Quatre Québécois sur la grille de départ, une piste améliorée, deux jours de compétitions, le championnat du monde de rallycross prend une nouvelle dimension à Trois-Rivières. Cette fin de semaine, cette compétition internationale a une saveur locale.

Sixième l'an dernier de la catégorie-phare qu'est le « Supercar », Patrick Carpentier avait épaté la galerie et lui-même...

Novice en rallycross, il avait atteint la finale au volant d'une Volkswagen Polo. Depuis mercredi, il découvre le potentiel de la Mini Cooper Countryman de l'équipe britannique JRM Racing, de plus en plus présente en rallycross.

« Ce n'est pas une équipe qui dispute tout le championnat de rallycross. [...] La logistique est complexe, et obtenir une voiture pour Trois-Rivières, cela implique beaucoup de changements », explique Carpentier.

Le pilote originaire de LaSalle se félicite d'avoir bénéficié - comme tous les pilotes - de plus de temps pour les essais grâce à l'ajout d'une journée de compétitions cette fin de semaine. Avant les tout premiers tours de piste de vendredi, il espérait être de la finale, ce soir, encore une fois.

« Il faut de la chance, des circonstances favorables. Cette année, je demande un peu plus de chance. » Prudent, il part un petit peu plus dans l'inconnu avec sa voiture.

UNE PREMIÈRE POUR « LP » DUMOULIN

Patrick Carpentier n'est pas le seul Québécois dans sa catégorie puisque Louis-Philippe Dumoulin pilote l'autre voiture de JRM Racing. Une véritable découverte pour le champion en titre de la série NASCAR Canadian Tire.

« L'occasion s'est présentée, je pouvais avoir un bon véhicule, et l'organisation du Grand Prix de Trois-Rivières a réussi à travailler là-dessus avec moi. C'est un nouveau défi », commente « LP » Dumoulin.

Conscient qu'il lui faudra s'adapter rapidement à la discipline et à cette piste à la fois asphaltée et faite de terre battue, le Trifluvien s'appuie sur son expérience de pilotage sur la glace. « J'ai commencé en faisant de la course sur la glace. C'est sûr que c'est loin de ce que je vais conduire ici à Trois-Rivières, mais j'ai l'expérience de la glisse. »

Ignorant jusqu'à vendredi ce qui l'attendait réellement, Dumoulin espérait alors atteindre la finale.

« TAG » ET RANGER ET RX LITES

Alexandre Tagliani est le troisième mousquetaire aux couleurs de la province en rallycross. Après le NASCAR et le CTCC la fin de semaine dernière, « Tag » a participé aux essais vendredi dans la catégorie dite « de soutien » RX Lites. Il est au volant d'une Ford Fiesta ST, de l'écurie suédoise Olsbergs MSE, que conduira également Andrew Ranger. Le pilote de 28 ans a reçu un appui financier à la dernière minute. Il a un peu plus d'expérience que Tagliani sur terre battue.

Tout comme Louis-Philippe Dumoulin, Tagliani n'avait aucune expérience en rallye ou en rallycross avant cette fin de semaine à Trois-Rivières. Mais lui aussi a piloté sur la glace de même qu'en autoquad lors du Super Motocross au Stade olympique.

Pour participer à l'épreuve de rallycross, Tagliani a simplement saisi la perche tendue par Dominic Fugère, le directeur général du GP3R. « Il m'a dit qu'il y avait une voiture à louer. »

UNE PISTE AMÉLIORÉE

Même si les organisateurs du GP3R ont réussi leur examen de passage l'an dernier auprès des responsables du championnat du monde de rallycross, ils ont tenu compte des remarques des pilotes et des écuries.

Ayant donné lieu à trop de casse mécanique l'an dernier, le saut situé au milieu de l'hippodrome a été retiré. Il a été remplacé par deux autres sauts sur lesquels arriveront moins rapidement les voitures puisqu'ils sont placés à la sortie d'un virage.

Le premier saut est au début du tracé en terre battue, le second, presque à la fin. Deux nouvelles zones de dépassement ont aussi été créées.

Règlement oblige, il y a toujours le joker, ce virage supplémentaire que doit absolument prendre une fois chaque pilote. Si les circuits sont habituellement très courts en rallycross, les pilotes atteindront néanmoins les 200 km/h au bout de la ligne droite de la ligne d'arrivée.

PETTER SOLBERG FAVORI

Champion du monde en titre, Petter Solberg était tout désigné en début de saison pour se succéder à lui-même au palmarès de ce nouveau championnat du monde. Le Norvégien est arrivé cette semaine à Trois-Rivières dans la peau du leader du classement, justement. Toujours au volant d'une Citroën DS3, il possède 44 points d'avance sur son dauphin, le Suédois Johan Kristoffersson et sa Volkswagen Polo. 

Trois-Rivières est la 7e des 13 courses au calendrier. À mi-chemin, Solberg va être dur à arrêter.

Photo Le Nouvelliste

Petter Solberg, champion du monde en titre