Même si la vente de billets pour le Grand Prix du Canada s'est ressaisie dans les derniers jours, l'organisateur de l'événement anticipe moins de spectateurs que par les années passées. «Le mal est fait», croit François Dumontier.

Rencontré hier sur le circuit Gilles-Villeneuve, le promoteur a expliqué que la vente de billets avait retrouvé un niveau normal dans les derniers jours. «La dernière semaine de vente vient de se terminer. Si on la compare à celle de l'année dernière et de l'année d'avant, ce n'est pas si mal, a indiqué M. Dumontier. On s'est maintenus à un bon niveau.»

Malgré cette reprise, l'organisateur de la course s'attend à une baisse. Il ne veut pas chiffrer les pertes estimées pour l'instant. «Je veux me donner toutes les chances de réduire cet écart d'ici dimanche».

François Dumontier compte dévoiler des chiffres précis la semaine prochaine.

«Mais on parle de milliers de billets», dit l'homme d'affaires responsable de l'événement qui a attiré l'année dernière 300 000 spectateurs. Ce chiffre représente le nombre d'entrées sur le site durant les trois jours de course, et le nombre de billets vendus doit être de beaucoup inférieur.

Les menaces de perturbations de certains groupes sociaux et du réseau Anonymous n'ont pas été le principal facteur, selon lui. Ce sont plutôt les images de violences qui collent à Montréal depuis des semaines qui auraient eu raison de plusieurs amateurs de F1.

«Quand on a d'abord senti une baisse, c'était auprès des gens du Québec, hors de la région montréalaise. Puis, on a constaté après que des gens hors Québec, surtout en Ontario et dans le Nord-Est américain, n'achetaient plus de billets, raconte-t-il. On s'est mis à appeler ces gens-là, parce que ce sont des clients qu'on a depuis plusieurs années. La plupart du temps, les gens nous disaient qu'ils passeraient leur tour, qu'ils avaient vu des images de Montréal à la télé, de feux qui brûlaient dans la rue.»

La baisse des ventes de billets a été constatée en parts égales au Québec, en Ontario et dans le Nord-Est américain. François Dumontier précise que, malgré la crise qui secoue l'Europe, les ventes sur ce continent n'ont pas baissé cette année.

Le Grand Prix du Canada est le principal événement touristique dans la métropole. On estime ses retombées économiques à 80 millions de dollars.