La Formule 1 va célébrer ce week-end deux de ses héros: le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), fraîchement sacré champion du monde, et le Brésilien Felipe Massa (Williams), qui disputera l'avant-dernier Grand Prix de sa longue carrière dans son pays d'origine dimanche.

Si les titres mondiaux pilotes et constructeurs ont trouvé propriétaires en la personne d'Hamilton et de son écurie, le rendez-vous de Sao Paulo ne s'annonce pas moins disputé.

Et pas seulement parce que la météo y fait souvent des siennes, à l'image d'une édition 2016 très perturbée par la pluie.

Faire oublier son évitement fiscal et les Paradise Papers

Sacré au Mexique il y a deux semaines grâce à une petite neuvième place consécutive à un accrochage avec son rival de 2017, l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), le Britannique aura à coeur de célébrer son quatrième titre mondial avec une victoire et de faire parler de lui pour autre chose que l'affaire des «Paradise papers», dans laquelle son nom est cité.

D'autant qu'avec neuf succès en GP cette année, une première place lors des deux dernières courses, au Brésil et à Abou Dhabi, lui permettrait d'égaler son record de victoires en une saison (onze en 2014).

Derrière lui, la deuxième place est encore à prendre et quinze points seulement séparent le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) de Vettel. Le Néerlandais Max Verstappen vise lui une troisième victoire pour contrebalancer ses sept abandons en 2017.

«La bataille pour 2018 a déjà commencé», estime pour sa part Toto Wolff, le patron des Flèches d'argent. «Nous voyons les deux prochains week-ends de course comme les deux premiers GP de 2018. Nous sommes déterminés à les gagner afin d'attaquer l'hiver sur une bonne lancée.»

Lewis Hamilton veut garder son utilisation des paradis fiscaux dans l'ombre. Photo: Reuters

Massa, lui ne sera pas au départ de la levée 2018 du Championnat du monde de F1. Pour la deuxième année d'affilée, le pilote brésilien fera ses adieux à ses compatriotes sur le circuit d'Interlagos. Cette fois-ci pour de bon.

Peut-être la Formule électrique pour Massa

Après une remontée de la ligne des stands sous les vivats l'an dernier, il ne s'attend pas au même hommage. «Mais je m'en moque, confie le natif de Sao Paulo. C'était plus que suffisant. Je sais que les gens n'aiment et me respectent et c'est assez pour moi.»

Adieux à la F1 donc, mais pas au sport automobile. «Je pense que la Formule Electrique peut être une option grâce à tous les constructeurs impliqués, les pays et les belles villes visitées, envisage le Brésilien. C'est aussi une belle image pour le futur.»

Plusieurs noms sont évoqués pour le remplacer aux côtés de Lance Stroll, dont le Polonais Robert Kubica, le Britannique Paul di Resta et le Russe Daniil Kvyat.

Le vice-champion du monde 2008 avait annoncé sa retraite l'an passé mais, à la demande de Williams, il avait consenti à rempiler une saison supplémentaire pour pallier le départ de Bottas et encadrer son jeune coéquipier, la recrue Lance Stroll. Durant la saison, Massa s'était pris à espérer poursuivre encore un peu plus longtemps.

L'écurie de Woking ne voyait pas les choses ainsi. Son 268e départ en GP sera donc l'avant-dernier d'une carrière longue de quinze saisons, qui l'a vu piloter pour Sauber (2002-2005), Ferrari (2006-2013) puis Williams (depuis 2014).

Massa, âgé de 36 ans, affiche à son compteur seize pole positions, 41 podiums dont onze victoires, la dernière au Brésil en 2008.

Il n'a plus été le même après un accident quelques mois plus tard, au GP de Hongrie 2009, quand il a reçu en plein casque, à haute vitesse, un élément de suspension d'une autre voiture. Sérieusement touché, il avait été plongé dans le coma.

Felipe Massa, lors d'une conférence de presse mercredi à Sao Paulo. Photo: AFP