Le Grand Prix des États-Unis a réussi son examen de passage. Spectateurs enthousiastes au rendez-vous, plébiscite des écuries et des pilotes et belle fin de semaine de course. Le plus dur attend dorénavant les promoteurs: pérenniser l'événement.

«Spectaculaire», «stimulante», «exigeante», «rapide», voilà les principaux qualificatifs accordés par les pilotes à la piste du Circuit des Amériques. «C'est une piste très difficile, avec de très importants changements d'inclinaison, mais très stimulante, car la plupart des virages et des points les plus hauts sont aveugles», commente le pilote de HRT, Pedro de la Rosa.

S'ils ont fait les mêmes commentaires que les pilotes, les directeurs d'écurie n'ont surtout pas manqué d'adresser leurs félicitations aux organisateurs et à Bernie Ecclestone, le grand manitou de la F1, durant toute la fin de semaine.

«La piste s'améliore de jour en jour. Je pense que cette piste a un énorme potentiel. La course a aussi un énorme potentiel et elle représente une sorte de premier jalon dans l'histoire de la Formule 1», a illustré Norbert Haug, directeur de l'équipe Mercedes.

Ça, c'est le point de vue des participants. Qu'en est-il de la direction du Grand Prix? «La F1 a été un grand succès pour cette première année, répond en entrevue à La Presse le président de la course, Steven Sexton. Nous avons bénéficié d'une grande attention médiatique, les ventes de billets ont été très bonnes, les commentaires des amateurs ont été excellents et les équipes ont été très satisfaites et même surprises par les installations. Elles ne savaient pas à quoi s'attendre, certaines pensaient qu'on ne serait pas dans les temps. Pour la plupart des équipes, c'est l'un des plus beaux circuits.»

Le public au rendez-vous

En ce qui concerne l'affluence, 65 000 spectateurs ont assisté aux essais du vendredi, 85 000 aux qualifications du samedi. Les organisateurs affirment avoir vendu plus de 160 000 billets pour l'ensemble des trois jours. Environ 120 000 spectateurs étaient attendus pour la course de dimanche.

«Cela démontre la popularité de la Formule 1, estime Steven Sexton. Nous avons une base en Amérique. Maintenant, nous aimerions éduquer le plus d'amateurs possible. Et plus les médias parleront de la F1, plus il y aura de gens qui l'apprécieront.»

Le président du Grand Prix des États-Unis touche là une corde sensible. La course d'Austin s'est tenue la même fin de semaine que la dernière manche du NASCAR qui, lui, a bénéficié d'une grande couverture des médias américains. «En terme de public, on ne se marche pas sur les pieds avec le NASCAR. Le NASCAR a une clientèle plus ciblée, la F1 a une clientèle différente, aux revenus plus élevés. Mais c'est un problème pour la couverture médiatique. Cette couverture peut vous affecter quand vous avez deux sports en compétition», reconnaît M. Sexton.

Le Grand Prix bénéficiera cependant d'un partenaire de choix l'an prochain, puisque c'est NBC Sports qui diffusera la fin de semaine de course aux États-Unis. Un réseau qui ambitionne de croître sur le marché américain.

À présent, le plus dur reste à venir pour l'épreuve américaine de Formule 1: séduire chaque année. «C'est comme un mariage», illustre Steven Sexton.