Il y a désormais trois certitudes dans la vie : la mort, les impôts et le fait que Max Verstappen en a plus qu'assez d'entendre parler de ses accidents en piste.« Je ne sais pas pourquoi [j'ai autant d'accidents]. Et j'en ai marre des questions. Si j'en ai encore une à ce sujet, je vais donner un coup de tête à quelqu'un. »

Le jeune pilote Red Bull souriait, mais à peine, en prononçant ces paroles. On sentait la sincérité du propos, et la colère.

Récapitulons. La chaîne Sky Sports propose une liste exhaustive des malheurs de Verstappen cette saison.

Six en six

Australie : perd le contrôle en course. Bahreïn : percute un muret en Q1, heurte Lewis Hamilton en course. Chine : sort de piste et heurte Sebastian Vettel en course. Azerbaïdjan : contact en course avec Daniel Ricciardo, son coéquipier. Espagne : contact avec Lance Stroll en course. Monaco : percute un muret en essais libres.

À Monaco, Verstappen a perdu sa concentration quand Carlos Sainz fils s'est retrouvé dans sa ligne de course, puis il a heurté la clôture. C'était entièrement de sa faute. Son véhicule trop abîmé, il n'a pu participer aux qualifications. Il a donc dû commencer la course du dernier rang, ce qui ne pardonne pas à Monaco. Miraculeusement, il est tout de même remonté jusqu'à la neuvième place.

Mais c'était l'accident de trop pour son patron Christian Horner. Quand on lui a demandé si cette déconvenue devait servir de leçon à Verstappen, il a été très clair : « J'espère. Sinon, je ne sais pas ce qui pourra lui servir de leçon. Que toute l'équipe soit forcée de courir sur une seule jambe, avec une telle voiture en piste, c'est frustrant. »

Puis, il a suggéré qu'un changement d'approche pourrait être favorable à son pilote de 20 ans. Verstappen, visiblement, n'a pas apprécié le conseil. Jeudi, il a perdu patience après une question à ce sujet.

Il ne changera «jamais» son approche

« J'en ai assez des commentaires selon lesquels je dois changer mon approche. Je ne le ferai jamais. Ça m'a amené où je suis. Sur le coup, ce n'est pas le bon moment pour ce genre de commentaires. Je ne les écoute pas, de toute façon, je fais ce que j'ai à faire. Bien sûr, le début de saison ne va pas comme je voudrais. J'ai commis quelques erreurs, surtout à Monaco et en Chine. Mais c'est illogique d'en parler encore, j'en ai assez. Je suis sûr qu'il y a de meilleures questions que de me demander de revenir sur le dernier week-end. »

À mesure que le point de presse avançait, le pilote a retrouvé son sang-froid. Il a fini par reconnaître qu'il avait analysé ses performances passées, parlé avec les membres de son entourage, famille et amis, et qu'il comprenait ce que l'équipe aurait pu faire mieux.

Puis, il a cherché à dédramatiser la situation.

« Il y a deux accidents qui étaient de ma faute, mais j'en ai eu trois dans un seul week-end à Monaco en 2016. Ce n'est pas aussi dramatique que les gens le disent. Bien sûr, il y a plusieurs points que j'aurais dû obtenir. Ce n'était pas seulement ma faute. Ça aurait pu être mieux, mais les gens rendent ça pire que ce n'est. »

Dans tous les cas, Verstappen est un pilote d'exception qui a prouvé par le passé qu'il était un redoutable compétiteur, même s'il s'est fait quelques ennemis en cours de route. Il sera à surveiller à Montréal, où il a fini quatrième en 2016. Cette saison, il pointe au sixième rang du classement des pilotes, loin derrière son coéquipier Daniel Ricciardo, troisième. Il n'a obtenu qu'un podium en six courses, en Espagne.