La Formule 1 va devoir subir une cure d'amaigrissement pour survivre. Cette cure passe par une standardisation de sa motorisation, selon ses dirigeants.

Des réductions drastiques des coûts seront proposées la semaine prochaine lors d'un sommet à Genève organisé par Max Mosley, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), où sont invités les 10 directeurs d'écuries. Avant cette réunion, Mosley a averti que les coûts actuels ne sont «plus tenables».

Les patrons d'écurie ont dépensé un total de 1,17 milliard d'euros (1,86 milliard $ CAN) en 2008.

«Avant même la crise financière internationale, les équipes dépensaient bien plus que leurs revenus qui proviennent des parrainages et du FOM (Formula One Management)», déclare Mosley dans des documents envoyés aux écuries, publiés mercredi par The Times à Londres. «Du coup, les écuries indépendantes dépendent du bon vouloir de riches investisseurs, alors que les écuries de groupes automobiles sont tributaires de leur maison mère.»

Mosley est préoccupé par l'avenir des petites équipes. Super Aguri a vu deux ans d'efforts réduits à néant en mai quand l'écurie japonaise a quitté la compétition en raison de difficultés financières.

«Il y a un danger réel de voir dans certain cas les aides cesser, dit Mosley. Cela pourrait se traduire par une réduction du nombre de compétiteurs qui viendrait s'ajouter aux deux vacances actuelles, ce qui réduirait la grille de départ à un format inacceptable.

«Le point de vue de la FIA est que la Formule 1 restera en bonne santé si une équipe peut s'aligner de façon compétitive pour un budget équivalent ou proche de la somme provenant du FOM.»

Mais les constructeurs comme Honda, Toyota et BMW pourraient ne pas suivre cette thèse.

«Je pense que la plupart d'entre nous ne sont pas du tout heureux par l'idée d'un moteur standard, a déclaré récemment Nick Fry, directeur principal chez Honda. Nous sommes le plus grand constructeur du monde de moteurs à explosion. Ce domaine demeure la raison d'être de notre entreprise.»

Mosley entend proposer que des moteurs standards soient utilisés à partir de 2010, construits par les écuries elles-mêmes ou par un fournisseur et qu'à partir de 2013 les voitures utilisent un châssis avec de nombreuses «parties communes».

La FIA souhaite que les moteurs à partir de 2013 soient moins énergivores.

«Nous sommes ouverts à toute nouvelle idée, indique la FIA dans ces documents adressés aux écuries. Elle souhaite cependant une réduction des coûts dans le domaine de la motricité afin que ces éléments mécaniques complexes restent accessibles aux petites écuries.»