Entre les deux séances d'essais libres jeudi, le grand cirque de la Formule 1 s'est offert une belle séance de nostalgie avec un duo père et fils très spécial.

Nico Rosberg et son père, Keke Rosberg  --tous deux anciens vainqueurs à Monaco et champions de F1-- ont réalisé deux tours au volant des monoplaces qui leur avaient permis de décrocher le titre mondial, respectivement la Williams FW08 de la saison 1982 et la Mercedes W07 de 2016.

Ils ont ensuite pris la pose sur la ligne de départ avec deux des principaux dirigeants de la F1, Chase Carey et Ross Brawn.

Du bel asphalte neu' et pneus flambants

L'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull)a dominé les deux séances d'essais libres hier. Son patron Christian Horner est optimiste et il aime l'asphalte neuf : «Le circuit est très rapide, le resurfaçage de la piste permet aux voitures de rouler une seconde et demie plus vite que l'an passé», dit-il. 

Il y a aussi les nouveaux pneus hyper-tendres, les plus rapides fournis par Pirelli, qui font leur début en compétition cette semaine. Le record du circuit devrait donc logiquement tomber de nouveau dès samedi.

«Mais les qualifications, surtout en fin de séance, ont été notre point faible cette saison, alors que le dimanche en course, nous sommes toujours rapides», souligne le patron de Red Bull, écurie qui va disputer son 250e GP ce week-end. «J'espère qu'avec les lignes droites plus courtes ici, cela nous placera idéalement pour la pole-position», indique-t-il.

Grosse gageure chez Sauber

Le seul Monégasque de la F1, Charles Leclerc, n'a pratiquement aucune chance de gagner le GP de Monaco devant son public dimanche.

L'enfant du pays a toutefois parié avec le directeur de l'écurie Sauber, Frédéric Vasseur que s'il se qualifiait dans les dix premiers samedi, le patron devrait sauter dans le port de Monaco d'un promontoire d'une hauteur de dix mètres. 

Pour l'instant, le Monégasque de Sauber semble encore assez loin de remporter ce défi : il lui faudrait améliorer ses chronos d'au moins trois à quatre dixièmes pour espérer voir son boss piquer une tête dans la Méditerranée.

Pas de congé vendredi

La troisième séance d'essais libres aura lieu samedi matin et il n'y aura rien sur la piste vendredi. Mais personne n'a congé d'ici là pour autant. 

Les pilotes vont désormais profiter de leur soirée et de leur vendredi libres sur la Riviera pour remplir quelques obligations médias. Autrement, ils seront avec les ingénieurs et le reste des équipes techniques qui passeront chaque minute disponible d'ici samedi matin à anlyser les montagnes de données accumulées jeudi.

Il y a des femmes à Monaco

Les femmes effectueront un retour sur la grille de départ ce week-end au Grand Prix de Monaco de Formule 1. Mais ce ne sera pas dans le rôle de «grid girls», une tradition qui a maintenant été abandonnée.

Au lieu de jeunes femmes se tenant debout devant chaque voiture avec des pancartes avec le numéro des pilotes, des hommes et des femmes représentant l'horloger Tag Heuer prendront des photos des pilotes à l'intention des médias sociaux. Il y aura un homme et une femme pour chaque pilote et ils rapporteront aussi les commentaires des amateurs aux pilotes.

En début d'année, la F1 a mis fin à la tradition de longue date consistant à recourir aux «grid girls».

En plus de la présence de ces jeunes femmes en uniforme sur la grille avant le départ d'une course, les trois meilleurs pilotes étaient accompagnés de ces mannequins sur le podium. Le directeur général de la F1, Sean Bratches, a révélé en janvier que cette tradition n'était plus appropriée, une décision saluée à l'extérieur.

Vibrant plaidoyer de Vettel pour les Grid Girls

Le pilote français Romain Grosjean s'est prononcé contre la tradition des grid girls, mais tous les pilotes ne sont pas d'accord avec lui.

«Je pense que c'est une bonne chose pour les femmes au 21e siècle parce qu'elles n'étaient là que pour tenir une pancarte», a déclaré Grosjean.

Lewis Hamilton se réjouit pour sa part de la présence renouvelée des femmes avant le départ de la course, même s'il émet des réserves.

«Les femmes sont la plus belle création au monde. Quand nous arrivons sur la grille et qu'il y a ces belles femmes, il s'agit vraiment du Grand Prix de Monaco, a dit le champion du monde. Mais je ne pense pas que nous devrions forcer des femmes à faire cela si elles n'y sont pas à l'aise.»

Sebastian Vettel est catégorique: la tradition devrait se poursuivre, affirmant même savoir ce que les femmes ressentent : «Je pense qu'elles appréciaient ce qu'elles faisaient, a déclaré le pilote allemand. Je suis sûr que si vous demandez à une de ces jeunes femmes dimanche si elle est heureuse d'être là, sa réponse sera «Oui'. Tout cela a vraiment pris trop d'ampleur.»

Une exception avait été observée en 2015 lorsque le Grand Prix de Monaco avait remplacé les «grid girls» par des «grid boys» - des hommes en short jeans - une initiative dont Vettel s'est moqué.

«Vous arrivez et vous placez la voiture derrière Georges ou Dave, avait noté Vettel à l'époque. À quoi ça sert?»

Même les patrons s'en mêlent

«C'est à chaque circuit de décider si on désire recourir à ces jeunes femmes sur la grille», a dit le directeur de Sauber, Frédéric Vasseur, en souriant.

Son point de vue est largement partagé par les autres directeurs d'écurie Toto Wolff (Mercedes) et Christian Horner (Red Bull). «Je ne crois pas du tout que c'était discriminatoire, cela faisait partie de l'histoire de la Formule 1, a mentionné Wolff. Je suis donc heureux de les retrouver sur la grille à Monaco.» Horner, lui, dit que la décision devrait être «à la discrétion du promoteur».

Michel Boeri, président du Club automobile de Monaco, a quant à lui dénoncé l'ingérence américaine dans cette affaire : «Nos amis américains ont estimé qu'employer des jeunes femmes pour porter une pancarte contribuait à diminuer la condition féminine, a précisé Boeri au quotidien Nice-Matin. Nos hôtesses proviennent d'écoles de mannequinat et de communication. Elles sont élégantes et à l'image de Monaco.»