S'il «veut être le meilleur pilote au monde», l'Espagnol Fernando Alonso, double champion du monde de F1 et double vainqueur du Grand Prix de Monaco, estime qu'il doit s'imposer dans d'autres courses mythiques, à commencer par les 500 miles d'Indianapolis, qu'il disputera le 28 mai.

Q: Comment a été prise votre décision de participer aux 500 miles plutôt qu'au GP de Monaco?

R: «La possibilité était là pour nous cette année et je trouve que c'est excitant d'essayer quelque chose de nouveau. Si je veux être le meilleur pilote au monde, il n'y a que deux options: soit je gagne huit championnats du monde de F1, un de plus que Michael Schumacher, ce qui est peu probable, soit je gagne différentes courses, prouvant que je suis un pilote qui peut s'imposer dans des voitures et sur des circuits différents. Je pense que c'est gagnant-gagnant: c'est bon pour la F1 car il y a un grand marché en Amérique du Nord, c'est bon pour l'IndyCar d'avoir un pilote de F1 dans la compétition, c'est bon pour McLaren-Honda de courir le même jour à Monte-Carlo et aux 500 Miles, et c'est fantastique pour les fans de sport automobile.»

Q: Quel sera votre programme d'ici là?

R: «Il n'y a pas de plan définitif pour le moment, c'est encore en projet. Des semaines chargées s'annoncent (avec plusieurs allers-retours aux États-Unis, ndlr). Dans les avions, je vais essayer de regarder des vidéos de course des années précédentes, pour apprendre le plus vite possible les techniques dont j'aurai besoin. Je ne suis pas prêt pour l'instant mais, dans les semaines à venir, je suis convaincu que je le serai. Je ne suis pas dans ma zone de confort quand je pense à conduire ces voitures mais je n'ai pas peur d'essayer, je n'ai pas peur de ne pas faire de résultat.»

Q: Quel objectif vous êtes-vous fixé?

R: «Je n'ai pas d'objectif clair, disons le comme ça. Je veux profiter de cette expérience, apprendre tout ce que je peux sur la piste et en dehors. Je suis ouvert à tout ce qui peut arriver mais, en même temps, je suis un pilote: si je veux détenir un jour la Triple couronne (GP de Monaco, 500 miles d'Indianapolis et 24 Heures du Mans, ndlr), je dois gagner cette course.»

Q: Quand pensez-vous courir les 24 Heures du Mans?

R: «Ca dépend, c'est entre le Canada et Bakou (en F1, ndlr), non? Il faut voir combien d'avions il faut prendre (rires). Le Mans était aussi sur la table mais, pour le partenariat entre McLaren et Honda, les 500 miles étaient la meilleure option. Les 24 Heures du Mans, je les ferai dès que possible, peut-être l'année prochaine ou dans les années à venir. Mais ma priorité reste la F1. Si je peux faire les deux, je le ferai, sinon, je ne ferai que la F1.»

Q: Votre participation aux 500 miles entre-t-elle dans les négociations pour votre renouvellement de contrat avec McLaren en fin de saison?

R: «Non, pas du tout. C'est complètement indépendant. C'est une conversation qui est venue naturellement, pas spécialement de mon côté ou du leur. (...) C'est quelque chose que je répète depuis 2014. Ca n'a rien de nouveau.»

Q: Ne pas courir à Monaco vous manquera?

R: «C'est un événement magique, la course me manquera énormément. Mais cette année, nous avons la possibilité de faire peut-être pas un top 5, notre meilleur résultat, mais un top 6 ou 7... C'est génial de marquer des points, mais j'ai déjà gagné deux fois là-bas, je suis double champion du monde, donc 5e, 6e ou 9e à Monaco, ça ne changera pas ma vie, comparé à une chance, même minime, de gagner les 500 miles.»

Q: Gagner ou rien, c'est aussi le principe qui présidera à votre avenir la saison prochaine ?

R: «Oui, je suis ici pour gagner. Je me sens très bien dans ces voitures, capable d'en tirer le maximum. Je suis au summum de ma carrière donc, pour l'an prochain, l'objectif ne doit être que celui-là: me battre pour le titre de champion du monde. Plus seulement 5e ou 6e.»

Propos recueillis en conférence de presse.