro Rosso à la cinquième course de la saison. Il a obtenu trois autres podiums depuis. En Belgique dimanche dernier, il est devenu le plus jeune pilote à se qualifier sur la première ligne, partant en 2e position, mais a déçu ses fans en terminant onzième.

Verstappen occupe le 6e rang au classement, juste derrière Vettel et Raïkkönen, les deux pilotes Ferrari.

En gagnant en Belgique, Nico Rosberg s'est approché à 9 petits points de Hamilton au sommet du classement.  À Spa-Francorchamps, Hamilton avait dû commencer en queue de peloton, pénalisé par le règlement qui limite les changements de pièces mécaniques dans une saison. Mais il devrait être libre de sanctions à Monza.

Ça a joué dur entre le jeune Verstappen et le vétéran Raïkkönen, qui a déjà couru contre Joe Verstappen, le père du jeune prodige de Red Bull. Photo: Reuters

À Barcelone le 15 mai, Kimi Raïkkönen avait applaudi le jeune Max Verstappen, vainqueur du GP d'espagne. Le Filandais était moins gentil dimanche dernier en Belgique.Photo: Reuters

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Monza

Oncle Bernie joue dur, mais il joue dur avec tout le monde

Le contrat de Monza avec Bernie Ecclestone, le patron de la F1, prend fin cette année.

L'Automobile Club italien (ACI) offre 68 millions d'euros (76 millions $ US) sur trois ans. Ecclestone exige 25 millions d'euros (28 millions de dollars US) par an.

Cette partie de souque-à-la-corde financière revient à chaque négociation et fait penser à ce qu'on voit périodiquement à Montréal.

Aucun autre circuit n'a accueilli autant de courses de F1 depuis la première saison en 1950. Monza faisait partie du calendrier 1950 inaugural et a été un pilier depuis.

Un seul GP d'Italie a été disputé ailleurs (à Imola en 1980). La piste est située dans un parc royal en banlieue de Milan ; elle accueillera son 66e GP cette fin de semaine.

Le pied au fond

Le circuit de Monza a conservé les longues droites d'une ancienne piste ovale et permet les vitesses les plus élevées des épreuves de F1.

Avec des parties du circuit de Monza, avec encore de longues sections droites d'une vieille piste ovale, il présente les vitesses les plus rapides en F1. Les voitures peuvent atteindre 370 km/h à la fin de la ligne droite de départ/arrivée.

Les équipes techniques préparent des configurations à faible traînée aérodynamique, qu'on voit rarement dans les autres GP. Bien que les vitesses moyennes sont élevées, les vitesses en virage sont relativement basses, ce qui réduit l'usure des pneus.

La plupart des écuries viseront un seul arrêt aux puits. Les 10 meilleurs finalistes de 2015 ont fait un seul arrêt.

Les départs du GP d'Italie --comme en 2011, ci-haut-- se font sur une longue droite permettant des vitesses atteignant 300 km/h. Photo: AFP

Puis, freiner très fort

À Monza, la course se joue en grande partie dès le départ. La piste très large le long de la ligne droite départ/arrivée, ce qui donne aux voitures beaucoup d'espace pour manoeuvrer avant le premier virage. Les pilotes accélèrent jusqu'à 300 km/h puis freinent très durement pour aborder ce qui est la courbe la plus lente de la  piste.

Fini la Curva Grande

Des changements sont prévus pour l'an prochain dans ce premier virage. En 2017, un nouveau virage passera outre la Curva Grande. C'est donc la dernière course sur la configuration originale de Monza.

Une piste «nettement différente»

«J'aime l'idée de rouler sur une piste nettement différente des autres», dit le pilote Jenson Button (McLaren-Honda). «Les gens s'imaginent que Monza se résume à ses lignes droites suivies de courbes serrées et étroites. Mais ce n'est pas vraiment ça. Les courbes Lesmos et Parabolica et la chicane Ascari sont des vastes et rapides ; elles exigent précision et détermination. Monza est une grande piste.»