Les essais libres du Grand Prix d'Australie, hier à Melbourne, ont lancé la saison de Formule 1. Décryptage d'un début de calendrier qui pourrait aboutir à un épilogue encore plus indécis que celui de l'an dernier. On vous aura prévenu.

Une concurrence accrue

L'année 2013 pourrait marquer la fin de l'hégémonie de Red Bull et de Sebastian Vettel sur les circuits de Formule 1. Jamais le plateau n'a été aussi homogène que cette année et rares ont été les saisons, de mémoire d'homme, où les prétendants au titre de champion du monde des pilotes ont été aussi nombreux qu'aujourd'hui.

Même si leur portée est à relativiser, les essais hivernaux ont montré que les Ferrari, McLaren et Lotus - voire Mercedes - sont très proches sur le plan de la performance. À Jerez, Jenson Button (McLaren), Felipe Massa (Ferrari) et les deux pilotes Lotus, Romain Grosjean et Kimi Raikkonen, ont été les plus rapides. À Barcelone, Fernando Alonso (Ferrari) et les deux pilotes Mercedes, Nico Rosberg et Lewis Hamilton, ont signé les meilleurs temps. Dans ce contexte, où se situent les Red Bull? Encore devant la meute? Rien n'est moins sûr.

Chez Ferrari, on ne manque pas de dire qu'«on sera dans le coup jusqu'à la fin de la saison», selon les termes de Stefano Domenicali, directeur de l'équipe.

Favoris ou négligés?

En raison de cette homogénéité, la question se pose: peut-on réellement attribuer le statut de négligés à des pilotes comme Hamilton et Raikkonen, quand on connaît le talent et la fougue de l'un, l'expérience et la qualité de la voiture de l'autre? Quand bien même ils ne sont pas au volant d'une Red Bull ou d'une Ferrari, ils joueront les trouble-fête dans la course au titre. À un degré moindre, Jenson Button (McLaren) et Mark Webber (Red Bull) seront revanchards par rapport à leur piètre saison dernière.

Par conséquent, les négligés se nommeraient plutôt Sergio Perez (McLaren), Felipe Massa (Ferrari) et Romain Grosjean (Lotus). Mais tout ce beau monde se tient dans un mouchoir de poche. Et chacun croit avec raison à la victoire, finale ou pas.

Le bal des débutants

Parmi les 22 pilotes du paddock, 5 seront pour la toute première fois sur la grille d'un Grand Prix, demain à Melbourne: le Mexicain Esteban Gutierrez (Sauber), le Finlandais Valtteri Bottas (Williams), le Français Jules Bianchi (Marussia), le Britannique Max Chilton (Marussia) et le Néerlandais Giedo van der Garde (Caterham).

Des cinq, Gutierrez est celui qui possède la meilleure monoplace. Bottas était pilote de réserve l'an dernier. Bianchi et Chilton plongent dans le quotidien d'une très modeste écurie. Pilote de réserve chez Force India, le premier a hâte d'en découdre. Aidé par l'argent de papa, le second apparaît moins solide. Ancien pilote de réserve, Giedo van der Garde est quant à lui un «vieux novice».

Quid des voitures...

S'il pourrait y avoir embouteillage sur le podium d'ici la fin de la saison, c'est entre autres parce que les voitures seront encore une fois relativement similaires cette année. La faute à un règlement technique qui a peu évolué d'une saison à l'autre. «La stabilité du règlement garantit qu'il n'y aura pas de grosses surprises, que personne n'arrivera avec une trouvaille technologique qui fera une grande différence», a récemment confirmé Stefano Domenicali.

On indiquera au passage que, cette année, l'utilisation du DRS sur l'aileron arrière - qui permet un gain en vitesse de pointe - a été limitée durant les essais et les qualifications aux zones prévues à cet effet. Comme en course.

Une French connection?

Avec les Allemands, les quatre pilotes français forment la plus importante délégation sur la grille de départ. La saison dernière avait marqué la résurgence du sport automobile français avec les arrivées de Grosjean, Vergne et Pic. Jules Bianchi est le dernier petit nouveau. Ces pilotes sont particulièrement jeunes, 23 ans et demi de moyenne d'âge. Alors que le reste du paddock est âgé de 27 ans en moyenne.

Cette présence française - manifeste également en Indy Car, soit dit en passant - ne garantit cependant pas autant de présences sur le podium. Romain Grosjean (Lotus) est le plus susceptible de briller. Charles Pic possède cette année une voiture plus performante (Caterham), qui lui permettra peut-être de marquer quelques points. L'objectif de Jules Bianchi (Marussia) est d'accumuler de l'expérience en course. Jean-Éric Vergne est, quant à lui, «beaucoup mieux préparé» et plus expérimenté que l'an dernier et il dispose d'une meilleure voiture. Sans pour autant afficher des ambitions.

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Calendrier de la saison 2013

1- Australie (Melbourne) 17 mars

2- Malaisie (Kuala Lumpur) 24 mars

3- Chine (Shanghai) 14 avril

4- Bahreïn (Sakhir) 21 avril

5- Espagne (Barcelone) 12 mai

6- Monaco (Monaco) 26 mai

7- Canada (Montréal) 9 juin

8- Grande-Bretagne (Silverstone) 30 juin

9- Allemagne (Nürburgring) 7 juillet

10- Hongrie (Budapest) 28 juillet

11- Belgique (Francorchamps) 25 août

12- Italie (Monza) 8 septembre

13- Singapour (Singapour) 22 septembre

14- Japon (Suzuka) 6 octobre

15- Corée du Sud (Yeongam) 13 octobre

16- Inde (New Delhi) 27 octobre

17- Abou Dhabi (Abou Dhabi) 3 novembre

18- États-Unis (Austin) 17 novembre

19- Brésil (Interlagos) 24 novembre