Qui et quoi surveiller pendant le Grand Prix de Monaco, sixième manche de la saison de Formule 1, disputé dimanche.

Monaco, bastion des grid girls

Contrairement au GP d'Azerbaïdjan, qui propose depuis ses débuts il y a trois ans des courses à rebondissements dans les rues de Bakou, le GP de Monaco ne passionne pas les fans.

En cause, un tracé trop étroit, surtout pour des monoplaces élargies et rallongées à partir de 2017.

La course mise sur son cadre qui allie une touche de glamour, avec ses yachts amarrés au port, et le cachet historique indéniable d'un événement inscrit au calendrier sans discontinuer depuis 1955. Monaco ne paie pas de redevance aux propriétaires de la F1, seule la future course prévue à Miami étant dans ce cas.

Le GP monégasque se distingue surtout par sa volonté de préserver l'existence des «Grid Girls» malgré le souhait --ce n'est pas une consigne-- exprimé par la Formule 1 de s'en débarrasser.

Monaco tient à ses grid girls. Photo AP

Tous les chemins mènent Romain vers la sortie ?

Dans une mauvaise passe, Romain Grosjean n'a pas le droit à l'erreur à Monaco ce week-end. Après son crash dans le mur à faible vitesse --sous le régime de la voiture de sécurité-- à Bakou puis son accident du premier tour en Espagne, le natif de Genève est dans le collimateur de beaucoup, en particulier certains pilotes.

Pénalisé de trois places sur la grille à Monaco pour avoir mis fin prématurément à la course de Pierre Gasly et Nico Hülkenberg à Barcelone, Grosjean voit aussi son statut de leader chez Haas remis en cause par les bonnes performances de Kevin Magnussen. Le Danois a inscrit 19 points contre aucun pour le Français. De quoi rappeler les mauvais souvenirs de 2012, année où, alors pilote chez Lotus, il avait été suspendu au Grand Prix d'Italie pour un accrochage à Spa, et au cours de laquelle il avait été surnommé le «dingue du premier tour» par l'Australien Mark Webber. À 32 ans et désormais père de trois enfants, Grosjean, qui a souvent évoqué sa frustration de ne pas avoir intégré une «Top Team», peut craindre pour sa place en F1.

Romain Grosjean durant la conférence de presse des pilotes à Monaco. Photo AP

Pas (seulement) à Monaco pour payer moins d'impôt

Bien des pilotes habitent Monaco en tant que réfugiés fiscaux, attirés par le régime d'impôt très accueillant et le secret bancaire de ce petit territoire.

Charles Leclerc, lui, y est né. Champion de F3 en 2016 puis de GP2 un an plus tard, la recrue monégasque de 20 ans a un immense potentiel et l'a déjà démontré en cinq courses de F1 chez Sauber. À lui seul, il a inscrit neuf points depuis le début de saison, soit plus que le score cumulé de son écurie en 2016 et 2017. «On va essayer de se battre pour encore s'améliorer et peut-être avoir la huitième place au championnat, ce serait un exploit», souligne Leclerc. Le protégé de Ferrari et Nicolas Todt a certainement dans un coin de sa tête l'objectif, pour l'instant encore lointain, de remplacer Kimi Räikkönen au sein de la Scuderia dès l'an prochain.

Charles Leclerc durant la conférence de presse des pilotes à Monaco. Photo Reuters

Ocon doit marquer des points

Alors qu'il avait amassé 19 points à la même époque l'an passé, Esteban Ocon (Force India) n'en compte qu'un seul en 2018 et il devient urgent pour le Français d'alimenter son compteur, surtout que son équipier Sergio Pérez compte lui 17 unités.

Monaco est avec le Brésil l'une des deux seules courses où il n'a pas inscrit de points en 2017. Ocon a souvent joué de malchance cette saison, ce qui a permis à Renault et McLaren de se battre pour la 4e place du classement constructeurs, qui était la chasse gardée de Force India. Distancée en début de saison, sa monoplace a repris du poil de la bête. Son abandon en Catalogne pour un panne du système d'huile lui permet de conserver le même moteur Mercedes. Et suite aux essais post-course de Barcelone, il devrait disposer bientôt d'un nouvel aileron avant plus performant.

Esteban Ocon durant une conférence de presse l'an dernier. Photo Reuters