Sebastian Vettel (Ferrari) ne sera pas sanctionné pour ses insultes au Grand Prix du Mexique, retransmises par sa radio de bord, a décidé mardi le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), le Français Jean Todt.

Dans les trois derniers tours de la course, dimanche, le quadruple champion du monde allemand était furieux après un contact avec une Red Bull.

Il avait lancé une bordée d'injures impubliables à l'intention du pilote qui le précédait, le jeune Max Verstappen (Red Bull), 19 ans.

Il en a ajouté une autre couche à l'intention du directeur de course de la FIA pour la F1, l'Anglais Charlie Whiting.

Le directeur des courses de la FIA, Charlie Whiting (à g.), avec son patron, Jean Todt. Photo: AFP

«F%*# off, Charlie !»

«Va te faire foutre, Charlie !», avait notamment crié Vettel, furieux d'être coincé derrière Verstappen et le qualifiant «d'idiot» et de bien d'autres choses encore.

Sur la bande audio (voir au bas du texte), on peut entendre Vettel pester contre Verstappen et affirmer que ce dernier aurait dû le laisser passer plutôt que de le bloquer.

Cette conversation radio a d'abord incité M. Todt à «demander un rapport aux commissaires sportifs» du GP du Mexique, a-t-on appris mardi matin auprès de la FIA. Puis à faire preuve de clémence, suite aux excuses orales et écrites de Vettel.

«Immédiatement après cet incident, Sebastian Vettel a spontanément cherché à rencontrer Charlie Whiting pour exprimer ses regrets, en personne, suite à son comportement», explique la FIA dans un communiqué, mardi soir.

Vettel «a ensuite, de sa propre initiative, envoyé des lettres au président de la FIA et à Charlie Whiting, dans lesquelles il s'est abondamment excusé pour ses actions».

Selon la FIA, le pilote Ferrari a aussi «indiqué qu'il allait contacter Max Verstappen et fait le voeu qu'un tel incident n'arriverait plus jamais. A la lumière de ces excuses sincères et de cet engagement fort (à ne pas récidiver), le président de la FIA (Jean Todt) a décidé, à titre exceptionnel, de ne pas donner une suite disciplinaire» en portant cette affaire devant le Tribunal International de la FIA.

«La FIA condamnera toujours l'utilisation de langage injurieux dans le sport automobile, surtout quand il s'adresse à des officiels ou à d'autres concurrents», ajoute le communiqué de l'instance suprême du sport automobile, «et s'attend à ce que tous les participants de ses championnats soient conscients et respectueux de l'exemple qu'ils donnent au public, à la jeune génération en particulier».

«La FIA en profite pour aviser que, en cas d'incident ultérieur similaire à celui de Mexico, une action disciplinaire sera lancée et devra être jugée par le Tribunal International de la FIA», conclut le communiqué.

Max Verstappen a barré le passage à Sebastian Vettel à Mexico. Photo: Reuters

Chassé du podium

«Il faut me comprendre, j'étais très énervé, j'avais beaucoup d'adrénaline», avait plaidé Vettel en conférence de presse, dimanche, après être redescendu du podium où il était monté, à la 3e place, suite à une pénalité de cinq secondes pour Verstappen.

Le pilote Ferrari a ensuite été pénalisé de dix secondes, quelques heures après l'arrivée, pour une manoeuvre dangereuse vis à vis de l'autre pilote Red Bull, l'Australien Daniel Ricciardo, et il a donc terminé 5e du GP du Mexique, derrière les deux pilotes Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, et les deux pilotes Red Bull, Ricciardo et Verstappen.

Photo: Reuters