Le Grand Prix du Brésil, présenté sous un forte pluie, dimanche, pourrait bien avoir été le dernier. Pour un certain temps du moins.

Les organisateurs de la Formule 1 et les dirigeants brésiliens ont déclaré que de présenter de nouveau une course au circuit d'Interlagos demanderait davantage de financement à une époque où le Brésil coupe ses dépenses en raison d'une sévère crise financière.

Déficit de 4 millions de dollars US

Le Grand Prix du Brésil aura un déficit de près de 4 millions $ US cette année, selon le promoteur Tamas Rohonyi. Ce chiffre pourrait grimper de façon astronomique l'an prochain --possiblement jusqu'à 10 millions $-- en raison de l'absence de commanditaires importants.

«Si on ne peut ramener ces commanditaires, Fomrula One Management devra alors couvrir le manque à gagner, a déclaré Rohonyi avant le départ de la course, dimanche. C'est pourquoi Bernie Ecclestone est si inquiet.»

Les organisateurs et les dirigeants locaux ont déclaré qu'une rencontre prévue mercredi, à Sao Paulo, sera de la plus grande importance pour déterminer l'avenir du Grand Prix.

Bernie Ecclestone croqué dans un asenceur au GP du Brésil dimanche. Photo: Reuters

Allemagne, Brésil et Canada, dans le même bateau

Ecclestone a laissé entendre plus tôt cette année que trois courses étaient en péril pour 2017: l'Allemagne, le Brésil et le Canada. Les organisateurs brésiliens avaient alors répondu que l'événement dispose d'un contrat valide jusqu'en 2020.

Deux compagnies pétrolières, Shell et la nationale brésilienne Petrobas, ont refusé de renouveler des ententes de commandite en vue de la course de 2016. Petrobas doit sabrer ses dépenses en raison du scandale de corruption dans lequel elle est plongée, qui l'a également forcée à rompre les liens avec l'écurie Williams.

Ecclestone a rencontré le président Michel Temer, qui a remplacé Dilma Rousseff, destituée en mai, pour la première fois cette semaine. Les deux parties n'ont pas révélé les détails de leur conversations, mais Temer contrôle Petrobas et les autres compagnies gouvernementales qui ont largement investi dans les sports au cours des dernières années.

L'économie brésilienne, qui a chuté de quatre pour cent en 2015, doit encaisser un nouveau recul de trois pour cent cette année. Les économistes prévoient toutefois une reprise modeste pour 2017.

La perte de commanditaires n'est pas le seul risque encouru par la course de Sao Paulo, qui apparaît au calendrier de la F1 depuis 1973. Le maire élu de Sao Paulo, Joao Doria, qui se présente d'abord comme un gestionnaire et ensuite comme un politicien, a promis de privatiser tout le site d'Interlagos.

Le maire actuel, Fernando Haddad, a de son côté indiqué que l'administration actuelle souhaite compléter les rénovations entreprises en 2015 sur le site. D'abord estimées à 60 millions $, Haddah a déclaré «qu'il valait peut-être mieux discuter avec le prochain maire s'il ne valait pas la peine d'investir davantage».

Haddad croit tout de même qu'on trouvera une solution.

«Quand je suis arrivé en poste en 2013, personne ne s'attendait aux infrastructures que nous avons mis en place à Interlagos, a-t-il dit aux reporters dimanche. Même avec la crise économique, nous avons été en mesure de presque tout construire.

«La Formule 1 est un bon investissement. Cela apporte des revenus de quelque 60 millions $ en un week-end et ça fait connaître Sao Paulo à l'étranger. J'espère que nous conserverons la course.»