Le Belge Stoffel Vandoorne (McLaren) risque d'être évincé dès la semaine prochaine avant le Grand Prix d'Italie de Formule 1 dans un jeu de chaises musicales impliquant le Canadien Lance Stroll (Williams) et le Français Esteban Ocon (Force India), a appris jeudi l'AFP de sources concordantes.

Vandoorne, dont le contrat s'achève en fin de saison, est très proche d'un renvoi anticipé, selon ces sources.

La place d'Ocon chez Force India serait prise par Lance Stroll. Ocon rebondirait chez McLaren, supplantant ainsi Vandoorne.

On sait déjà que l'Espagnol Carlos Sainz Jr, actuellement chez Renault, remplacera l'an prochain son compatriote Fernando Alonso dans l'autre baquet de McLaren.

Vandoorne abattu, Stroll très guilleret

«Je suis confiant, même si rien n'est garanti pour l'année prochaine», a réagi Vandoorne, l'air abattu jeudi en conférence de presse à Spa-Francorchamps, avant le Grand Prix de Belgique.

Agé de 26 ans, Vandoorne a jusqu'à présent obtenu des résultats médiocres depuis son intronisation en F1 début 2017 et occupe le 16e rang du classement cette saison, avec 8 points. Stroll est au 18e rang avec seulement 4 points. Il a connu une première saison respectable l'an dernier (12e rang avec 40 points), quand l'écurie Williams était plus compétitive.

«Pour l'instant je suis ici chez Williams, je ne suis pas sûr de ce que je ferai dans le futur, nous verrons ce que mon père décide de faire avec moi», a pour sa part résumé un Stroll très guilleret jeudi.

Son père, le milliardaire Lawrence Stroll, a en effet récemment racheté l'écurie Force India, à la tête d'un consortium d'investisseurs, dans le but de placer son fils dans une équipe plus performante que Williams, qui a des performances très décevantes cette saison.

Vandoorne et Stroll. Photo AP

Le pilote de 19 ans, qui a déjà largement bénéficié de la fortune paternelle pour accéder à la catégorie reine du sport automobile, s'est refusé à confirmer qu'il terminerait bien la saison chez Williams.

Couvé par Mercedes et son patron Toto Wolff, Esteban Ocon, menacé par une éventuelle venue de Stroll, pourrait aussi rebondir chez Williams, équipé par Mercedes, dans ce qui constituerait alors un simple échange de pilotes. Vandoorne pourrait alors finir la saison 2018, mais il est improbable qu'une équipe lui offre un contrat pour 2019.

«Je ne sais pas si j'irai chez McLaren. S'il y a une possibilité, pourquoi pas?», a déclaré Ocon, «pas inquiet» pour son futur.

Le rachat de Force India par le consortium dirigé par Lawrence Stroll n'est toutefois pas entièrement validé, ce qui a durant un moment fait peser la menace d'une non-participation de Force India au GP de Belgique.

Force India finira la saison

Mais la Fédération internationale de l'automobile a annoncé durant l'après-midi qu'elle avait «accepté aujourd'hui, 23 août, l'inscription à la mi-saison de Racing Point Force India avec effet immédiat au Championnat du Monde de Formule 1 de la FIA, conformément aux articles 8.1 et 8.2 du Règlement Sportif de la Formule 1 2018», indique le communiqué.

En proie à de sérieuses difficultés financières, Force India, qui emploie plus de 400 salariés, s'était déclaré insolvable et avait été placé en redressement judiciaire le 27 juillet dernier.

Les administrateurs judiciaires ont conclu la vente de l'entreprise et de ses actifs à Racing Point UK Limited, un consortium d'investisseurs mené par lLawrence Stroll, père de Lance Stroll.

Le nom de l'écurie, et l'entité juridique associée, signataire des accords commerciaux de la F1, n'a pas fait partie de la transaction, sans doute car cela aurait contraint les nouveaux propriétaires à assumer des dettes trop importantes.

L'ancienne structure, baptisée Sahara Force India depuis 2012, a accepté son exclusion du Championnat du monde 2018 «avec effet immédiat», précise la FIA, et perd les 59 points acquis au classement des constructeurs grâce à ses pilotes, le Mexicain Sergio Pérez et le Français Esteban Ocon.

Ces points ne seront pas réattribués à Racing Point Force India.

Jean Todt et la FIA «très heureux»

Otmar Szafnauer est par ailleurs promu du rôle de directeur des opérations à celui de directeur général.

«Je suis très heureux qu'un résultat fort et positif ait été atteint et je me réjouis de l'entrée en lice à mi-saison de Racing Point Force India», a souligné Jean Todt, le président de la FIA. «Créer un environnement de stabilité financière en Formule 1 est l'un des principaux défis auxquels le sport est confronté», a-t-il ajouté.

«Grâce au travail acharné de la FIA, des administrateurs, de Racing Point et de la direction de la Formule 1, nous avons maintenant une situation qui protège l'avenir de tous ces employés hautement talentueux, et qui maintiendra la compétition de championnat équitable et réglementée pour la deuxième moitié de la saison», a assuré le Français.

«Il est extrêmement important que nous ayons une grille complète d'équipes compétitives et compétentes en Formule 1 et nous sommes confiants dans le fait que Racing Point Force India va continuer à progresser à l'avenir», a pour sa part réagi Chase Carey, le patron de la discipline, propriété du groupe américain Liberty Media.

Basée à Silvertone (Royaume-Uni), Force India, officiellement une écurie indienne, a fait ses premiers pas en F1 en 2008 à la suite du rachat de Spyker.

Visé par une procédure d'extradition vers son pays, l'Indien Vijay Mallya, son désormais ex-propriétaire accusé notamment de blanchiment d'argent, ne quitte plus le Royaume-Uni. Treize banques indiennes lui réclament plus d'un milliard d'euros.