Avec deux victoires en Grand Prix, Sebastian Vettel a idéalement lancé sa saison de Formule 1. Mais Ferrari doit impérativement éviter les gaffes, comme celui intervenu dans les stands pendant la course, pour terminer 2018 en tête.

Au 36e tour, Kimi Räikkönen s'arrête pour un deuxième changement de pneus. Quand la lumière verte s'allume, indiquant qu'il peut repartir, sa roue arrière gauche n'a pas encore été changée et il roule sur la jambe d'un des mécaniciens à l'oeuvre.

Le Finlandais doit abandonner, le «mécano» Francesco Cigarini est opéré d'une fracture tibia-péroné et la Scuderia écope de 50 000 euros d'amende pour avoir libéré sa voiture dans des conditions «dangereuses».

L'addition aurait pu être encore plus salée. L'incident et les écarts se réduisant avec les Mercedes à la poursuite de Vettel, en tête, ont forcé Ferrari à revoir sa stratégie et à annuler le second passage au stand de l'Allemand, au cours duquel il risquait d'être dépassé.

Celui-ci a dû boucler 39 tours avec des pneus conçus pour en durer 30 et se battre pour empêcher Bottas de le doubler dans les derniers kilomètres.

Vettel : «C'était un mensonge»

«À dix tours de la fin, j'ai dit à la radio que tout était sous contrôle mais c'était un mensonge: je ne contrôlais rien du tout», a d'ailleurs admis l'Allemand. «Ca a marché mais de justesse. Il ne me restait pas beaucoup de gomme».

La victoire est sauve et le quadruple champion du monde a pris 17 points d'avance sur le Britannique Lewis Hamilton, avec lequel il lutte pour un cinquième titre mondial, qui leur permettrait d'égaler l'Argentin Juan Manuel Fangio.

Mais l'issue aurait pu être toute autre, comme l'a appris à ses dépens Mercedes à Melbourne, un bogue de logiciel ayant faussé ses calculs chronométriques et permis à Vettel de chiper la victoire à Hamilton en ressortant devant lui après un passage au stand sous voiture de sécurité virtuelle.

Dans un sport aussi technologique que la F1, où la différence se fait sur des détails, ce genre d'erreur se paye au comptant. Les sept points qui séparent la première place de la deuxième pour le Britannique en Australie, les quinze de la troisième place qui tendait les bras à Räikkönen à Bahreïn pourraient peser lourd aux Championnats pilotes et constructeurs, que Mercedes et Ferrari devraient se disputer.

«Ce Grand Prix confirme que la Scuderia a une grande voiture, une équipe solide et deux pilotes en top forme, mais il a aussi montré à quel point les choses sont serrées entre nous et nos rivaux», constate Sergio Marchionne, le patron de Ferrari.

Rigueur, rigueur, rigueur...

«C'est pourquoi, au risque de me répéter, je veux insister sur le fait qu'il y a encore beaucoup à faire et qu'il faut maintenir un haut niveau de concentration et continuer de travailler diligemment et avec passion, ce dont nous sommes plus que capables.»

Le mot d'ordre du grand patron n'est pas inutile, sachant que Ferrari avait été sanctionnée pas plus tard que vendredi pour avoir déjà laissé Räikkönen quitter les stands avec une roue mal fixée. Pis, c'est la troisième fois en quatre saisons que le Finlandais abandonne pour des raisons similaires.

Et que dire des ennuis mécaniques rencontrés par Vettel l'an dernier en Malaisie (problème de turbo en qualifications) et au Japon (problème de bougie en course), qui lui ont coûté si cher pour le titre, finalement acquis par Hamilton ?

Même si Mercedes avait été en délicatesse avec ses pneumatiques l'an dernier, l'écurie avait su s'imposer chez les pilotes et les constructeurs en s'appuyant notamment sur sa fiabilité.

En 1982, dernière fois qu'un pilote (en l'occurrence le Français Alain Prost) a remporté les deux premiers GP de la saison mais pas la couronne mondiale, c'est sa régularité qui avait permis au Finlandais Keke Rosberg d'être sacré avec une seule victoire en seize courses.

2018 en compte vingt-et-une. Ferrari sait ce qu'il lui reste à faire.

GP de Bahreïn : classement final

1. Sebastian Vettel (GER/Ferrari)

les 308,238 km en 1 h 32:01.940

(moyenne: 200,954 km/h)

2. Valtteri Bottas (FIN/Mercedes) à 0.699

3. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) à 6.512

4. Pierre Gasly (FRA/Toro Rosso-Honda) à 1:02.234

5. Kevin Magnussen (DEN/Haas-Ferrari) à 1:15.046

6. Nico Hülkenberg (GER/Renault) à 1:39.024

7. Fernando Alonso (ESP/McLaren-Renault) à 1 tour

8. Stoffel Vandoorne (BEL/McLaren-Renault) à 1 tour

9. Marcus Ericsson (SWE/Sauber-Ferrari) à 1 tour

10. Esteban Ocon (FRA/Force India-Mercedes) à 1 tour

11. Carlos Sainz Jr (ESP/Renault) à 1 tour

12. Charles Leclerc (MON/Sauber-Ferrari) à 1 tour

13. Romain Grosjean (FRA/Haas-Ferrari) à 1 tour

14. Lance Stroll (CAN/Williams-Mercedes) à 1 tour

15. Sergueï Sirotkine (RUS/Williams-Mercedes) à 1 tour

16. Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes) à 1 tour 

17. Brendon Hartley (NZL/Toro Rosso-Honda) à 1 tour 

 

Meilleur tour en course: Valtteri Bottas (FIN/Mercedes) 1:33.740 au 22e tour (moyenne: 207,842 km/h)

Abandons:

Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull): problème mécanique 2e tour

Max Verstappen (NED/Red Bull): problème mécanique 4e tour

Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari): problème mécanique 36e tour