Au lendemain de la conclusion du premier ePrix de Formule E de Montréal, des retombées positives sont déjà tangibles.

Le promoteur du championnat du Formule E, Alejandro Agag, a annoncé lundi matin que le pilote québécois Patrick Carpentier participera à des essais au volant d'une voiture de la série en octobre à Valence, en Espagne, dans l'espoir d'obtenir un volant pour la prochaine saison.

«Ça s'est fait très rapidement ce week-end, a admis Carpentier, encore sur un nuage. Après avoir fait mon travail pour décrire la course à la télévision, je suis rentré chez moi et le téléphone a sonné samedi soir vers 22h30. Je me demandais bien qui pouvait m'appeler à cette heure-là. C'était Alejandro Agag, qui voulait connaître mon intérêt pour la FE. On a ensuite discuté dimanche et ça s'est concrétisé seulement lundi matin. Maintenant, il faut que j'en parle avec ma femme mardi.»

Même si rien n'est assuré en prévision de la saison prochaine, Carpentier a reconnu en entrevue à La Presse canadienne qu'il envisageait de sortir de sa retraite pour rouler à temps plein dans la série.

«C'est un essai exploratoire, a-t-il rappelé. Si ça se déroule bien, que j'aime ça et qu'eux sont contents, alors on entamera des pourparlers avec une équipe. Je n'ai discuté avec aucune équipe jusqu'ici, mais ça pourrait aller beaucoup plus loin, évidemment.»

Lorsqu'on lui a demandé s'il n'était pas trop vieux pour tenter un retour à la compétition, et surtout s'il serait en mesure de connaître du succès sur des circuits aux quatre coins de la planète, alors qu'il a essentiellement piloté en Amérique du Nord, le Québécois âgé de 45 ans a tenu à rassurer tout le monde.

«J'ai piloté en Europe dans le temps de la série Indy - j'avais même fait le Japon, le Brésil, l'Allemagne, l'Australie et l'Angleterre -, donc je me suis quand même pas mal promené, a-t-il évoqué. Je vais voir ce que ça va donner. Mais vous savez, parfois la vie est trop courte pour ne pas tenter le coup. (...) Et puis, je ne suis pas trop vieux pour la FE. Stéphane Sarrazin et Nick Heidfeld, qui connaissent du succès dans cette série, sont dans la quarantaine. Alors pourquoi pas moi?»

Pour Carpentier, le déclic s'est produit en piste vendredi, alors qu'il agissait comme ambassadeur du ePrix de Montréal.

«Quand j'ai essayé l'auto, je n'en revenais pas, a-t-il d'abord dit. Ça faisait longtemps que je n'avais pas embarqué dans une monoplace, et je dois admettre que j'étais plus à l'aise qu'à l'époque où je faisais du NASCAR. C'était comme si j'avais débarqué de la FE hier. D'ailleurs, le comportement de la voiture me rappelait vraiment celui d'une voiture de la Formule atlantique - plus rapide, évidemment. J'ai vraiment aimé ça.»

45 000 personnes pour le ePrix

D'autre part, Agag, qui a tenu plus de 30 courses de FE dans le monde en trois saisons, a déclaré que l'événement disputé dans les rues du centre-ville de Montréal a sans doute été l'un des meilleurs, sinon le meilleur jusqu'ici. Pour l'homme d'affaires espagnol, il n'est pas question que l'épreuve montréalaise soit déplacée dans le calendrier.

«Nous sommes en train de bâtir le calendrier «définitif» pour la saison prochaine, afin que les courses soient tenues le même week-end, dans les mêmes villes, a dit Agag. En ce sens, New York et Montréal seront toujours à la fin du calendrier, en juillet, car il faut prendre en compte les réalités climatiques. De plus, pour nous, ça fait du sens de l'éloigner le plus possible du Grand Prix de F1 du Canada.»

Comme ce fut le cas tout au long du week-end, Agag a une fois de plus vanté l'organisation et les installations du ePrix de Montréal, lundi matin, à l'Hôtel de ville de Montréal. Mais il a reconnu que le tracé pourrait être appelé à changer.

«C'est un circuit incroyable, avec des montées et des descentes, et une vue spectaculaire, a énuméré Agag. Alors si ça dépend de moi, bien sûr on reste là. Cependant, il semble que des bâtiments seront construits dans ce secteur-là (ndlr: les nouveaux bureaux de Radio-Canada). Donc oui, nous sommes ouverts à déplacer le circuit, mais il va falloir qu'il reste au centre-ville.»

Selon les organisateurs, quelque 45 000 personnes ont assisté à l'événement pendant le week-end. Toutefois, lorsqu'on a demandé au vice-président exécutif et chef de l'exploitation d'Evenko, Jacques Aubé, le nombre de billets qui avaient été véritablement vendus, celui-ci a refusé de répondre.

Il a également été évasif lorsqu'une journaliste lui a fait remarquer que des spectateurs, qui disposaient de billets en admission générale, avaient reçu des billets pour des places assises dans les gradins quelques heures avant la dernière course du week-end, dimanche.

«Oui, nous avons distribué quelques billets, mais pas beaucoup», s'est-il limité à dire.

Le ePrix de Montréal sera de retour en 2018 et 2019.