Avec Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier sera l'une des deux têtes d'affiche locales de la septième manche du Championnat du monde de rallycross, qui se déroulera à Trois-Rivières vendredi. Contrairement à l'ancien pilote de F1, Carpentier découvre cette semaine une toute nouvelle épreuve et une voiture dans laquelle il a pris place pour la première fois pas plus tard qu'hier...

Après quelques tours de piste à l'Autodrome de Saint-Eustache, Patrick Carpentier affichait déjà un grand sourire, hier. Et pour cause. Après la Formule Atlantique, la Série CART, le Champ Car, l'IRL ou encore le NASCAR, le pilote natif de LaSalle a découvert, au volant d'une Volkswagen Polo, ce qu'est une voiture de rallye à traction intégrale.

«C'est une voiture au châssis tubulaire, avec un quatre-cylindres turbo qui développe près de 600 chevaux. C'est une voiture hyper rapide. À l'accélération, c'est similaire à une F1, entre 1,9 et 2 secondes pour faire le 0 à 100 km/h. En NASCAR, tu as comme un camion [rires]. Ça, c'est petit et ça bouge vite, ça tourne vite», explique l'ancien champion de Formule Atlantique.

Un nouveau championnat



Carpentier se joindra vendredi aux premiers pilotes de l'histoire ayant participé à une épreuve du tout premier Championnat du monde de Rallycross, initié par la Fédération internationale de l'automobile (FIA). La septième manche se tenant à Trois-Rivières, le pilote québécois ne pouvait pas passer à côté de cette occasion d'essayer ce genre de course.

«Le rallycross, c'est le contraire d'à peu près tout ce que j'ai fait auparavant. Les courses sont hyper courtes, quatre tours en qualifications, six tours en finale avec six voitures. C'est agressif en course comparativement à ce que j'ai fait. C'est toujours à fond, avec des sauts, il peut y avoir de la casse», explique Patrick Carpentier. Autant dire que le départ est primordial.

«Les gars calent la voiture une fois sur quatre au départ. C'est très complexe. Il faut placer l'embrayage à la limite quand la voiture décolle, il faut que tu lâches les freins, que tu prennes le frein à main et que tu accélères. Il faut lâcher tout ça en même temps. Et ça décolle sur l'asphalte», témoigne le pilote.

Depuis trois ans, Carpentier faisait les yeux doux au commanditaire qui lui permettra d'être au départ de la course vendredi. Après quelques prises de contact, le Québécois s'est entendu avec Marklund Motorsport afin de bénéficier d'une voiture. L'équipe suédoise a remporté deux des trois dernières courses du championnat de rallycross. «C'est une des meilleures équipes», juge Carpentier.

Celle-ci a pu lui fournir la voiture pour quelques heures d'essais sur la piste de Saint-Eustache. «Juste ce que je fais aujourd'hui [hier], cela me fait gagner deux ou trois heures. Ça fait une grosse différence puisqu'on a deux heures d'essais vendredi.»

À Trois-Rivières, tous les pilotes vont devoir se plier à une formule particulière pour l'occasion. Essais, qualifications, demi-finale et finale se déroulent en une seule et même journée, au lieu de deux. Conséquence - et autre première pour ce championnat -, la finale sera disputée à la tombée du jour.

Pour le pilote sorti de sa retraite sportive à 42 ans, l'objectif sera d'atteindre la demi-finale. «Il va falloir pousser très, très fort pour réussir à tenir le rythme de ces gars-là à Trois-Rivières», dit-il.

Ces «gars-là» se nomment Petter Solberg, Toomas Heikkinen, Andreas Bakkerud ou encore... Jacques Villeneuve, que Patrick Carpentier voit faire un bon résultat en fin de semaine.

Le rendez-vous est pris.

Du rallycross?

Dérivé du rallye - beaucoup plus populaire en Europe qu'en Amérique du Nord -, le rallycross est une discipline qui se déroule sur de courts circuits dont le tracé alterne entre l'asphalte et la terre battue.

À Trois-Rivières, la course, agrémentée de quelques sauts, se déroulera sur une partie du tracé du Grand Prix et sur une partie de l'hippodrome.

Trois-Rivières est l'unique manche nord-américaine du tout nouveau Championnat du monde FIA de rallycross. L'épreuve trifluvienne est la septième des 12 courses au calendrier.