La troisième place de Lance Stroll au Grand Prix d'Azerbaïdjan, dimanche, lui a insufflé une bonne dose de confiance pour la suite de la saison. Et des munitions pour riposter à ses détracteurs, dont Jacques Villeneuve.

À 18 ans et 239 jours, Stroll est devenu le plus jeune pilote recrue de l'histoire à grimper sur le podium d'un Grand Prix de F1, à Bakou.

Le pilote canadien a également concrétisé le premier podium canadien en F1 depuis Villeneuve au Grand Prix d'Allemagne de 2001.

À ne plus inviter au même party : Villeneuve et Stroll. Photo: Bernard Brault, La Presse

«Je me fous de ce que Villeneuve dit»

«Ce podium est dans le top-3 des moments les plus déterminants de ma carrière jusqu'ici, avec ceux en F3 et F4, a-t-il reconnu, avant d'ajouter qu'il avait bu, dans la bottine de l'éventuel vainqueur Daniel Ricciardo, le meilleur champagne de sa vie. C'était l'une de mes meilleures journées en carrière, et ça me donne de la confiance pour l'avenir.»

L'allégresse et les effets du champagne s'étant maintenant dissipés, Stroll s'est entretenu avec les membres des médias à l'occasion d'une conférence téléphonique tenue à l'usine Williams à Grove, en Angleterre, jeudi. Et sa confiance renouvelée lui a permis de décocher quelques flèches envers Villeneuve, l'ex-champion du monde de F1.

«Je me fous de ce qu'il dit, a d'abord dit Stroll. Jacques est toujours négatif; il trouve toujours des choses à dire, même avec (Sebastian) Vettel et (Lewis) Hamilton. Il trouvait ça correct l'accrochage qu'ils ont eu à Bakou, même si plein de monde pense le contraire. (...) Je préfère me concentrer sur mes affaires.

«Il ne m'encourageait pas vraiment déjà l'an dernier, lorsque j'ai conquis le championnat de la F3, et c'était la même chose lors des premières courses en F1 cette saison, alors que j'éprouvais des difficultés.»

«Ce n'était donc pas surprenant d'entendre ses propos. Mais c'est comme ça; ça ne me dérange pas. Le plus important, c'est que je sois heureux, et que les gens qui m'entourent le soient tout autant.»

Plus calme, plus confiant

Cet état d'esprit semble s'être transposé en piste, où le Québécois est plus calme et détendu dernièrement.

Mais comme il le répète depuis plusieurs semaines déjà, ces bons résultats sont attribuables, en bonne partie, «à la chance et au fait que les autres pilotes ne me soient pas rentrés dedans en course».

En vertu de sa neuvième place au Grand Prix du Canada plus tôt ce mois-ci et de sa troisième position à Bakou le week-end dernier, le jeune homme de Mont-Tremblant pointe présentement au 12e rang des pilotes avec 17 points, soit deux de moins que son coéquipier chez Williams, Felipe Massa.

Les récents succès remportés par Stroll sont encourageants pour l'équipe britannique, qui avait déclaré en début de saison vouloir lutter pour le quatrième rang au championnat des manufacturiers avec l'équipe Force India. Williams (37) est présentement cinquième au classement, derrière Mercedes (250), Ferrari (226), Red Bull (137) et Force India (79).

«Tout est possible. Depuis Barcelone, Force India a fait un pas en avant - en qualifications à Bakou, nous étions loins d'elle -, mais tout peut arriver, a-t-il martelé. On l'a vu à Bakou, avec la course de fous qu'on a connue, alors on ne sait jamais.»

Lance Stroll a brandi son trophée après sa 3e place à Bakou le 25 juin dernier. Photo: AFP

Il a connu du succès à Spielberg

Stroll s'est également dit confiant en prévision de la prochaine course, le Grand Prix d'Autriche, qui aura lieu dans moins de deux semaines sur le Circuit Red Bull Ring, à Spielberg.

Il a d'ailleurs obtenu son premier podium en carrière en F3 en 2015 à Spielberg, en plus d'avoir remporté deux des trois courses du week-end en 2016, mettant la table pour son éventuelle conquête du championnat de F3.

«Dès la première séance d'entraînement, je n'aurai pas à me préoccuper d'apprendre à connaître la piste, donc c'est bien, a-t-il admis. Mon niveau de confiance est très élevé. Maintenant, il s'agit de rester positif, de continuer à travailler et à faire de mon mieux en Autriche pour marquer de bons points.»

Même s'il n'a que huit courses d'expérience en F1, Stroll n'a pas hésité pour dire qu'il est très à l'aise à bord de sa Williams FW40.

«Les résultats au Canada et à Bakou l'ont montré. Ce ne sera pas comme ça à tous les week-ends, mais je ne crois pas que je ça prendra un an ou deux (à arriver à maturité comme pilote). Je prends ça une course à la fois.»

AP

Stroll dit qu'il est très à l'aise à bord de sa Williams FW40.