Qui --et quoi-- surveiller pendant le Grand Prix d'Espagne, cinquième manche de la saison de Formule 1, disputé dimanche sur le circuit de Barcelone-Catalogne, à Montmelo.

Les pilotes Williams

La recrue russe Sergueï Sirotkine, chez Williams, a encore connu déception et frustration à Bakou lors du GP d'Azerbaïdjan il y a quinze jours.

Le coéquipier du Canadien Lance Stroll n'a même pas bouclé un tour, devant abandonner après un accrochage suivi d'un tête-à-queue peu après le départ. Il a d'ailleurs été tenu responsable de cet accrochage et sera pénalisé de trois places sur la grille en Espagne. Son écurie avait fait appel de cette sanction mais celui-ci a été rejeté mardi. 

Stroll, en revanche, arrive en Espagne regaillardi par une bonne course, une 8e place et les quatre premiers points de Williams cette saison. Ce bon résultat marque-t-il un tournant pour la Williams FW41 des deux jeunes pilotes ? On verra dimanche.

Sergueï Sirotkine. Photo AFP

La hiérarchie des écuries

On a coutume de dire qu'il faut attendre la manche espagnole pour connaître le véritable équilibre des forces en F1.

Après quatre courses peu représentatives (soit car elles sont disputées en ville, soit à cause des conditions météo), le tracé catalan offre une synthèse des caractéristiques des pistes au programme de la saison, «avec des virages lents, plus rapides et très rapides ainsi que deux lignes droites à plus de 300 km/h», détaille Toto Wolff, le patron de Mercedes.

«Cela en fait une bonne référence pour comprendre comment la voiture performe dans différentes situations, si elle est bien équilibrée et comment les pneumatiques se comportent.»

Toto Wolff. Photo AFP

Les pneumatiques

Les pneumatiques, justement, sont le principal casse-tête du début de saison.

Ils ne fonctionnent de manière optimale que dans une fenêtre de températures très limitée, que nombre de pilotes, dont le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), ont du mal à atteindre.

Retrouver le circuit sur lequel ils ont effectué les essais de pré-saison devrait, pour trouver des solutions, être un avantage... Sauf que la piste bénéficie depuis cet hiver d'un nouvel asphalte, sur lequel ils ont moins roulé que prévu durant ces tests, la faute à une météo particulièrement hivernale.

Pour s'adapter à ce nouveau revêtement, le fournisseur Pirelli a d'ailleurs réduit «de 0,4 millimètres» la profondeur de ses pneus. «Cela n'a aucune incidence sur la performance, mais permet de contrôler la température des pneumatiques», précise-t-il.

Photo AP

Les évolutions des monoplaces

Qui dit arrivée en Europe dit aussi premiers développements techniques significatifs des monoplaces, les équipes retrouvant leurs pleines capacités logistiques, avec un transport routier depuis leurs usines plutôt que par avion.

Les essais libres seront donc particulièrement déterminants, à la fois pour voir si les options prises sont les bonnes et si la concurrence n'a pas eu de meilleures idées.

«Ca peut être un moment déterminant dans la saison et j'ai hâte de voir comment chacun performera», annonce le Néerlandais Max Verstappen, de Red Bull. «Si quelqu'un va plus vite, vous devez savoir pourquoi. Vous faites particulièrement attention à ce que les évolutions des concurrents apportent», confirme Günther Steiner, le «team principal» de Haas.

Renault et McLaren, qui utilise également un moteur français, disposeront par ailleurs d'un nouveau carburant.

Max Verstappen. Photo AFP

Les qualifications

«Contrairement à Bakou, dépasser est assez difficile à Barcelone donc il faudra être parfaits en qualifications», prévient le Mexicain Sergio Pérez.

Le pilote de Force India a fini troisième il y a quinze jours de la manche précédente, le spectaculaire Grand Prix d'Azerbaïdjan, après s'être élancé de la septième place sur la grille. À Barcelone, le résultat des qualifications a un impact encore plus grand qu'ailleurs sur le résultat de la course. En effet, seuls trois des vingt-sept vainqueurs en Catalogne ne sont pas partis de la première ligne (Michael Schumacher, troisième sur la grille en 1996, Fernando Alonso, cinquième en 2013, et Max Verstappen, quatrième en 2016).

Sergio Perez, après sa 3e place à Bakou le 29 avril 2019. Photo AP