Valérie Chiasson a fait une entrée remarquée au championnat canadien de voitures de tourisme (CTCC), en juin dernier, en titillant le podium à deux reprises à Montréal. Une surprise pour certains observateurs, la confirmation de certaines aptitudes pour la principale intéressée. À 25 ans, cette femme aspire à beaucoup plus.

Hier, sous la tente de son équipe Lombardi Honda Racing, la jeune femme originaire de Repentigny avait la mine des mauvais jours. Le circuit de Trois-Rivières ne lui a pas souri dans ce championnat. La faute à un incident dans la première course, puis à un problème mécanique dans la deuxième. Résultats: une 16e place, puis un abandon.

«C'est une déception, mais cela fait partie des courses, a philosophé la jeune femme. Les bris mécaniques, on ne peut pas y échapper tout le temps, il y a un facteur chance. J'ai quand même eu une super belle saison de courses jusqu'à présent. Ce n'est pas fini, on a peut-être encore d'autres courses de prévues cette année.»

Cette fin de semaine à Trois-Rivières a malheureusement contrasté avec le début des beaux jours. Victorieuse en GTD à la Classique du Printemps sur le circuit Mont-Tremblant, au volant de sa Honda Civic Si, Valérie Chiasson avait ensuite épaté la galerie en marge du Grand Prix de Formule 1, en juin. Sur le circuit Gilles-Villeneuve, elle avait décroché une quatrième et une cinquième places à l'issue de ses deux premières courses en CTCC. «Je suis assez compétitive dans tout ce que je fais. Ça fait tellement longtemps que je cours que j'avais déjà fait ma place en course automobile. Je n'en suis pas à mes débuts, ça fait quand même 13 ans que je cours maintenant», rappelle la pilote.

En regardant Andrew Ranger

C'est à l'âge de 12 ans que la pilote a commencé la course automobile, en karting à cette époque. «Je voulais faire du motocross, j'avais vu des courses sur glace, c'est ça qui m'a vraiment attirée vers la course, précise-t-elle. À ce moment-là, Andrew Ranger courait sur glace. J'ai vu ça aussi et ça m'intéressait beaucoup, mais mon père m'a dit: «Non, non, trop dangereux, trop de risques.» J'ai finalement fait du kart l'été, et j'ai finalement commencé à courir tranquillement.»

Casse-cou - comme elle se définit elle-même -, manifestement prédisposée à la compétition, aimant la vitesse, Valérie Chiasson fera quatre ans de karting.

Pour une femme, intégrer ce milieu d'hommes est évidemment difficile. «C'est difficile surtout au tout début de la carrière.» Cependant, en tant que femme, elle se voit «comme tout le monde» sur la piste, son intégration remontant à plus d'une dizaine d'années, répète-t-elle. «L'intégration qui a été la plus difficile, c'est dans les compétitions sur circuit ovale en ACT, en 2009, car c'est plus macho. Cela se bat un peu plus dur, c'est plus rude. Alors que sur les circuits routiers, c'est plus fairplay.»

Celle qui a été nommée deuxième recrue de l'année lors de sa première saison en Coupe Toyota va se lancer dans une course aux commanditaires cet automne. De son budget dépendra alors sa saison prochaine et le type de course auquel elle participera. Revenir en CTCC l'intéresse beaucoup, faire une ou deux courses en NASCAR Canadian Tire également. «Si j'avais l'occasion de faire une saison complète dans une série, tout serait différent: organisation, préparation, pilotage.»

Sa performance à Montréal a tout de même rappelé son potentiel aux paddocks. «Les gens n'ont pas fini de me voir», prévient-elle.