La facture pour attirer les bolides électriques de la Formule E à Montréal coûtera plus de 6 millions à la Ville. La métropole, qui confirmera aujourd'hui la tenue de deux courses les 29 et 30 juillet prochains, en confiera l'organisation à un nouvel organisme à but non lucratif, Montréal c'est électrique.

La Ville de Montréal prévoit accorder une contribution de 1,75 million à cette nouvelle entité lors de la prochaine réunion du conseil municipal, selon un document consulté par La Presse.

L'essentiel de cette subvention, soit 1,5 million, servira à faire « un premier versement des droits de la course de Formule E, l'événement phare de l'OBNL ».

Une autre société municipale

Les 250 000 $ restants serviront au démarrage de Montréal c'est électrique, dont le mandat, plus large que l'organisation de la course, sera aussi de faire la promotion de l'électrification des transports à longueur d'année.

En plus de cette contribution, les élus montréalais s'apprêtent à verser 226 000 $ à la firme ASN Canada pour l'épauler dans le processus d'homologation de la piste qu'emprunteront les bolides électriques auprès de la Fédération internationale automobile (FIA).

La Presse a révélé en août que ceux-ci s'élanceraient dans les rues de l'est du centre-ville, sur une boucle de 2,7 km autour de la Maison de Radio-Canada. L'été dernier, l'arrondissement de Ville-Marie a aussi autorisé un contrat de 4,6 millions pour réparer des tronçons du boulevard René-Lévesque, des avenues Papineau et Viger ainsi que des rues Saint-Antoine et Berri qui accueilleront la course.

Ces sommes viennent s'ajouter à un versement de 100 000 euros (145 000 $) fait en 2015 à Formula E Holdings pour la mise en candidature de Montréal.

Le pilote Nelson Piquet Jr, champion de Formule E en titre. Photo: André Pichette, La Presse.

Ambitions de Montréal «à l'échelle mondiale»

La Ville de Montréal compte sur la présence de la Formule E pour « faire connaître ses ambitions en matière d'électrification des transports à l'échelle mondiale ». « La tenue de cet événement constitue une occasion privilégiée de démontrer à d'éventuels investisseurs les attributs de Montréal en matière d'électrification des transports », indique un document consulté par La Presse.

Ceci s'inscrit dans le virage électrique que Montréal a annoncé, qui prévoit notamment la mise en place d'un Institut de l'électrification et des transports intelligents en 2017.

Pour assurer le succès de la course, Montréal dit qu'elle « offrira à l'OBNL tout son support ». « Elle contribuera au bon déroulement de la planification de l'événement » en prêtant des employés municipaux. Ceux-ci proviendront principalement de l'arrondissement de Ville-Marie et serviront à « la préparation du circuit ».

Montréal prévoit une « vaste campagne de promotion ». Celle-ci débute aujourd'hui avec la tenue d'une conférence de presse où Montréal a confirmé le tracé de la course à l'agora du Complexe Desjardins, où un des bolides de course électriques de ce circuit demeure exposé. Le gagnant de la saison 2014-2015 de la Formule E, Nelson Piquet Jr, dont le père a remporté trois fois le Grand Prix du Canada de F1, était présent. Le maire Denis Coderre s'est joint au PDG de la Formule E, Alejandro Agag, et au président de Montréal c'est électrique, Sylvain Vincent.

Avant de montrer «ses ambitions en matière d'électrification des transports à l'échelle mondiale », Montréal a intérêt à retaper ses routes, y compris ce segment de René-Lévesque où la course de Formule E doit avoir lieu. Photo: Martin Tremblay, La Presse