Les moteurs de Formule 1 en 2021 seront plus bruyants et tourneront plus vite. Ils seront également moins chers, dans le but de favoriser une forme de parité et casser l'hégémonie de Mercedes et Ferrari sur le sport.Le nouveau règlement des moteurs qui doit entrer en vigueur dans quatre ans pourrait façonner l'avenir du sport.

La principale annonce de cette rencontre, qui s'est tenue au siège de la Fédération internationale de l'automobile à Paris, c'est que la catégorie reine utilisera toujours un V6 Hybride Turbo de 1,6 litres à compter de la saison 2021.

Depuis son introduction en 2014, Mercedes a remporté tous les titres pilotes et constructeurs.

Pas de retour du V8

La F1 ne reviendra donc pas au V8 atmosphérique, au grand dam par exemple de Christian Horner, le patron de Red Bull, qui a déploré au Mexique que le nouveau moteur n'ait «apporté rien de bon» à la discipline.

Pour contenter les écuries les plus modestes, la FIA a assuré en revanche que la question cruciale de la baisse des coûts serait bien prise en compte.

Cela serait notamment le cas par un contrôle de la taille et du poids du turbo, par un design intérieur du moteur commun à toutes les écuries, et avec la disparition du moteur électrique qui récupère l'énergie créée par la chaleur de l'échappement (MGU-H), aussi introduit en 2014.

Cette réduction des coûts serait également rendue possible grâce une restriction des règles sur le carburant, en particulier le nombre d'essences différentes utilisées chaque saison par une équipe.

À l'inverse, le récupérateur d'énergie cinétique au freinage (MGU-K) verra sa puissance renforcée, avec comme nouveauté le fait d'être activé manuellement par le pilote, ce qui en ferait selon la FIA un élément stratégique en course.

Enfin l'instance présidée par Jean Todt a décidé de répondre à un grief récurrent exprimé par les fans depuis plusieurs saisons: le bruit des monoplaces, beaucoup moins impressionnant que dans le passé.

Pour y remédier, les motoristes pourront ainsi augmenter de 3000 tours par minute le fonctionnement du bloc propulseur, dont la puissance est actuellement limitée à 15 000 tours par minute.

«Nous avons écouté avec attention ce que pensent les amateurs des unités de puissance (moteur) actuelles et ce qu'ils aimeraient voir dans un avenir proche, a expliqué Ross Brawn, le directeur sportif de la Formule 1. Nous croyons que la future unité de puissance en tiendra compte», a dit le président de la FIA, Jean Todt.

Réduire les budgets pour augmenter la rivalité

La F1 veut également un championnat plus compétitif avec plusieurs équipes en rivalité.

Le week-end dernier, Lewis Hamilton s'est assuré le titre de champion au Mexique avec deux courses à disputer. Mercedes a remporté les quatre derniers championnats des pilotes et des constructeurs, dont trois par Hamilton. De 2010 à 2013, Red Bull a fait de même avec Sebastian Vettel.

Les choses semblent malheureusement aller dans ce sens, alors que Vettel était dans la course au titre pour Ferrari jusqu'à ses problèmes en fin de saison. Red Bull a aussi montré quelques signes encourageants dernièrement.

Une autre façon d'améliorer la compétition est de réduire les dépenses, remettant ainsi en cause la domination de Mercedes et de Ferrari. Ces écuries sont assez riches pour s'offrir tous les moteurs qu'elles veulent, ce qui crée un déséquilibre dans les forces en présence.

Mercedes investit environ 500 millions d'euros (580 millions $ US) chaque année sur la performance. Mais pour les petites équipes qui ne fabriquent pas leurs propres moteurs, comme Force India et Sauber, c'est souvent un fardeau financier pour les acheter auprès de fournisseurs riches comme Mercedes et Ferrari.

Une façon de contrôler les dépenses, comme suggéré lors de la réunion de mardi, est de limiter les paramètres de conception internes et donc de décourager les conceptions plus extrêmes et coûteuses disponibles uniquement pour les équipes riches comme Mercedes et Ferrari.

Réduire les budgets peut aider les équipes à projeter plusieurs années d'avance, plutôt que de chercher à survivre chaque année ou même à se replier, comme Manor Racing l'a fait en janvier. Des dépenses plus judicieuses sont également plus attrayantes pour les équipes souhaitant se lancer dans le sport.

«La nouvelle F1 a l'objectif d'être la plus grande compétition sportive internationale au monde, associée à la technologie de pointe, a conclu Brawn. Enthousiasmer, attirer et impressionner les amateurs de tous les âges, mais en le faisant d'une manière durable.»

Les restrictions budgétaires devraient être discutées davantage mardi prochain lors d'une réunion du groupe stratégique F1 à Genève.