Spectaculaire mais marginale, le Supermoto tente de revenir progressivement sur le devant de la scène du deux roues au Québec. Sa première présence au Grand-Prix de Trois-Rivières lui permet d'être sous les projecteurs. Espérant attirer plus d'amateurs et de spectateurs à l'avenir. Découverte.

AUX RACINES DU SUPERMOTO...

Né dans les années 70 en Europe et en Californie, le Supermoto a permis de mettre sur la même piste des pilotes de motocross aux côtés de pilotes de motos de course. À la popularité en dents de scie, le supermoto était une discipline quasiment inexistante il y a une douzaine d'années au Québec. « J'ai repris la présidence du Supermoto au Québec à cette époque, on l'a alors développé, explique François Cominardi. C'est une niche. Moi et Franck Kirchhoff, président du circuit Mécaglisse, on a fait venir un pilote français issu du top 10 mondial, Stéphane Blot, qui était aussi un formateur. Il a alors enseigné les bases du supermoto. On fait encore beaucoup de formation de haut niveau pour nos pilotes. » S'il a eu ses heures de gloire aux X-Games, le Supermoto a été au creux de la vague dans la province comme aux États-Unis. Et pas plus tard qu'au début des années 2010 au sud de la frontière.

C'EST QUOI LE SUPERMOTO ?

Le Supermoto est en quelque sorte du rallycross sur deux roues. « C'est une motocross avec des pneus de route, des pneus lisses (NDLR : de 17 pouces), décrit François Cominardi. La base du supermoto est de freiner le plus tard possible dans le virage, de faire glisser la moto pour la remettre en ligne et accélérer le plus tôt possible. La glisse fait partie de la beauté du Supermoto. Au bout de la ligne droite ici à Trois-Rivières, les pilotes arrivent à plus de 180 km/h. Certains vont donc partir en glisse pour négocier le virage qui suit. Les pros roulent sur des motos de 450 cm3. » Habituellement, 70 % du tracé est fait d'asphalte, le reste de terre. À Trois-Rivières, le caractère temporaire du circuit impose d'avoir une piste constituée pour moitié de terre. « L'objectif des pilotes est de rester sur les roues, sur la terre », précise M. Cominardi.

OÙ EN VOIR

Formidable vitrine pour le Supermoto cette fin de semaine, le Grand-Prix de Trois-Rivières accueille une manche du championnat américain (AMA) à laquelle participe une vingtaine de Québécois. La fédération québécoise tente d'organiser bon an mal an de trois à cinq fins de semaine de course, principalement au circuit Mécaglisse à Notre-Dame-de-la-Merci, lieu du « Supermoto X-Fest ». « C'est une discipline très spectaculaire, qui n'est pas assez connue. J'espère que cette fin de semaine à Trois-Rivières va être l'occasion de braquer les projecteurs dessus », souhaite le président de Supermoto Québec.

DES NOMS

À Trois-Rivières, parmi la vingtaine de Québécois inscrits en pro et en amateurs, trois noms sont à surveiller d'ici dimanche soir. Plusieurs fois champion canadien et vainqueur du championnat nord-américain, Maxime Silvestre est considéré comme « un pilote de haut niveau ». « J'en fais de moins en moins vu que je vieillis, sourit le pilote de 32 ans originaire de Berthierville. J'ai ici une bonne occasion de rivaliser avec les meilleures des États-Unis. » Paul Jutras-Rouillard et Tommy Lemieux, blessé à une épaule, complètent ce top 3. Trois pilotes issus du motocross. « Le Supermoto est un peu moins physique que le motocross, moins dur pour le dos », conclut Maxime Silvestre.

PHOTOS OLIVIER CROTEAU, LE NOUVELLISTE

PHOTO OLIVIER CROTEAU, LE NOUVELLISTE